La récolte du cannabis au Maroc avec El Professeur

Olivier F
08 Jan 2024

Les lecteurs de Soft Secrets connaissent déjà El Professeur (Soft Secrets France 1-2023). Ce cultivateur et hash maker français utilise différentes techniques pour obtenir des produits de grande qualité. Pour cette saison 2023, il supervise une grande plantation outdoor au Maroc, dans la région du Rif occidental.


Par Olivier F / Photos : El Professeur
 
SSFR : Comment t’es tu retrouvé au Maroc pour superviser une plantation ?
 
El Professeur : J’ai des cousins agriculteurs au Maroc. Ils cultivent des oliviers et parfois du blé. Il font de l’huile d’olive. Certains oliviers ont plus de 500 ans. Par ailleurs, ils cultivent de la Beldia, la variété traditionnelle, depuis 100 ans dans la famille. Cette année, je suis venu  pour les aider avec des variétés de cannabis modernes qui sont beaucoup plus rentables. Je vais également fabriquer du hasch sur place avec des nouvelles techniques pour obtenir des  produits très puissants comme le ice.
 
Quand avez-vous démarré la culture pour cette saison ?
 
Avant de faire germer les graines, nous avons préparé la terre en mars/avril. Nous avons labouré la terre et rajouté du fumier de vache et de mouton. Nous avons fait germer les graines en mai/juin.
 
Le sol est-il de bonne qualité dans cette région du Rif ?
 
Ici, dans le Rif occidental, on bénéficie d’un très très bon sol. Rien à voir avec le sol caillouteux des montagnes de Ketama !
 
Quelle est la superficie de votre culture ?
 
La superficie est d’un demi-hectare pour les graines féminisées et le double pour la Beldia.
 
Quelle est votre technique de germination ?
 
Nous faisons germer les graines entre deux feuilles de Sopalin. C’est la technique classique. Ensuite, nous les plaçons dans des petits pots remplis de terre avant de les mettre en serre, puis en pleine terre en extérieur. Les graines de Beldia par contre, sont traditionnellement semées à la volée. Contrairement aux féminisées, ce sont des graines que les agriculteurs ne payent pas car il les récupèrent sur leurs plantes, les mâles n’étant pas séparés.     
 
Combien de graines féminisées avez-vous planté ?
 
Environ 5000 graines.
 
Quelles variétés as-tu choisi pour cette culture au Maroc ?  
 
Nous avons planté de la Persian Prince et de la Désert Skunk de Khalifa Genetics, l’OG Kush, la Critikal+ et la Starfire OG de Silent Seeds, de l’Amnésia Haze et de la Strawbery Banana…
 
Quelle quantité de haschisch peut-on obtenir avec ces variétés féminisées ?
 
Avec 100 kilos d’herbe (après avoir enlevé les feuilles et les fleurs), on peut obtenir entre 2,5 et 4,5 kilos de haschisch. C’est beaucoup plus que pour la Beldia, la variéte traditionelle. Pour 100 kilos de Beldia, on obtient moins d’un kilo de haschisch.
 
Quels types d’engrais avez-vous utilisé ?
 
Pour les engrais, on utilise des mélanges NPK (azote, phosphore, et potassium) destinés à l’agriculture. Mais ça pourrait changer prochainement.

Un hash maker français au Maroc
La variété Amnesia Kush.

Les arrosages sont-ils fréquents ?

La plantation est arrosée une ou deux fois par semaine au maximum.

Quelle a été la date de la récolte pour cette saison ?
 
La floraison a commencé début aout et nous avons récolté mi-octobre. Une dizaine d’ouvriers agricoles sont venus nous aider pour la récolte qui a duré 2 jours. La Beldia se récolte plus tôt, en septembre.
 
Quelle est la technique de séchage ?
 
Nous faisons des « bouquets » de plantes que nous ramenons en intérieur pour un séchage d’une dizaine de jours, les plantes les têtes en bas et une ventilation naturelle.  
 
Tu vas également t’occuper de la fabrication du haschisch ?
 
La fabrication se fera surtout cet hiver. Avec le froid, c’est le meilleur moment. La plupart du hasch se fera de façon traditionnelle mais je vais venir avec mon matériel pour faire des petites quantités.

<<<< A lire également : Interview de Pierre-Arnaud Chouvy, chercheur en géographie au CNRS

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Olivier F