Les anti-cannabis français
Les anti-cannabis français
Par Olivier F
Partout dans le monde, le cannabis gagne du terrain. Les consommateurs sont de plus en plus nombreux, les scientifiques et les médecins découvrent ou redécouvrent ses nombreuses vertus thérapeutiques et après plus d’un siècle de prohibition, la légalisation du cannabis est maintenant devenue une réalité dans plusieurs pays. Pourtant, il reste encore quelques irréductibles partisans de la prohibition. Par conviction ou par intérêt, certains d’entre eux consacrent même leur vie à nous alerter sur les dangers du cannabis et à lutter contre ce qu’ils considèrent comme un véritable fléau.
Les hommes politiques
Durant ces dernières décennies, la plupart des hommes politiques de droite ou de gauche ont soutenu la prohibition et lorsqu’ils étaient au pouvoir, beaucoup l’ont même appliqué avec une certain excès de zèle. Les ministres qui ont osé remettre en cause cette politique du " tout répressif " ont du démissionner ou ont été mis à l’écart. François Hollande et ses ministres de l’intérieur Manuel Valls et Bernard Cazeneuve ont continué de poser fièrement devant les saisies record de résine ou d’herbe de cannabis. A droite, on se souvient par exemple du ministre de l’intérieur Charles Pasqua, ancien représentant de la marque Ricard, partisan d’une politique anti drogue très sévère. Quelle surprise lorsque l’on a appris que son neveu s’était fait arrêter avec une grosse quantité de résine de cannabis en Espagne ! Plus récemment, le ministre de l’intérieur de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux s’était montré particulièrement intransigeant avec les dealers et les consommateurs de cannabis. Tout comme Etienne Appaire, l’ancien président de la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et les toxicomanies, maintenant remplacée par la MILDECA). En 2015, la présidente du Conseil régional d’Ile de France, Valérie Pecresse voulait imposer à tous les lycéens de la région des tests de dépistage de cannabis obligatoires. Très critiquée par les experts, cette mesure a finalement été abandonnée. Quelques mois plus tard, son fils s’est quand à lui fait interpeller par la police avec quelques grammes de cannabis.
Les « scientifiques »
Dans les années 90, Gabriel Nahas tenait le rôle du médecin anti-cannabis. Souvent ridiculisé par les anti-prohibitionnistes, le Docteur Nahas avançait des arguments scientifiques peu fiables et se distinguait par son idéologie rétrograde. Aujourd’hui, ce rôle est tenu par le docteur Jean Constentin. Membre des académies nationales de médecine et de pharmacie, il est l’auteur des de plusieurs livres anti-cannabis comme « Halte au cannabis », ou « Cent raisons de ne pas dépénaliser l’usage du cannabis ».
Les associations familiales
Président de l'Association Parents contre la drogue. Serge Lebigot est l’auteur de deux livres anti-cannabis : « Cannabis, ce que les parents doivent savoir » et « Le dossier noir du cannabis». Il intervient souvent dans les médias pour alerter sur les dangers de la consommation de cannabis, en particulier chez les adolescents.
Les lobbys
Très organisés mais assez discrets, les lobbys représentent des groupes de personnes dont l’intérêt est que le cannabis ne soit pas légalisé. Les laboratoires pharmaceutiques et les financiers qui investissent massivement dans ce secteur s’opposent à la légalisation du cannabis. En effet, cette plante est facile à produire, ne coûte pas cher et ne peut pas être brevetée. Le cannabis représente un danger pour les laboratoires car il pourrait remplacer de nombreux médicaments très coûteux.
Les forces de l’ordre
Brigade des stups, services des douanes, GEAD (Groupement d’enquête anti-drogue), BAC (Brigade anti-criminalité), PAF (Police aux frontières) et même parfois gendarmerie (avec maitres-chien et brigades spécialisées), CRS (Compagnie républicaine de sécurité), polices nationale et municipale : ils sont très nombreux à vivre de la lutte contre la drogue et donc contre le cannabis qui représente la majeure partie des saisies. La légalisation pourrait conduire à la disparition de leur métiers et de leur services. Les douaniers et maintenant, les gendarmes et les policiers peuvent mettre des amendes aux consommateurs de cannabis et cela rapporte beaucoup d’argent à l’état. Cette manne financière justifie à elle seule le maintien de la prohibition du cannabis.
Le mouvement « Straight Edge »
Issu du mouvement punk / hardcore, le straight edge est né dans le années 90 aux États-Unis et prône un mode de vie très sain : pas de drogue, pas d’alcool et pas de sexe sans engagement. En France, ce mouvement continue d’exister grâce au site La Terre d’abord. Ils sont végétariens, écologistes et de véritables amoureux de la nature à l’exception de la plante de chanvre. Totalement opposé au cannabis, le site publie de nombreux articles sur le sujet
Les faux anti weed
Ils avancent masqués sur la toile. Ce sont en fait des pro cannabis qui se font passer pour des anti dans le but de les ridiculiser. Ils s‘inspirent parfois du « reefer madness », la propagande anti-cannabis totalement délirante du gouvernement américain dans les années 30 Le site parodique américain « Marijuana makes you violent » (La marijuana vous rend violent), devenu une page Facebook, a inventé de nombreuses pathologies provoquées par la consommation de cannabis.