Une nouvelle étude sur le cannabis au volant révèle la moindre dangerosité des consommateurs quotidiens

Olivier F
12 Oct 2021

Cette nouvelle étude, réalisée par des chercheurs affiliés à l’Université du Colorado, a été publiée dans le journal Accident Analysis and Prevention.


Cette étude sur la conduite automobile sous l’emprise de stupéfiants révèle la moindre dangerosité des consommateurs réguliers de cannabis par rapport aux consommateurs occasionnels.

Au total, 85 personnes âgées de 25 à 45 ans ont participé à cette étude scientifique. Les participants on été répartis en trois groupes distincts. 30 personnes n’avaient jamais consommé de cannabis, 24 ont déclaré en consommer une ou deux fois par semaine et 31 étaient des consommateurs quotidiens.

Les tests ont été réalisés sur un simulateur de conduite avancé . Chaque personne a du participer à deux tests différents avec une pause de 45 minutes entre les deux. Pendant cette pause, les participants étaient autorisés à consommer du cannabis qu’ils avaient eux mêmes apporté. Les scientifiques ont demandé aux participants d’amener du cannabis avec un taux de THC entre 15 et 20 %. Le groupe de non consommateurs est resté sobre pendant toute la durée du test.

Les chercheurs ont utilisé le simulateur de conduite national avancé MiniSim. Ils ont pu obtenir deux mesures distinctes des performances de conduite des différents participants dans des scénarios de conduite urbaine simulés. Les données sur l'écart type de placement latéral mesurent la capacité d'un conducteur à rester sur sa voie. D’autres mesures ont permis de connaitre la vitesse des conducteurs et de savoir s’ils respectaient les limitations imposées par le simulateur.

Les scientifiques ont constaté que les consommateurs occasionnels conduisaient moins bien après avoir fumé du cannabis pendant la pause. Les consommateurs occasionnels ont eu de mauvais résultats sur le test de l'écart type de placement latéral (SDLP) sur des portions de route droite et de virages. De leur côté, les utilisateurs quotidiens conduisaient aussi prudemment que les participants à l’étude qui n’avaient jamais consommé de cannabis. Les consommateurs occasionnels, après avoir fumé du cannabis, ont roulé légèrement plus vite que la limite autorisée. Les consommateurs quotidiens ont roulé en dessous cette limite.

«  Nous avons observé une diminution des performances de conduite évaluées par SDLP (l'écart type de placement latéral) après une consommation aiguë de cannabis qui n'était statistiquement significative que chez les utilisateurs occasionnels par rapport aux non-consommateurs. » ont expliqué les auteurs de l’étude.

Dans cette étude, les consommateurs de cannabis quotidiens avaient six fois plus de THC dans leur sang que les utilisateurs occasionnels. Mais les participants avec des niveaux de THC plus élevés conduisaient de manière plus sûre que ceux avec des niveaux inférieurs. Les chercheurs ont également constaté que les personnes ayant consommé du cannabis la veille pouvaient être positifs suite aux prélèvements sanguins, alors qu’elles étaient totalement sobres.

Cette nouvelle étude démontre clairement que le taux de THC dans le sang ne permet pas de déterminer la dangerosité d’un conducteur. Elle s’ajoute à de nombreuses études qui démontrent que la prise de THC seul n’augmente pas les risques d’accident.

Alors qu’en France, les contrôles sur la route n’ont jamais été aussi nombreux, le gouvernement devrait prendre en compte ces nouvelles études. Des tests comportementaux pourraient être mis en place pour remplacer les tests salivaires. Mais le gouvernement a choisi d’appliquer une politique très répressive et les contrôles routiers, avec tests salivaires et perquisitions des domiciles des conducteurs positifs, s’avèrent particulièrement efficaces pour mener à bien cette politique.

 

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Olivier F