Gaston Bonnier (1853-1922)
Gaston Bonnier est un botaniste français qui a été le premier à expérimenter la culture sous lampes. Il est l’auteur de nombreux livres et manuels sur les plantes.
Gaston Bonnier est né le 9 avril 1853 à Paris. Il est issu d’une famille de tisseurs lillois. Son père, Édouard Bonnier, est professeur de droit à la faculté de Paris et sa mère, Elzearine Bonnier, est auteure de plusieurs romans. Après avoir étudié au Lycée Henri-IV, Gaston Bonnier s’engage comme volontaire artilleur pendant la guerre de 1870 qui oppose la Prusse à la France. Il poursuit ses études à l’École normale supérieure. En 1875, il obtient des licences en sciences physiques et en mathématiques. En 1879, il obtient son doctorat en sciences physiques et naturelles et devient maitre de conférence.
Ses premières recherches concernent les nectaires, les organes qui produisent le nectar, une alternative au pollen, sur les plantes.
Il a mené des recherches dans différents domaines comme la biogéographie, la physiologie végétale et la systématique, une discipline de sciences naturelles. La systématique a pour objet de recenser tous les organismes vivants, plantes et animaux.
Gaston Bonnier est membre de l'Académie des sciences, de la Société botanique de France, de la Société de biologie, de la Société centrale d'apiculture, des académies de Vienne et de Pétrograd. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1893 et promu officier en 1914.
Il est l’un des fondateurs de la Revue générale de botanique. Il a été Professeur de botanique à la Sorbonne et directeur du laboratoire de botanique à partir de 1886. Il est le fondateur du laboratoire de biologie végétale de Fontainebleau.
Gaston Bonnier a publié de nombreux livres sur les plantes. Plusieurs livres ont été réédités et sont toujours en vente.« Nouvelle Flore pour la détermination facile des plantes sans mots techniques » avec Georges de Layens, publié pour la première fois en 1886, contient 2145 figures inédites et répertorie les plantes communes dans un rayon de 100 kilomètres autour de Paris.
Il décrit la plante de chanvre dans « Plantes médicinales, plantes mellifères, plantes utiles et nuisibles. » et la classe dans la catégorie des cannabinées avec le houblon : « Chanvre cultivé. Noms vulgaires : Pantagruélion. Chanvre. Nom latin : Cannabis sativa (du mot Cannabis, nom grec de la plante). Le Chanvre est cultivé en grand, mais on peut le trouver, ça et là, en dehors des champs. Ses tiges peuvent atteindre jusqu'à 2 mètres de hauteur. C'est une plante remarquable par l'élégance de ses feuilles en éventail; elle fleurit de juin à septembre; il y a, comme dans le Houblon, des pieds de deux sortes.- industrielle : plante textile servant à fabriquer des cordes, des ficelles et des étoffes grossières.- médicinale : emploi dangereux; une variété de cette plante sert à fabriquer le hashisch. »
Dans « La géographie botanique expérimentale » en 1902, Gaston Bonnier relate ses différentes recherches. « On peut aussi faire des expériences de Géographie botanique sans changer les végétaux de place, tout en les changeant de climat. Je m'explique : on peut tenter de réaliser, autant que possible au Laboratoire de culture, les conditions d'un climat donné, et étudier comment ce changement de. conditions influe sur la structure ou sur les fonctions des végétaux soumis à l'expérience. »
Gaston Bonnier a fait venir des plantes des Alpes et des Pyrénées. Ce sont des espèces de plantes qu’on trouve également dans les régions arctiques. « Ces plantes, mises en pot, ont été placées, autant que cela était réalisable, dans des conditions de milieu se rapprochant de celles qui sont réalisées au Spitsberg (NDR ; un archipel au nord de la Norvège) pendant la courte saison d'été. Dans ce but, je les ai exposées au Pavillon d'électricité, installé à Paris, dans le sous-sol des Halles, à une lumière électrique. continue, dont les rayons ultra-violets étaient éliminés par le passage de, la lumière à travers des lames de verre. »
A cette époque, le botaniste avait déjà expérimenté l’éclairage artificiel : « Des expériences préalables m'avaient permis de. constater que cette lumière produit sur la végétation des effets tout à fait analogues à la lumière solaire. De plus, l'intensité de la lumière continue était assez faible, de façon à se rapprocher de celle des régions polaires. »
Finalement, les expériences de Bonnier avec l’éclairage artificiel ont été limitées car il n’existait à l’époque que des lampes à incandescence. Ces lampes ne permettaient pas d’avoir un éclairage intensif et une température stable.
Les recherches sur l’éclairage artificiel pour les plantes ont été poursuivies par d’autres botanistes. En 1925 aux Pays-Bas, le botaniste Anton Hendrik Blaauw expérimente la culture dans des pièces obscures avec éclairage artificiel et chauffage. Ses expériences lui permettent de déterminer le rôle des saisons dans la floraison des plantes à bulbes comme les tulipes ou les jacinthes. Ces découvertes qui ont beaucoup intéressé les horticulteurs hollandais ont montré qu’il était possible d’obtenir des fleurs toute l’année avec des serres chauffées et des éclairages artificiels.
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