Le dérapage du ministre Dupond-Moretti
Emmanuel Macron, Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti forment un redoutable trio prohibitionniste à la tête de l’état. Selon eux, les consommateurs de cannabis et d’autres produits illicites seraient les principaux responsables des règlements de compte. Suite à son dérapage, voici la réponse de Soft secrets France à Éric Dupond-Moretti.
Après l’opération anti-drogue « Place nette » à Marseille, le ministre de la justice Éric Dupond-Moretti était interviewé sur la chaine BFM TV. Une fois de plus, le ministre de la justice a accusé les consommateurs : « Celui qui fume son petit pétard le samedi, ce pétard-là voyez, il a le goût du sang séché sur les trottoirs. » Ce sont de graves accusations totalement infondés.
Pour commencer, nous devons mettre en avant le fait que chaque français, y compris Mr Dupond-Moretti, possède un téléphone portable. Nous connaissons déjà les conditions dans lesquelles sont fabriqués les téléphones. Certains employés d’un sous traitant d’Apple se sont suicidés à cause des conditions de travail. De jeunes enfants travaillent ou ont travaillé dans ce secteur comme l’avait avoué la société Apple en 2010. Des enfants travailleraient toujours dans les mines de cobalt au Congo. C’est un métal que l’on retrouve dans les batteries des téléphones portables. En suivant la logique d’Éric Dupond-Moretti, une grande partie des français serait donc responsable du travail des enfants et des suicides. Le même problème existe dans d'autres secteurs comme celui du textile.
Les consommateurs français
Près de 10 % des français consommeraient régulièrement du cannabis. Selon le trio prohibitionniste, ils se fourniraient uniquement dans les « fours » et seraient donc directement responsables des règlements de compte liés au trafic dans les cités.
Mais de nombreux consommateurs ont d’autres sources approvisionnement. Il y a les cultivateurs auto producteurs qui cultivent uniquement pour eux et leurs proches. D’autres ramènent du cannabis acheté directement dans les CSC espagnols ou les coffeeshops hollandais. Il existe de nombreuses sources d'approvisionnement qui n’ont aucun lien avec le crime organisé.
Les consommateurs qui continuent d’acheter leur cannabis dans les fours malgré les risques n’ont souvent pas d’autres solutions. Ils préféreraient bien sur acheter du cannabis dans des boutiques légales.
Parmi ces consommateurs, il y a un grand nombre d'usagers thérapeutiques qui n'ont pas accès au cannabis légal.
Les violences liées au trafic sont bien sûr le résultat de la prohibition. Le cannabis lui même, dont les effets ne provoquent pas la violence, ne doit pas être mis en cause. La prohibition de l'alcool, au début du 20eme siècle aux États-Unis, est un bon exemple pour comprendre le problème.
Un personnage controversé
Eric Dupond-Moretti est un ancien avocat devenu ministre. Lorsqu’il était avocat, on le surnommait « Acquitator ». Coté loisirs, le ministre est amateur de corrida et il pratique également la chasse. Son comportement a souvent été inapproprié. On se souvient de son double bras d’honneur à l’Assemblée Nationale alors qu’il était déjà ministre
En tant qu’avocat, Éric Dupond-Moretti avait lui-même déclaré que le principal critère de choix de ses clients était l’argent, ses honoraires étant particulièrement élevées. Lorsqu’il est devenu ministre, j’ai tapé dans un moteur de recherche « Éric Dupond-Moretti cannabis » pour savoir s’il avait déjà défendu des consommateurs ou des cultivateurs. La seule personne lié au cannabis qu’ Éric Dupond-Moretti a défendu est un gros bonnet de la drogue, Rida Abakrim, accusé avec trois complices de meurtre et d’enlèvement. Il a été condamné à 20 ans de prison en 2020. « Acquitator » n’a finalement pas réussi à le faire acquitter.
Les égoïstes de la République
Le trio infernal se distingue par sa consommation d’alcool dont il fait constamment la promotion. Le grand chef Emmanuel Macron boit du vin à chaque repas et est également amateur de whisky. Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin se fait régulièrement photographier avec une bière à la main. Dans l’émission Quelle Époque sur France 2, il a parlé de son intention d’ouvrir un bar à vin. Éric Dupond-Moretti est lui-même producteur de vin à Collioure.
Les lois françaises leur conviennent donc parfaitement. Le trio ne consomme pas de cannabis, une substance interdite en France, mais consomme beaucoup d’alcool, une substance autorisée.. Leur attitude est donc tout à fait égoïste. Le gouvernement refuse de prendre en compte les besoins et les aspirations d'une grande partie de la population.
En diabolisant le cannabis et en faisant la promotion de l’alcool, les 2Be3 de la prohibition s'opposent à la science. La quasi totalité des spécialistes considère que l’alcool est bien plus dangereux que le cannabis et provoque bien sûr plus de nuisances à autrui. Le rapport de l’OFDT sur le cout social des drogues licites et illicites nous explique que l’alcool est responsable de 41.000 morts par an en France contre 1230 pour les drogues illicites, toutes substances confondues. Et de plus, selon l'OFDT, ce chiffre devrait être revu à la baisse Le cout social de l’alcool a été estimé par l’OFDT à 102 milliards par an. Pour les drogues illicites, toutes substances confondus, le cout social a été estimé à seulement 7,7 milliards d’euros.
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