26 décembre 1999, Michael Blanc est arrêté en Indonésie avec 3,8 kg de haschisch
Dans cette rubrique, nous évoquons les dates importantes qui ont marqué l’histoire du cannabis. Le français Michael Blanc a été interpellé le 26 décembre 1999 à l’aéroport de Denpasar dans la province de Bali en Indonésie avec 3,8 kg de haschisch cachés dans des bouteilles de plongée. Après 14 ans de prison et quatre années supplémentaires assigné à résidence en Indonésie, Michael Blanc a finalement été autorisé à rentrer en France le 21 juillet 2018.
Par Olivier F Depuis son arrestation Michael Blanc a toujours clamé son innocence. Il a toujours affirmé qu’un autre voyageur lui avait confié ses bouteilles de plongée et que le haschisch avait été caché dans les bouteilles à son insu. Michael voyageait avec deux équipements de plongée. A Goma en Inde, un ami lui aurait demandé de transporter ses bouteilles de plongée qu’il devait récupérer plus tard en Indonésie mais Michael Blanc n’a jamais donné le nom de cet ami.
Cuisinier de formation, Michael Blanc est né en Haute Savoie en 1973. Pendant les années 90, il voyage beaucoup et en 1999, alors âgé de 26 ans, il décide de s’installer en Indonésie pour y pratiquer la plongée sous-marine. Ce 26 décembre, il débarque en Indonésie à l’aéroport international de Bali-Denpasar. Commence alors un véritable enfer dans la veine du film Midnight Express.
L’Indonésie est l’un des pays les plus sévères en matière de drogue et Michael Blanc, considéré comme un trafiquant international de haschisch, risque la peine de mort. Il est finalement condamné le 16 novembre 2000 à la prison à perpétuité, une peine confirmée en appel en juin 2001. Michael est incarcéré à la prison de Denpasar dans des conditions très difficiles et défendu par l’avocat Sophie Bottai. A partir de 2000, la mère de Michael Blanc, Hélène Le Touzey décide de tout quitter pour s’installer en Indonésie et se consacrer à la défense de son fils. C’est grâce à sa persévérance que Michael Blanc a réussi à survivre et à finalement être libéré. A l’époque, Hélène Le Touzey intervient régulièrement dans les médias pour raconter l’histoire de son fils et Michael Blanc devient l’un des prisonniers du cannabis les plus connus aux cotés de personnalités internationales comme le canadien Marc Emery, alors emprisonné aux USA pour avoir vendu des graines de cannabis.
Dés le début de l’affaire, Thierry Ardisson prend fait et cause pour Michael Blanc dans plusieurs émissions TV, en organisant un « Michaëlthon », une vente aux enchères d’objets appartenant à des célébrités, pour financer son comité de soutien. Cet événement lui permet de réunir la somme de 153.000 euros. L’animateur, lui-même consommateur de cannabis, demande également à Vincent Bolloré, alors encore propriétaire de la marque OCB, de soutenir financièrement Michael Blanc : « Avec ses feuilles à rouler, Bolloré a déjà gagné beaucoup d’argent grâce aux fumeurs de joints. Il est donc normal qu’il soutienne cette cause. » Une bien étrange demande car Michael Blanc a toujours affirmé que le haschisch ne lui appartenait pas. La médiatisation n’est pas toujours la bonne solution et peut agacer les autorités indonésiennes. Le styliste Christian Audigier avait été interpellé en Indonésie avec un seul joint de haschisch et avait passé quelques mois en prison avant d’être libéré. Selon lui, les indonésiens n’apprécient pas trop la médiatisation et préfèrent les transactions discrètes.
Le 15 décembre 2008, Michael Blanc voit sa peine réduite à 20 ans de prison grâce à une grâce partielle du président indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono. Le 14 janvier 2014, une libération conditionnelle lui est accordée mais Michael Blanc reste sous contrôle judiciaire et doit rester en Indonésie jusqu’au 21 juillet 2018. A partir de 2015, il travaille en tant que plongeur pour un restaurateur français à Jakarta. Il effectue 58 heures par semaine pour un salaire de seulement 150 euros. Michael est maintenant rentré en France et Thierry Ardisson, qui l’a toujours soutenu, souhaite l’inviter dans son émission TV Salut Les Terriens « pour qu'il me raconte le fin mot de l'histoire car l'affaire on ne la connaît pas, on sait seulement qu'il a passé la moitié de sa vie dans une prison indonésienne. S'il n'a pas envie de venir et préfère refaire sa vie dans la discrétion, je ne vais pas insister. »
Michael Blanc a été autorisé à rentrer en France mais deux autres Français sont encore emprisonnés pour trafic de drogue en Indonésie : Gérard Debetz, condamné à la prison à perpétuité en 2011, et Serge Atlaoui, condamné à la peine de mort en 2007. Plusieurs dizaines de condamnés à mort pour trafic de drogue attendent dans le couloir de la mort mais il n y a heureusement plus eu aucune exécution depuis deux ans.