Cannabis au volant : la répression s’intensifie

Olivier F
24 Oct 2021

On pouvait croire que le niveau maximum de la répression avait déjà été atteint mais ce n’était finalement pas le cas. Le gouvernement lance sa nouvelle campagne contre le cannabis au volant et annonce le doublement du nombre des tests salivaires en 2022.


Nous l’avons dit et répété : aucune preuve scientifique ou statistique ne vient justifier l’interdiction du cannabis au volant. De plus, les sanctions sont totalement démesurées et discriminantes par rapport à celles appliquées pour l’alcool au volant. Tous les scientifiques s’accordent à dire que l’alcool est beaucoup plus dangereux que le cannabis pour la conduite automobile et pourtant, les sanctions sont beaucoup plus faibles pour l’alcool et il est même permis de rouler avec un taux inférieur à 0,5 g/l malgré les risques d’accident.

Les tests salivaires ne sont pas suffisamment précis et ne permettent pas de déterminer quand le cannabis a été consommé. Chaque conducteur positif, le plus souvent en état de conduire, est pourtant privé immédiatement de permis et son véhicule est immobilisé sur le champ.

Mais ces derniers mois, un cap a été franchi avec une multiplication des contrôles et une nouvelle utilisation très liberticide des tests salivaires. Le test salivaire était au départ utilisé uniquement pour détecter les conducteurs sous l’emprise des stupéfiants et ni le véhicule, ni les occupants n’étaient fouillés par les gendarmes ou les policiers. Mais depuis quelques mois, suivant les instructions du ministère de l’intérieur, les passagers des véhicules et même des cyclistes et des piétons doivent eux aussi subir des tests salivaires.

Si les tests s’avèrent positifs, le véhicule et les domiciles du conducteur et des passagers sont perquisitionnés par les gendarmes et les policiers, souvent accompagnés de la brigade canine. En France, aucun ministre de l’intérieur n’est allé aussi loin dans la répression contre les usagers de drogue que Gérald Darmanin. Avec ces nouvelles méthodes très intrusives, la France rejoint certains pays totalitaires comme les monarchies du Golfe ou la Chine.

Avec le renfort des effectifs, les nouvelle mesures, la multiplication des contrôles, des saisies, des interpellations, des amendes et des procès, on pensait avoir atteint les niveaux maximum dans la répression contre les drogues et dans le contrôle de la population. Mais le gouvernement annonce encore de nouveaux moyens pour renforcer la lutte contre la drogue et donc en particulier du cannabis. Le nombre de tests salivaires sera quasiment doublé en 2022. Le gouvernement prévoit de pratiquer 800.000 tests en 2022, alors que 453.000 ont été pratiqués en 2020. Pour l’année 2021, qui n’est pas terminée,  les forces de l’ordre ont déjà réalisé 650. 000 tests.

Espérons que ces tests salivaires ne concerneront que les conducteurs et qu’ils ne seront pas suivis de perquisitions comme c’est le cas actuellement. Le gouvernement continue de diffuser ses fake news sur le cannabis au volant alors que plusieurs études scientifiques récentes remettent en cause la dangerosité du THC pour la conduite automobile. Pour mettre fin à cette terrible injustice, nous demandons que les tests salivaires sont remplacés par des tests comportementaux pour déterminer la dangerosité d’un conducteur, comme c’est déjà le cas dans certains pays.

Parallèlement à cette annonce, le gouvernement lance sa campagne de «  prévention » pour la cannabis au volant avec le slogan : " Le cannabis vous fait du mal, sur la route il peut être fatal ". Il s’agit du deuxième volet de la campagne anti-cannabis très couteuse, dont le gouvernement refuse de communiquer le budget, et totalement ratée, lancée à la fin du mois d’aout. Le nouveau spot publicitaire sera diffusé à la télévision Voir la vidéo ici.

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Olivier F