Culture outdoor au Pays-Basque

Olivier F
08 Sep 2021

Ongi etorri euskal herrira ! Bienvenue au Pays-Basque ! C’est ici, coté espagnol, qu’ont été créés les premiers cannabis social clubs et que s’est tenu pendant plusieurs années la célèbre feria cannabique franco-espagnole Expogrow. Coté français, le cannabis est bien sûr illégal mais certains cultivateurs font de la résistance. Maurice Sarkozy est un militant cannabique de longue date qui a créé en 2012 son propre cannabis club, toujours en activité aujourd’hui. Cet adepte du « soft power » est également l’administrateur d’un groupe Facebook anti-prohibitionniste très actif : « 5 millions de consommateurs »


Le Pays-Basque français représente 15 % de la surface totale du Pays-Basque avec une population de 300.000 habitants environ. Le Pays-Basque n’est pas un département français, il occupe la partie ouest du département des Pyrénées-Atlantiques. Surtout connu pour son littoral,  le Pays-Basque est une région très montagneuse, avec plusieurs sommets dépassant les 2000 mètres d’altitude.

Le climat du Pays-Basque est très influencé par l’Océan Atlantique. L’influence du Gulf stream, ou courant du golfe en français, permet au Pays-Basque de bénéficier de températures assez douces. Les pluies importantes permettent d’obtenir une végétation abondante et luxuriante. Un climat très intéressant pour la culture du cannabis même s’il présente certains inconvénients.

Nous partons aujourd’hui à la rencontre de Maurice Narcozy, un spécialiste de la culture du cannabis en extérieur au Pays Basque. Maurice est un consommateur et un défenseur de la cause cannabique qui cultive depuis 1976. Il  a donc une grande expérience dans ce domaine. Maurice a créé son cannabis social club en 2012 : « La récolte alimente la consommation annuelle d’un petit club de 8 personnes.» N’essayez pas de contacter Maurice pour devenir membre car le club est actuellement complet.

Pour cette saison 2021, Maurice cultive comme chaque année dans son jardin, sans problèmes de voisinage. Il bénéficie de ce climat particulier « océanique doux et humide ». Pendant la saison de culture, la température varie de 15 à 35 degrés le jour et de 10 à 20 degrés la nuit.  Selon Maurice, le taux d’humidité est particulièrement élevé dans cette région : « Humidité maximum ! »

Il s’agit d’une culture biologique en pleine terre sur un sol « argileux lourd, allégé avec du terreau. » Les plantes sont réparties sur une surface d’environ 30 M2 orientée plein sud. Les plants de cannabis sont entourés par des arbres fruitiers.

Cette culture en extérieur a été lancée le 25 avril dernier, soit quelques jours après le 420, la fête internationale du cannabis. « Je mets un point d'honneur à ne pas utiliser d'électricité et je démarre avec une mini-serre, une serre à bouture que j'utilise quand il fait froid ou qu'il pleut. Dés qu'il y a du soleil, j'enlève le couvercle pour ne pas que la température grimpe au-dessus de 30°. »

Cette année, Maurice cultive un total de 8 plantes à partir de graines . Les variétés cultivées sont :  Critical, Critical Jack, Blueberry, Afghan Kush et Kiem.

La région étant particulièrement humide et pluvieuse, Maurice n’a pas besoin d’arroser beaucoup ses plantes : « J’utilise une réserve d’eau de pluie. Je fais très peu d’arrosage, juste une ou deux fois dans la saison en cas de sécheresse. » Il utilise très peu d’engrais : « Juste un peu de Biobizz et contrôle du pH sans se prendre la tête. »

Chaque année, Maurice est victime de quelques prédateurs : « Limaces au début, merles qui creusent la terre, rongeurs qui font des galeries dans le terreau… » L’humidité favorise l’apparition de champignons :  botrytis, fusarium…  « Pour le botrytis, je n'ai rien trouvé qui marche sous la pluie du Pays Basque. Donc, je surveille et je coupe les buds qui moisissent. S’il y en trop, je coupe toute la plante pour la sécher parfois avec quelques jours d'avance J'essaye aussi de trouver des génétiques qui résistent bien à la moisissure. » Dans cette région, le cultivateur doit également faire face à de redoutables tempêtes.

Maurice coupe l’apex des ses plantes lorsqu’elles atteignent une hauteur de 1 mètre. Cette technique permet d’augmenter le rendement en favorisant le développement des branches secondaires. Les plantes se développent alors en largeur plutôt qu’en hauteur.

La floraison commence entre le début et le milieu du mois d’août. Les plantes atteignent au final une hauteur de 2,50 mètres et une largeur de 2 à 3 mètres. Les plantes peuvent être récoltées fin septembre / début octobre.

Maurice récolte environ 800 grammes sur chaque plante, pour un total de 5 kilos, que se partagent les 8 membres du cannabis club. « Je jette un kilo de moisi ! » Le séchage, la manucure et la bonification se font dans le règles de l’art. «  Séchage dans l’obscurité du garage et manucure minimale et manuelle. » Maurice utilise ses petites feuilles de manucure pour préparer du beurre de Marrakech.

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Olivier F