Graines et Clones dans les pays germanophones

En ce qui concerne les graines et les clones, la législation allemande est un mystère qui requiert une attention particulière. Chaque pays, et peut-être même chaque région au sein de chaque pays, doit être considéré individuellement.
Autriche
Commençons par l’Autriche : les clones et les graines sont légaux en Autriche, mais ils ne peuvent pas être utilisés pour la culture du cannabis (!). En vertu de la législation européenne, les revendeurs autrichiens sont autorisés à les exporter au sein de l’UE. Il y a des années, des sociétés de vente par correspondance expédiaient leurs clones en Allemagne.
Cependant, les graines sont beaucoup plus discrètes, ce qui explique pourquoi nous commandions autrefois presque exclusivement des graines, principalement aux Pays-Bas, en Autriche ou en Espagne.
Les Autrichiens sont autorisés à posséder des graines et des clones mais pas à les récolter. C’est exactement ce que nous sommes désormais autorisés à faire en Allemagne. Les CSC (Cannabis Social Clubs – ndlr) sont censés nous approvisionner: ils peuvent distribuer jusqu’à sept graines ou cinq clones par mois à leurs membres et non-membres. Où est le piège ?
Chaque CSC doit tenir des registres précis et donc enregistrer toutes les données personnelles. Sinon, comment pourraient-ils savoir s’ils ont vendu la quantité autorisée ? De plus, il faut qu’un CSC distribue les clones et propose les variétés demandées. Quel intérêt auraient les CSC à distribuer des clones à des non-membres s’ils ne sont pas autorisés à exercer une activité lucrative ? Même s’ils le souhaitaient, les CSC ne sont pas autorisés à faire de la publicité pour faire connaître leurs offres.
Allemagne
En Allemagne, il est explicitement autorisé de commander des graines dans d’autres pays de l’UE :
Chapitre 1 Dispositions générales
Article 4 Commerce des graines de cannabis
Par dérogation au paragraphe 1, l’importation de graines de cannabis à des fns de culture à domicile privé conformément à l’article 9 ou de culture à domicile ou collective au sein d’associations de culture conformément au chapitre 4 n’est autorisée que si elles proviennent des États membres de l’Union européenne.
Les quantités que l’on peut commander ne sont pas limitées mais il est recommandé de ne pas acheter trop de graines à la fois. Puis-je acheter des clones? C’est précisément ce que la KCanG (loi allemande sur le cannabis, ndlr) ne précise pas de manière claire. L’importation et le commerce semblent tout simplement non réglementés. Selon la KCanG, le matériel de reproduction n’est pas considéré comme du cannabis; il s’agit d’une zone grise.
Depuis avril 2024, les détaillants allemands vendent des boutures. Nombre d’entre eux les commandent dans d’autres pays de l’UE. On suppose, sans aucune obligation, que cela reste dans la fourchette tolérée pour les clients qui ne commandent que quelques boutures ou les achètent localement. Cela serait logique si la possession d’un petit nombre de boutures pour la culture privée était autorisée.
Un CSC peut fournir jusqu’à cinq boutures par mois, ce qui signifie que plus de trois plantes devraient être légales. Cependant, seules trois plantes peuvent fleurir à la fois. Quiconque se débarrasse d’hermaphrodites et de plantes mâles risque de ne plus avoir de plantes femelles.
Il convient de noter que les citoyens allemands ne sont autorisés à cultiver leur propre cannabis qu’à leur résidence principale ou à leur lieu de résidence habituel. De plus, cette culture privée doit être protégée contre tout accès non autorisé. Conformément à la loi, il est donc interdit de faire fleurir trois plantes à la fois dans plusieurs endroits.
L’une des critiques formulées à l’encontre de la loi sur le cannabis est que, même pour le cannabis cultivé à domicile, un maximum de 50 grammes de matière sèche peut être stocké. Par conséquent, toute personne possédant une bonne plante ne devrait pas récolter et sécher plus de 225 grammes de matière fraîche. Il est donc conseillé d’échelonner la floraison des plantes.
Suisse
En Suisse, la situation est encore plus complexe: les plantes de cannabis dont les fleurs séchées contiennent jusqu’à 1 % de THC ont toujours été légales. Cela vaut également pour leurs clones et leurs graines. Mais comment déterminer la teneur fnale en THC de ces
boutures et graines sans label?
Un test de THC n’est possible qu’avec une floraison appropriée et personne ne se donnera la peine de laisser les variétés mûrir sous lumière artifcielle. Cependant, les Suisses ont un autre problème avec les graines et les clones: ils ne font pas partie de l’UE et les douaniers ne devraient rien trouver.
Alors que les médias nationaux et internationaux continuent de célébrer la loi sur le cannabis (KCanG) comme une légalisation allemande, le constat est le même: que ce soit en Autriche, en Suisse ou en Allemagne, la législation sur la culture à domicile est absurde.
Aucune variété ne respecte la limite des 50 grammes requis. Pourtant, même cette réglementation offre une sécurité bien plus grande: trois plantes en fleurs sont légales. Si ma culture est repérée, cela ne signife pas automatiquement que je viole la KCanG (loi sur le cannabis conventionnel) ; les autorités ne sont pas automatiquement tenues de prendre des mesures.
Cependant, le propriétaire risque de m’expulser, car il est aveuglé par son idéologie et continue de traquer les consommateurs de cannabis. La discrétion est donc toujours de mise.
Enfin, personne n’est vraiment satisfait des législateurs. Pourtant, nous devrions nous réjouir de chaque petite liberté, et donc aussi de la KcanG !
Par Robert B
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