Un Poitevin au Québec Part 2
Dans la première partie de cette interview, l’ami grower Xavier Magrino nous a raconté la trajectoire qui, de la France métropolitaine l’a mené, avec sa chérie, de l’autre côté de l’océan Atlantique. Débarquant au Québec en 2020, Xavier fait partie de l’industrie naissante du cannabis légal au Canada depuis le tout début et dans ce deuxième chapitre, il partage ses impressions avec nous…
Par Fabrizio Dentini
SSFR : Qu’as-tu appris lors de ta première expérience de culture légale de cannabis ?
Xavier Magrino : A la suite de rencontres avec des agronomes, différents acteurs de l’industrie du cannabis et grâce aux différentes tâches que j’avais à effectuer, j’y ai appris énormément de choses. Cela m’a permis d’acquérir une grande confiance dans la gestion d’une production de cannabis et dans l’entraînement et gestion d’une équipe d’employés. C’était bien beau de cultiver dans son garage depuis des années, mais quand je suis arrivé dans les salles de 2.000 pieds carré de Medicibis, c’était pas mal différent. Et ce n’est pas toi seul qui taille toutes les plantes, ce sont tes gars ! Donc il faut être attentif à tout et prendre le temps de bien expliquer. Je peux dire que j’étais et que je suis encore très fier de mon ancienne équipe. Ils n’y connaissaient absolument rien, et après deux ans, j’ai quitté des véritables machines.
<<<< A lire également, premier chapitre : Un Poitevin au Québec, histoire de cannabis et de légalité
Une industrie naissante ouvre d’innombrables opportunités… parle-nous donc de ta deuxième expérience professionnelle...
J’ai postulé auprès de plusieurs employeurs dont un que je voulais plus que les autres. Cannara Biotech est un producteur qui possède deux bâtiments différents dans deux villes différentes. Et c’est celui-ci qui m’a appelé en premier le lendemain après avoir envoyé mon CV. Malgré mon expérience et dans l’espoir d’intégrer leur compagnie, j’y avais postulé pour un poste de trimmer. A l’arrivé pour mon entretien, ils m’ont proposé un poste de chef en IPM (application traitement parasitaire, disposition des insectes auxiliaire). Surprise, je serais dans leur nouveau méga building, un bâtiment qu’ils ont acquis il y a deux ans. Ce bâtiment fait 1 million depieds carré mais pour le moment, toutes les salles ne sont pas encore ouvertes. Les ouvertures des nouvelles salles se font progressivement. Ce qui signifie que c’est en plein développement et qu’il y aura des très belles perspectives d’évolution qui pourront s’offrir pour moi.
Cette compagnie est parmi les trois plus gros vendeurs au Québec. Le problème était que j’étais en permis de travail lié à mon ancien employeur mais ma résidence permanente était encore en traitement (ça aura pris 19 mois de traitement). Je devais donc attendre ma résidence permanente pour commencer à travailler. Je l’ai reçu deux mois après.
Après l’accomplissement des formalités bureaucratiques, comment cette nouvelle aventure a-t-elle commencé ?
Une fois arrivé sur place, je me fais attribuer le poste de technicien à la santé des plantes et à l’irrigation. Je suis maintenant dans une petite équipe de 4 personnes dont mon directeur. Je suis vraiment très fier de pouvoir travailler pour cette compagnie qui est l’un des leaders au Québec et qui vend ses produits à travers les différentes provinces du Canada [Ndr. Les installations de Cannara s’étendent sur plus de 1.650.000 pieds carrés et fournissent jusqu’à 125.000 kg de production annualisée]. Au Québec, c’est l’une des compagnies qui peuvent offrir le plus de perspective d’évolution professionnelle et surtout depuis l’acquisition de leur nouveau bâtiment en 2021, en plus de leur premier bâtiment acquis en 2018 (d’une taille plus petite). J’ai vraiment de la chance de pouvoir travailler dans le grand building qui est en développement et de pouvoir voir et participer à l’ouverture des nouvelles salles. Pour donner une idée de la différence de taille entre l’endroit où je travaille maintenant et avant, une salle de floraison actuelle, représente en superficie la compagnie entière où j’étais avant ! L’ambiance dans cette nouvelle compagnie est vraiment top ! Peut-être un peu plus jeune et tout le monde est extrêmement motivé. Les employés sont vraiment super et j’y ai eu une superbe intégration de leur part.
Peux-tu nous parler de votre journée type ?
Chaque matin nous analysons toutes les données et graphiques de la veille afin d’ajuster au plus précis selon les besoins des plantes. Notre salle de travail est vraiment énorme ! Nous avons des équipements à la pointe de la technologie et c’est une opportunité exceptionnelle de pouvoir utiliser, apprendre et travailler avec ce genre de machine et logiciel de gestion. Le bâtiment possède des salles de floraison qui peuvent contenir plusieurs milliers de plantes. C’est beaucoup de brainstorming. J’aime beaucoup ce nouveau poste car j’y apprend de nouvelles choses, la gestion de différents paramètres avec l’un des plus gros systèmes de gestion au monde …
Retrouvez le prochain chapitre de l’histoire de Xavier dans le prochain numéro diffusé à partir du 29 septembre
<<<< A lire également : Sébastien Bouzats, cultivateur et consultant cannabique au Québec