L’ANSM interdit le HHC
Il y a quelques semaines, le ministre de la santé François Braun avait annoncé une prochaine interdiction de l’hexahydrocannabinol (HHC), un cannabinoïde semi-synthétique vendu dans les magasins de CBD. C’est aujourd’hui chose faite. L’ANSM (Agence de sécurité du médicament) vient d’interdire le HHC et deux de ses dérivés : le HHCP et le HHCO.
Le HHC est un cannabinoïde semi-synthétique, résultat de l'hydrogénation d’extraits de CBD ou de THC. Selon les consommateurs, ses effets se situeraient entre ceux du CBD et du THC. Le HHC se consomme sous différentes formes : huile, edibles, e liquide ou fleurs et résine CBD pulvérisées avec du HHC. Pour les usagers de cannabis, le principal avantage du HHC était jusqu’à présent sa légalité.
Depuis son apparition en 2022, le HHC a créé la polémique dans le secteur du cannabis légal. L’ANSM vient de classer le HHC et ses dérivés comme stupéfiants et il seront interdits à la vente dès le 13 juin. « Nous avons décidé d’inscrire l’hexahydrocannabiunol (HHC) et deux de ses dérivés, le HHC-acétate (HHCO) et l’hexahydroxycannabiphorol (HHCP) sur la liste des produits stupéfiants. Ainsi, leur production, leur vente et leur usage notamment, sont interdits en France à partir du 13 juin 2023. »
Cette décision fait suite aux travaux réalisés à la demande de l’ANSM par les centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A). Il existe 13 CEIP-A repartis dans les grandes villes françaises. Leur rôle est de recueillir et d'évaluer les cas d’abus de substances et les détournements d’usage. Les CEIPA-A constatent une augmentation de l’usage du HHC, parfois à l’insu des consommateurs qui pensent qu’il s’agit de CBD. « Ces travaux ont rapporté que le HHC présente un risque d’abus et de dépendance équivalent à celui du cannabis. De plus, la structure chimique de ces produits est proche de celle du delta-9 tétrahydrocannabinol (delta-9 THC), classé comme stupéfiant. »
Selon l’ANSM, « la consommation de HHC ou de ses dérivés expose à des risques tels que : tremblements, vomissements, anxiété, « bad trip », confusion mentale, malaise, tachycardie, douleur thoracique, poussée tensionnelle, dont l’intensité semble varier en fonction de la teneur en HHC, qui n’est pas toujours précisée ou exacte. »
Le HHC serait déjà interdit au Royaume-Uni, en Autriche, en Belgique, et au Danemark. L’ANSM continuera de surveiller le HHC et les autres cannabinoïdes synthétiques ou semi-synthétiques.