Un rapport sur la généralisation du cannabis médical en France

Olivier F
04 Jul 2025

Après une expérimentation plusieurs fois prolongée, la généralisation des traitements à base de cannabis devrait être mise en place dès 2026. C’est un grand changement qui s’annonce. Il sera maintenant possible ds produire en France du cannabis avec des taux importants de THC. Le cabinet de conseil Augur Associates et le célèbre site d’actualités cannabiques Newsweed viennent de publier un nouveau rapport de 125 pages très détaillé sur l’arrivée du cannabis médical et les différentes opportunités offertes par ce nouveau marché. Le rapport est disponible gratuitement au format PDF.


Le rapport concerne les différentes étapes qui ont mené à la probable généralisation. Il présente les acteurs français du cannabis médical, dont certains sponsorisent ce rapport.  Le rapport de Newsweed et Augur Associates nous montre les différentes opportunités économiques dans un marché très réglementé.

Le cannabis médical en France

En 2013, un décret a permis la réintégration du cannabis dans la pharmacopée française. Un médicament  sous forme de spray appelé Sativex qui contenait 50 %  de THC et 50 % de CBD devait être prescrit contre la sclérose en plaque. Mais les négociations sur le prix avec le fabricant n’ont pas abouti et le médicament n’a pas été prescrit.

Depuis 2018, il est possible de prescrire un médicament appelé Epidyolex, disponible dans le cadre d’une ATU (Autorisation Temporaire d’Utilisation). Il s’agit d’une solution buvable qui contient uniquement du CBD, destiné aux personnes souffrant d’épilepsie.

L’expérimentation du cannabis à usage médical a commencé en mars 2021. Elle concerne seulement 5 pathologies. Le ministre de la santé de l’époque, Olivier Veran, était présent pour l’inauguration à  Clermont-Ferrand.

Pendant toute la durée de l’expérimentation, les produits à base de cannabis sont importés de l’étranger. La filière française de cannabis médical n’est toujours pas mise en place.

Le ministère de l’intérieur et la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) se sont opposés au cannabis médical, ce qui pourrait expliquer le retard pris par la France.

Une étape importante vient d’être franchie avec l’envoi des textes qui réglementent l’usage du cannabis médical à la Commission européenne avec la procédure TRIS. (Technical Regulation Information System).

Un rapport sur la généralisation du cannabis médical en France

Une nouvelle filière du cannabis médical

Jusqu’à présent, seule la culture de variétés de cannabis qui contiennent moins de 0,3 % de THC était autorisée en France. Ces cultures de cannabis sont destinés à un usage textile et industriel, ou « bien-être » pour le cannabis CBD.

En Europe, l’usage de cannabis médical est en forte augmentation « En 2022, environ 342 000 patients consommaient légalement du cannabis médical en Europe, soit une augmentation de près de 100 000 patients par rapport à l’année précédente selon un rapport de Prohibition Partners  », nous expliquent les auteurs.

Les opportunités commerciales concernent la culture ou la transformation du cannabis. Les entreprises françaises, Overseed et DelleD - Laboratoires LaFleur, sont les seules à être autorisées à cultiver du cannabis médical en France pour le moment.

« Les entreprises souhaitant cultiver ou transformer du cannabis médical doivent obtenir des licences spécifques délivrées par les autorités sanitaires françaises, en particulier l’ANSM, et se conformer aux normes européennes de qualité telles que les bonnes pratiques agricoles et de collecte (BPAC) pour la culture des plantes et les bonnes pratiques de fabrication (BPF) pour le traitement et la transformation… » nous explique le rapport.

La généralisation du cannabis à usage médical devrait, comme l’expérimentation, être limitée aux 5 pathologies suivantes : Douleurs neuropathiques réfractaires, spasticité douloureuse, épilepsie sévère, symptômes rebelles en oncologie et soins palliatifs.

Mais le cadre pourrait être élargi : « Suivant l’avis favorable du CST (NDR : Comité scientifique temporaire), possibilité d’extension à la maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, autisme, syndromes drépanocytaires, et syndrome Gilles de la Tourette. »

Téléchargez gratuitement le rapport de 125 pages « État de l’industrie du cannabis médical en France » ici

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