Débat : pour ou contre l’interdiction du HHC ?

Olivier F
16 Aug 2023

Le cannabinoïde semi-synthétique HHC (hexahydrocannabinol) et deux de ses dérivés, le HHCP et le HHCO, viennent d'être interdits par l’ANSM. Depuis son arrivée en France, le HHC, vendu en ligne et dans les CBD shops, divise la communauté. Certains se réjouissent de son interdiction et d’autres pensent que ce produit, qui connait un grand succès chez les consommateurs, ne devrait pas être interdit.


Pour l’interdiction du HHC : Mathieu Bersot, délégué général de l’Union des professionnels du CBD (UPCBD)

« Nous pensons que si un produit psychotrope doit être vendu, il doit être contrôlé. Il doit être vendu sous certaines conditions et surtout, il faut que les usagers aient accès à des informations sur le produit. Au départ, nous nous sommes positionnés contre car nous n’avions aucune informations sur les effets du HHC. Il y a un manque d’information et de recherche sur ce produit. En Juillet 2022, lorsque le HHC est arrivé en France, nous avons publié un communique qui déconseillait à nos adhérents la vente et l’usage de HHC. Nous avons été parmi les premiers à nous positionner.
 
Nous n’avons pas commandé de recherche spécifique sur le HHC et nous nous basons sur les connaissances actuelles. Nous savons qu’il y a, par exemple, des traces d’hydroxyphenol dans certains produits. Et cela pourrait s’avérer dangereux pour les usagers.  Dans le cas du HHC, on peut le trouver en quantité infime à l’état naturel. Il est difficile de l’isoler et de l’extraire en grande quantité.
 
C’est aux scientifiques et aux instances de contrôle de s’emparer du sujet. L’avis de l’UPCBD est le suivant : dans le doute, nous déconseillons la vente et l’usage. Mais nous ne sommes ni scientifiques ni régulateurs. C’est au gouvernement, aux autorités de santé et à la communauté scientifique de donner un avis.
 
Si demain, l’état changeait son fusil d’épaule et décidait d’autoriser le HHC, on se plierait à sa décision et on essayerait pas de l’interdire. Mais on se battrait pas non plus pour le faire autoriser. Nous leur déconseillons l’usage et la vente de HHC mais nos adhérents font bien sûr ce qu’ils veulent.  Si demain, de nouvelle études nous montrent que le HHC n’est pas dangereux, notre rôle est de passer l’information à nos adhérents et même à l’ensemble de la filière.
 
Mais l’objectif de l’UPCBD est de sécuriser la filière du CBD, Elle n’a pas fini d’être sécurisée comme on peut le voir aujourd’hui avec le CBD au volant. C’est un combat que nous devons mener.
 
Certains déplorent que l’interdiction du HHC pourrait faire baisser leur chiffre d’affaire et menacer les emplois mais nous devons faire passer la santé avant l’économie.  
 
Nos n’avons pas suffisamment de recul. Si il y a un effet nocif sur le corps, cela pourrait porter préjudice à toute la filière. C’est le principe de précaution. Je n'engage pas l'UPCBD mais à titre personnel, je suis toujours opposé au synthétique et favorable aux produits naturels. »

Contre l’interdiction du HHC : Johann Chaumont, spécialiste des cannabinoïdes et CEO de Hempfuel   

« Les consommateurs de HHC cherchent un état de conscience modifié par un psychotrope vendu en boutique et non détecté par le test salivaire. Ils recherchent un relâchement et un apaisement efficace sans effets secondaires. Les gens dorment très bien et beaucoup de consommateurs ralentissent ou stoppent leurs traitements médicamenteux lourds et épuisants dans certains cas, comme la méthadone, les somnifères ou les anti-douleurs...
 
Je suis contre l’interdiction du HHC  car je pense que toutes les molécules issues du cannabis de près ou de loin sont bonnes a prendre . Elle se fixent toutes sur le système endocannabinoïde et génèrent donc un réponse physiologique.
 
A ma connaissance, il n y a pas d’effets secondaires dangereux, comme lé prétend l’ANSM, et pas plus que pour le THC. Il faut déjà élaborer un programme d’étude et de recherche avant de conclure avec des résultats erronés. Vu la pénétration du HHC sur le marché Européen, il est peu probable que des effets secondaires soient mis en évidence. Suivant le fournisseur et la source du produit , on trouvera toujours des résidus. Quel que soit le secteur d’activité. Un vrai labo utilise de l’éthanol food grade pour ses opérations de transformation .
 
Personnellement, j'ai testé le HHC et j'aime bien l’effet, surtout pour dormir et reposer mon  intellect. En fait, c’est très simple : le THC stimule l’inconscient et l’éveil spirituel. Mais pas le HHC . C'est la seule grosse différence.
 
Avant l’interdiction, je vendais le HHC et les deux autres molécules. Le HHC0 est légèrement plus fort que le HHC. Par contre, le HHCP est extrêmement puissant et persistant. L’état de conscience est modifié perdure pendant plus de 12 h . Ces différences résident dans l’affinité des molécules avec leurs récepteurs. Dans ce cas de ligands, la longueur de la chaine carbonée determine la puissance et la durée de fixation sur le récepteur CB1.
 
Le HHC représente 25 a 40%  du chiffre d’;affaire des professionnels du secteur CBD en France. Son interdiction pourrait provoquer de nombreux licenciements économiques L’état français démontre son attitude autoritaire une fois de plus sur la question du cannabis et de ses dérivés . Ainsi , tant qu’un décret ministériel ne sera pas clairement diffusé, après consultation du pouvoir législatif , le HHC et ses dérivés restent légaux. La France est un état de droit  et les interdictions ou obligations attenantes à son peuple ne peuvent pas être établis par un organisme tel que l’ANSM, établissement public sans pouvoir réglementaire national . Tout Cela est écrit noir sur blanc dans la constitution française. Des avocats pénalistes sont en train de rédiger des avis de droits afin de notifier le statut juridique du HHC en France. »

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Olivier F