Les consommateurs de cannabis victimes de l’insécurité
Contrairement à la majorité des citoyens français, les consommateurs de cannabis n’ont pas peur de se faire agresser par des délinquants mais par les forces de l’ordre. Les consommateurs de cannabis, quel que soit leur moyen de transport, risquent de se faire interpeller à chaque coin de rue, ce qui créé un véritable climat d’insécurité.
Lorsqu’il sort de chez lui, le consommateur de cannabis risque plus d’être victime d’une attaque de « cow-boys » que d’une attaque de racailles. Les usagers de cannabis doivent subir un stress permanent. Depuis deux ans, la répression contre les consommateurs est passée à un niveau supérieur. Le président anti-cannabis Emmanuel Macron et son ministre de l’intérieur Gérald Darmanin ont mis aux points certaines techniques qui leur permettent de traquer et de punir les consommateurs de cannabis partout en France
Des mesures très liberticides
Emmanuel Macron a t-il toujours besoin de boucs-émissaires pour gouverner la France ? Après les non-vaccinés, le président a décidé de s’attaquer aux 6 millions de consommateurs de cannabis français. Considérés comme les complices des trafiquants, les consommateurs de cannabis sont régulièrement mis en cause par Emmanuel Macron dans ses différents discours.
Le gouvernement a mis au point une combinaison de mesures très intrusives et très efficaces : test salivaire / surveillance olfactive / perquisition / amende forfaitaire. De nombreux articles de la presse quotidienne régionale (PQR) et témoignages sur les réseaux sociaux relatent ces contrôles et ces interpellations qui ne laissent aucune chance au consommateur même s’il n’a pas de cannabis sur lui et qu’il en a consommé il y a plusieurs jours, les tests n’étant pas suffisamment précis. Les tests salivaires étaient censés détecter les conducteurs sous l’emprise de cannabis lors de contrôles routiers ou suite à un accident grave. Le gouvernement Macron a détourné son usage en en faisant un outil de répression très intrusif dont le but est de saisir du cannabis même en petite quantité et de punir les usagers même s’ils n’ont pas pris le volant sous emprise.
Les opérations de contrôles ordonnées par les procureurs sont de plus en plus nombreuses, sur l’ensemble du territoire français, même dans les campagnes les plus reculées. Dans la plupart des opérations de contrôle récentes, tous les conducteurs positifs au test salivaire ont eu droit à une perquisition à leur domicile même s’ils ne transportaient aucune drogue sur eux ou dans leurs véhicule. Ces perquisitions ont permis la saisie de plants de cannabis destinés à la consommation personnelle. Ces personnes, souvent des usagers thérapeutiques, seront donc contraints d’aller acheter du cannabis au marché noir.
Durant ce contrôles, les passagers des véhicules sont systématiquement fouillés et même parfois testés et leur domiciles sont perquisitionnés. Pour les premiers contrôles en 2020 après la mise en place de l’amende forfaitaire délictuelle (AFD), les médias ont été invités et nous avons pu constater que même les cyclistes et les piétons devaient subir des tests salivaires. Ces contrôles sont-ils vraiment légaux ou s’agit t-il d’un excès de zèle de la part des forces de l’ordre et des procureurs ?
Si vous vous déplacez en transport au commun, vous pourrez également être contrôlé. Les contrôles dans les trains et dans les bus, urbains et interurbains, avec chien renifleurs, se sont multipliés.
De graves conséquences pour les personnes interpellées
La plupart des personnes interpellées ne seront pas condamnées à de la prison ferme mais devront subir de graves conséquences. Les conducteurs positifs au test salivaire perdront leur permis et donc, parfois leur travail, alors que dans la plupart des cas, ils n’ont pas consommé de cannabis avant de prendre le volant. En cas de récidive, les conséquences peuvent s’avérer dramatiques pour le conducteur. La dangerosité de la conduite sous l’emprise du THC a été remise en cause par certaines études mais cela n'empêche pas le gouvernement de sanctionner durement les conducteurs. Le gouvernement a récemment mené une campagne anti-cannabis avec des statistiques inexactes sur le cannabis au volant
Les personnes interpellées avec du cannabis sur eux ou à leur domicile devront payer une amende de 200 euros (150 si payée dans les 2 semaines) et si les quantités sont suffisamment importantes, ils seront convoqués devant le tribunal correctionnel. Les amendes et les frais de justice représentent des sommes importantes et peuvent mettre certaines personnes en difficulté. Un simple contrôle routier peut déstabiliser un famille ou mener un couple au divorce.
Les consommateurs de cannabis méprisés par les politiques
Les consommateurs de cannabis ont toujours été méprisés et manipulés par les politiques de tout bord. Emmanuel Macron en particulier a trahi les consommateurs en 2017. De nombreuses personnes ont voté pour lui en pensant qu’il allait réellement dépénaliser le cannabis et qu’il avait plus de chance de l’emporter que les candidats de gauche favorables à la légalisation.
Plus récemment, le candidat d’extrême droite Eric Zemmour, dont l’un des fils serait lui-même un consommateur, a laissé entendre pendant plusieurs mois qu’il allait légaliser le cannabis avant de changer d’avis et de décider au contraire d’intensifier la répression.
Même parmi les candidats de gauche favorables à la légalisation, les 6 millions de consommateurs de cannabis réguliers ne sont pas suffisamment considérés. Aucun des candidats à l’élection présidentielle 2022 n’a publié un programme précis sur la légalisation. Aucun candidat n’a prévu de dépénaliser le cannabis le jour de son arrivée à l’Elysée.
Le candidat anti-cannabis
Après s’être déclaré en 2016 / 2017 favorable à la dépénalisation et même intéressé par la légalisation, Emmanuel Macron est devenu quelques années plus tard le premier président anti-cannabis. La politique anti-cannabis d’Emmanuel Macron ressemble plus à celles de la Chine ou de la Russie qu’à celles de l’Allemagne ou des Etats-Unis. Le candidat qui se présente pourtant comme progressiste prend au contraire modèle sur des pays totalitaires pour lutter efficacement contre la consommation.
Les députés macronistes favorables à la légalisation, comme Jean-Baptise Moreau et Caroline Janvier, ont espéré jusqu’au dernier moment que Macron allait changer d’avis et prendre modèle sur l’Allemagne en choisissant le chemin de la légalisation Mais ça n’a pas été le cas. Le candidat Macron a au contraire décidé d’intensifier la lutte et d’augmenter le montant de l’amende forfaitaire pour usage de cannabis qu’il a lui-même mise en place.
Emmanuel Macron est le seul candidat à s’en prendre directement aux consommateurs de cannabis. Les autres candidats prohibitionnistes se contentent de parler de « trafic de drogue » sans donner plus de précisons.
Organiser la défense
Douanes, gendarmerie, police nationale, police municipale, brigade des stups, brigades canines, OFAST, GIR, GEAD, MILDECA : il existe en France de nombreux organismes chargés de la lutte contre les stupéfiants et contre le cannabis en particulier.
Mais en face, les consommateurs de cannabis n’ont jamais réussi à s’organiser et doivent se contenter de subir. Des associations anti-prohibitionnistes comme NORML France font un excellent travail mais les consommateurs eux-mêmes ne sont pas suffisamment mobilisés. A quand la création d’un véritable syndicat du cannabis français pour défendre efficacement les consommateurs et organiser la riposte médiatique ?
Pour conclure, voici mes propositions applicables immédiatement :
- Dépénalisation de fait aujourd’hui même grâce à une circulaire envoyée à l’ensemble des forces de l’ordre.
- Dépénalisation immédiate de la consommation, la possession et la culture de petites quantités de cannabis sans limite de THC avec un vote en urgence aux assemblées avant d’organiser la légalisation sans favoriser les multinationales.
- Moratoire sur les tests salivaires en attendant la mise en place des tests comportementaux.
Olivier F