Un Poitevin au Québec : histoire de cannabis et de legalité
Xavier Magrino est un garçon avec une passion horticole solide et des rêves auxquels croire. Après avoir dirigé deux growshops et travaillé pour une marque internationale dans le secteur de la culture du cannabis, depuis le Poitou-Charentes, il a choisi de traverser l'Océan Atlantique et atterrir sur les rives du Québec pour travailler dans l'industrie naissante de la marijuana légale. Une expérience dont Xavier nous parlera aujourd'hui et dans les prochaines éditions...
Par Fabrizio Dentini
Bonjour Xavier, veux-tu nous raconter ton parcours avant de partir pour le Nouveau Monde ?
Tout d’abord, je voulais dire que je lis Soft Secrets depuis les éditions de 2006 et je suis passionné par la culture intérieure depuis longtemps. A l’âge de 17 ans j’ai quitté ma région pour aller continuer mes études. Je me suis donc retrouvé en appartement et c’est à ce moment que j’ai commencé à cultiver mes premières plantes en intérieur pour ma propre consommation. Je me rappelle encore parfaitement le jour où je suis allé acheter mon premier kit 250w HPS. Récolte après récolte, une passion est née. En 2009, à la fin de mes études, j’ai ouvert mon premier growshop. En 2012, avec ma blonde, nous ouvrons un deuxième growshop. Le fait d’avoir eu des shops hydro, a commencé à me faire découvrir notre belle industrie en rencontrant les divers fabricants. En 2017 j’ai travaillé pour la compagnie Smart Pot et c’est à partir de là que j’ai vraiment intégré l’industrie, en travaillant pour un fabriquant de produits en partie dédiés à la culture intérieure. J’ai vraiment fait grossir mon réseau professionnel pendant les différents shows comme Spannabis ou ExpoGrow. Tous cela ne faisait qu’amplifier ma passion et ma soif d’apprendre plus, toujours plus. Et ça alimentait aussi mon rêve que peut-être un jour, je pourrais travailler dans une production légale decannabis à l’étranger.
Et quand est venue l'idée de partir au Canada ?
En 2018 le Canada légalise la production et la consommation de cannabis récréatif ! En juin 2019 nous partons pour dix jours de vacances au Québec pour y passer du temps avec des amis et découvrir cette belle province. Et là avec ma blonde, c’est le coup de foudre pour le Québec. On m’avait dans un même temps fait une proposition pour intégrer une production de cannabis pour le marché médical et récréatif. En septembre 2019 nous obtenons nos permis de travail pour commencer notre nouvelle vie. Et je vais enfin réaliser mon rêve !!! En janvier 2020, nous vendons notre maison, voitures … et nous arrivons au Canada en février 2020.
Comment as-tu trouvé du travail dans l'industrie du cannabis ?
C’est à la suite d’une rencontre avec une personne de l’industrie ici au Canada que j’ai trouvé mon premier job dans le cannabis. Pour mon premier travail ici, je suis arrivé comme grower. C’était chez Medicibis, une petite production familiale d’une taille d’environ 25000 pieds carré qui possède 5 salles de floraison. Quand je suis arrivé dans la production ils avaient obtenu leur permis de production délivré par Santé Canada il y avait environ quatre mois. Au départ c’était une production en terre avec fertilisants biologiques solides. Les résultats et la santé des plantes n’étaient pas vraiment au rendez-vous. Il y avait beaucoup d’améliorations à apporter, le personnel composé à 80% de membre de la famille n’était pas formé et sans connaissances de la plante.
Comment as-tu réussi à passer à la vitesse supérieure ?
Progressivement, avec l’aide de toute l’équipe, nous avons apporté plusieurs changements en commençant par baisser les lampes, former le personnel et commencer à changer certains protocoles de production, comme les défoliations, méthode de clonage, entretient des plants mères. J’ai obtenu e poste d’Alternate Master Grower, le master grower étant l’un des fondateur de la compagnie. Au début de l’année suivante, j’ai réussi à me faire confier la gestion d’une salle au complet. J’ai donc passé la salle en fertilisant minéraux, j’ai utilisé une marque que j’avais utilisé pendant des années et qui était aussi disponible au Canada et changé totalement la façon de tailler et défolier les plants. Les plantes étaient enfin en excellente santé, les rendements avaient fortement augmentés (nous avons presque triplé le rendement) ainsi les patrons et employés étaient vraiment fiers du travail accompli. Par la suite j’ai reçu le feu vert pour en faire de même dans toutes les salles. Mes patrons m’ont rapidement confié la gestion de la production et des employés. Mon supérieur avait la charge de la planification, de l’aspect informatique (enregistrement des plants, suivis demandés chaque mois par Santé Canada) et je m’occupais du reste. Après six mois dans la compagnie, j’étais aussi devenue le responsable de la recherche et développement en plus de mon poste d’Alternate Master Grower. Cela permet d’aller chercher des crédits d’impôt auprès du gouvernement.
Retrouvez le prochain chapitre de l'histoire de Xavier dans le prochain numéro diffusé à partir du 14 juillet.