Cannabis médical : le cap du 1000eme patient a été franchi

Olivier F
22 Nov 2021

Sept mois après le début de l’expérimentation du cannabis à usage médical, le cap des 1000 patients a été franchi.


Dans un communiqué publié le 22 novembre, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) annonce l’arrivée du 1000ème patient et tire un premier bilan de cette expérimentation lancée il y a sept mois par le ministre de la santé Olivier Véran.

1000 patients et 1035 professionnels de santé ont participé à l’expérimentation dans toute la France, « Cette mobilisation démontre l’intérêt des patients et des professionnels de santé envers ce nouveau médicament, en particulier pour les patients en échec thérapeutique. L’inclusion de 1 000 patients est un premier cap, d’autres étapes nous attendent avant d’atteindre l’objectif final de la généralisation. Les équipes de l’ANSM sont engagées dans cette voie. »  a déclaré Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l’ANSM.

L’expérimentation du cannabis à usage médical doit durer deux ans et devrait logiquement être suivi par la généralisation des traitements à base de cannabis. La phase expérimentale est limitée à 3000 patients et à 5 pathologies. Sur les 1000 patients au total qui ont participé à l’expérimentation depuis son lancement , 779 sont toujours en traitement. « Certains ont quitté l’expérimentation en raison notamment d’effets indésirables ou d’inefficacité. »

Parmi les 1 035 professionnels de santé qui ont validé la formation obligatoire pour participer à l’expérimentation :

 - 775 travaillent au sein des 243 structures de référence

- 48 médecins généralistes libéraux

- 212 pharmaciens d’officine

La DGS (Direction générale de la santé) et l’ANSM ont fait évoluer le cadre de l’expérimentation, défini par la DGS en 2020, pour favoriser la mobilisation des professionnels de santé. « Nous sommes sur une expérimentation agile : les conditions de participation sont continuellement réinterrogées de façon à répondre au plus près aux besoins des patients et des professionnels de santé, en concertation avec eux et sur la base de leurs retours, depuis le terrain »  a déclaré Nathalie Richard, directrice du projet cannabis médical à l'ANSM.

Voici les différentes modifications du cadre de l’expérimentation :

- Levée des quotas de patients inclus par indication et par médecin

- Augmentation du nombre d’accès à la formation pour les pharmaciens

- Adaptation de la durée de la formation des professionnels de santé
 (plus courte)

- Modification de certains critères d’inclusion concernant les soins palliatifs et la cancérologie.
 
 - Mise à disposition depuis le mois d’août de cannabis sous forme de sommités fleuries à vaporiser (délivrées par les pharmacies avec un vaporisateur)

- Amélioration de la saisie dans le registre Recann

 « Définir la dose la plus efficace et la mieux tolérée possible par les patients est l’un des enjeux cliniques de cette expérimentation. C’est pourquoi la construction d’une alliance thérapeutique entre le patient et le professionnel de santé est essentielle. Le cannabis médical pourrait représenter une véritable chance pour certains patients qui souffrent intensément sans traitement efficace », a déclaré Nicolas Authier, président du comité scientifique temporaire de suivi de l’expérimentation de l’ANSM.

Malgré la pandémie, les professionnels de santé se sont mobilisés pour mettre en place l’expérimentation partout en France. L’ANSM, en concertation avec la DGS améliore progressivement le dispositif avec un meilleure prise en charge et une meilleure inclusion des patients. « La phase d’évaluation de l’expérimentation qui va se mettre en place dans les prochaines semaines est très importante pour acquérir une vision objective de l’intérêt de ces médicaments pour les patients français dans les indications retenues et envisager une éventuelle généralisation de cet usage. »  a déclaré le directeur général de la Santé Jérôme Salomon.

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