L’Académie de médecine toujours opposée à la légalisation du cannabis récréatif

Olivier F
12 Jun 2025

Dans un communiqué publié le 9 avril dernier, l’Académie de médecine se positionne à nouveau contre la légalisation du cannabis récréatif comme elle l’avait déjà fait en 2021 et en 2023.


Selon l’Académie, « la légalisation de l’usage récréatif  du cannabis causerait de graves problèmes en termes de santé publique. » Le communiqué met en avant certaines études défavorables à la légalisation mais ne mentionne pas les nombreuses publications qui mettent en avant un bilan positif.

Selon une étude de JAMA Health Forum  publiée en en 2023, l’hospitalisation des enfants de 0 à 9 ans intoxiqués après avoir ingéré du cannabis aurait été multiplié par 3 au Canada.

Depuis le début de la légalisation au Canada, Le nombre de personnes positives au cannabis et hospitalisés après un accident de la route aurait été multiplié par 2. Mais les personnes hospitalisés ne sont pas forcément responsables de l’accident.  

L’Académie de Médecine s’inquiète de l’augmentation du nombre de personnes psychotiques depuis la légalisation. « La proportion de nouveaux cas de schizophrénie associés à un usage de cannabis est passée de 3,7 % avant la légalisation à 10,3 % après la légalisation. »

Les académiciens pensent que la légalisation mène à l’augmentation de la consommation. Elle aurait été multiplié par 20 aux USA entre 1992 et le début de la légalisation passant de 0,9 millions à 17,7 millions d’usagers.

L’Académie recommande donc « de maintenir l’interdiction en France de la vente et de la consommation du cannabis, compte tenu de tous ses effets toxiques. »

Les propos de Jean Constentin

Le professeur Constentin, membre des académies de pharmacie et de médecine est l’un des pires ennemis du cannabis en France depuis plusieurs décennies. Le professeur alerte fréquemment sur les dangers du cannabis sans citer d’études scientifiques. Jean Constentin  a récemment dérapé dans une tribune sur le site Atlantico en demandant aux usagers de drogues de ne pas se reproduire. « Il advient que ces toxicomanes se reproduisent, délibérément ou par accident. Ils transmettent à leur progéniture, par un mécanisme épigénétique, des troubles / méfaits / tares / vulnérabilités liés à leur toxicomanie. Une contraception efficace devra empêcher que le toxicomane non sevré se reproduise et ce aussi longtemps qu’il peut transmettre à sa progéniture les modifications épigénétiques induites par son intoxication » a déclaré Jean Constentin en février dernier sur le site Atlantico.

Dans un communiqué, l’Académie de médecine, pourtant opposé au cannabis, a du se désolidariser des propos extrémistes de ce membre un peu encombrant : « L’Académie nationale de médecine condamne fermement la position éthiquement inacceptable, complétée par des attaques personnelles, exprimée par l’un de ses membres dans une tribune publiée le 2 janvier 2025 intitulée " Déferlante de drogues sur la France : ces graves erreurs commises par l’État dans la lutte contre la toxicomanie ". L’Académie nationale de médecine, qui a fait des addictions aux drogues licites et illicites sa grande cause pour l’année 2025, tient à rappeler les valeurs humaines, éthiques et scientifiques qu’elle promeut. »

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