L’importance des graines et de la reproduction des semences

Soft Secrets
13 Mar 2020

Autrefois, les graines de fleurs, de fruits, de légumes locaux se transmettent de génération en génération, comme des trésors. Particulièrement adaptées à leur terroir, ces graines reçues en héritage étaient la promesse d’une belle récolte souvent salvatrice et nourricière, ce qui garantissait une certaine résilience à la famille en contribuant à son autonomie pour se nourrir, se soigner…


Par Green Grass Connection

En ce début d’année 2020, j’aimerais aborder un sujet très important pour tous, les graines. C’est un sujet fondamental pour créer un jardin d’abondance. Nous allons donc aborder le thème de manière généralisée, tout en parlant aussi de notre chère plante favorite.

Autrefois, les graines de fleurs, de fruits, de légumes locaux se transmettent de génération en génération, comme des trésors. Particulièrement adaptées à leur terroir, ces graines reçues en héritage étaient la promesse d’une belle récolte souvent salvatrice et nourricière, ce qui garantissait une certaine résilience à la famille en contribuant à son autonomie pour se nourrir, se soigner…

Rares sont ceux qui, de nos jours, ont encore accès à ce genre de graines transmises précieusement de proche en proche. Pour la majorité de ceux qui jardinent, faire des semis implique généralement de passer par la case achat de graines chez un professionnel, surtout quand on débute, car soit on n’a pas du tout de graines à disposition ou, tout du moins, pas celles que l’on souhaite, soit on ne sait pas comment produire ses propres graines à partir de ce qu’on a déjà.

Alors, on va en jardinerie, en magasin spécialisé ou sur internet pour se procurer des graines. Au départ, il faudra choisir si on achète des graines hybrides de type F1* ou des non-hybrides (dans cette dernière catégorie, les rayons des commerces sont généralement moins bien achalandés, ce qui peut être un premier obstacle dans le choix !), veut-on des semences bio ou pas… au final, la facture peut être assez salée surtout si on fait le choix du bio. Et même dans le cas de graines bio, on oublie souvent que certaines de ces graines sont issues de plantes ayant poussé dans des contextes pédoclimatiques complètement différents de celui dans lequel on veut les faire germer et grandir. Par conséquent, ces graines ne seront pas forcément adaptées au contexte dans lequel on va les semer. Elles ne développeront pas leur plein potentiel donnant une sensation d’échec au jardinier.

Face à des déceptions de ce type, l’idée de faire ses propres graines peut germer, mais elle se heurte souvent au manque de connaissance en la matière, au manque de temps et aussi au fait de ne pas avoir dans son jardin de plantes issues de « bonnes » graines non hybrides que l’on pourra vraiment reproduire !

Suivant tout un processus, vous serez en mesure de collectionner toute sorte de graines, des plus locales à votre terroir, au plus exotiques.

C’est une richesse, qu’aucune banque ne pourra vous apporter.

Le « breeding de cannabis » dans sa forme la plus simple dure depuis des millénaires.  Nous, les humains, avons développé du cannabis en fonction de nos objectifs.  Certains cannabis poussent très grand avec de longues fibres fortes pour la corde, le papier, la toile, etc.  Le mot "canvas" est dérivé du mot latin cannabis ou kannabis grec.

Le cannabis (chanvre) a été la première plante cultivée par les humains pour la fibre, avec des exemples de tissu à base de chanvre datant de 8000 avant J-C.  Certains premiers agriculteurs de chanvre sans doute sélectionné les meilleures plantes avec la meilleure fibre et conserver les semences pour les cultures ultérieures.

L'histoire chinoise raconte que l'empereur Shen Nung, le père de la médecine chinoise, décrivait le cannabis comme l'une des plantes dominantes dans la médecine chinoise dès 2700 avant JC. .

Ces premiers processus de sélection, combinés aux pressions environnementales des régions du monde où le cannabis a été cultivé, ont donné lieu à une multitude de variétés, qui existent encore dans une certaine mesure.  Cependant, des restrictions ont été mises en place sur la culture du cannabis et des goulots d'étranglement génétiques ont été mis en place. Par exemple, au cours des années 1970 et 1980, des quantités limitées de variétés afghanes ont été introduites clandestinement aux États-Unis et en Europe et ont été utilisées pour créer de nouveaux cultivars de cannabis. Les sélectionneurs de l'époque s'intéressaient principalement aux effets psychotropes de la plante, de sorte que l'objectif principal était d'améliorer la teneur en THC.

Cependant, les variétés afghanes s'étaient développées dans des régions à faible humidité et étaient très sensibles au botrytis.  En raison de l'introduction limitée de la génétique afgane il y a quatre décennies, bon nombre des cultivars de cannabis cultivés aujourd'hui ont hérité de ce caractère indésirable.

Une autre raison de la prédominance des caractères des variétés afghanes dans les cultivars de cannabis actuels est que ces variétés avaient tendance à être plus courtes et plus précoces que les cultivars souvent cultivés à ll'époque.  La petite taille et la floraison et la  précocité sont des traits utiles pour la culture clandestine, cimentant davantage le matériel génétique afghan dans nos cultivars actuels de cannabis.

Lors de la sélection des cannabinoïdes, la plupart des éleveurs ne pouvaient choisir que pour le THC, car il peut être détecté par une « analyse » humaine (fumer la plante).  D'autres cannabinoïdes ont besoin d'équipement de laboratoire pour une analyse précise.  Comme l'importance d'autres cannabinoïdes devient plus évidente, les éleveurs ont incorporé des tests de laboratoire pour le développement du cannabis riche en cannabidiol anti-inflammatoire (CBD), ainsi que d'autres cannabinoïdes. 

La sélection végétale — comme on le pense normalement, avec des croisements dirigés, l'évaluation de la population, le retour à niveau, etc. — n'est pas facile dans le cannabis.   

La diversité des souches de cannabis (cultivars) qui sont disponibles aujourd'hui témoigne des efforts de centaines, sinon de milliers, de petits éleveurs de cannabis.  Beaucoup, beaucoup d'individus travaillant sur des programmes individuellement à petite échelle de reproduction ont collectivement fait l'amélioration significative.

Les éleveurs de cannabis utilisent souvent sciemment ou non des techniques de reproduction qui augmentent l'hétérose (vigueur hybride).  L'hétérose résulte de la croisement de cultivars de cannabis différents.  La vigueur hybride est généralement une chose positive : une croissance rapide et des plantes plus grosses.  L'inconvénient de cette approche est que si l'on ne s'efforce pas de créer des parents relativement consanguins, les graines résultantes d'un croisement présentent des différences génétiques importantes d'une graine à l'autre.

Les cultivars/souches de cannabis portent parfois le nom du parent féminin, parfois sans tenir compte du parent mâle.  Ceci a conduit à des cultivars avec le même nom encore différent. L'effort nécessaire pour développer un cultivar qui est raisonnablement vrai pour le type de semences est au - delà de la plupart des éleveurs de cannabis, bien que certains éleveurs aient fait l’effort.

Une pomme de miel a la même génétique que celle achetée dans le minnesota ou l'oregon ou la nouvelle - zélande. En revanche, tous les cannabis avec le même nom de cultivar ne sont pas forcément identique. Cependant, avec une légalisation croissante dans le monde, les éleveurs de cannabis ont plus de possibilités de pratiquer leur métier. Les éleveurs de cannabis, en particulier ceux qui sont à l'extérieur des états - unis, incorporent non seulement des techniques traditionnelles de reproduction, mais aussi des techniques modernes pour améliorer le cannabis.

Quelques petits principes de base

1. La sélection

Il s'agit de sélectionner parmi tous vos plants votre porte-graine (c'est-à-dire la plante qui va fournir les graines), idéalement plusieurs, en prenant comme critère principal la parfaite santé, et en observant les caractéristiques attendues (goût, précocité, résistance, etc..). Attention aux croisements : certaines variétés se croisent très facilement avec d'autres, parfois à plusieurs kilomètres de distance. Les caractéristiques de ces variétés pourront alors beaucoup varier de celle d'origine si l'on ne prend pas de précautions. C'est le cas notamment des cucurbitacées (courges, melons, etc..).

Au fil des saisons, les plantes s'habitueront par sélection naturelle à votre environnement, et ainsi "s'acclimateront". En effet, via vos critères, vous allez "sélectionner" les variétés qui se seront les mieux adaptées à votre environnement, celles qui vous auront satisfaites. Attention aux semences de légumes et fruits hybrides F1 et à leurs descendances, plus que courantes aujourd'hui à la vente, qui ne transmettent aucune fiabilité, aucun critère stable.

Ne comptez pas non plus sur la récupération de graines de légumes même de vos maraîchers bio, qui sont trop souvent obligé de recourir aux hybrides. Elles ne trouveront donc pas leur place dans les échanges dont l'objet est précisément de partager des semences fertiles. Préférez un soutien aux semenciers engagés qui vous assureront des semences de qualité.

2. La récolte

Les graines sont généralement bonnes à récolter lorsque les fruits sont à pleine maturité. Procéder toujours par temps sec. Surveiller la météo... Si l'humidité est trop forte, les graines risquent de ne jamais sécher, voire de germer avant la saison prochaine..

3. La conservation

Comme l'humidité est une condition nécessaire à la germination, le plus important est de garder les graines au sec. On les stocke idéalement dans une simple enveloppe de papier, en préférant le kraft au papier "blanc", ou dans des boîtes hermétiques.

Quelques jours au congélateur permettent d'éliminer quelques intrus, insectes, ou maladies. Attention, lorsque vous utilisez cette méthode, de ne pas ouvrir le contenant trop prématurément, ce qui provoquerait condensation et donc germination...

La durée de vie des semences conservées à 20°C est trois fois plus courte qu'à 10°C. L'idéal est le réfrigérateur (4°C) et un emballage étanche. La durée de vie moyenne des graines est de deux à quatre ans sous climat tempéré, en sachet étanche.

4. Identifier les graines

Il est évidemment indispensable de bien identifier vos graines, c'est donc le moment d'inscrire la variété, leur date de récolte, et leur origine. La date permet de savoir où vous en êtes de la durée germinative. Les graines ne sont pas éternelles et loin d'être égales sur ce critère. Les plus persévérants iront jusqu'à faire un test de germination afin d'évaluer la fertilité des graines.

Les graines sont une des ressources les plus importantes à l’autosuffisance et l’abondance, et l’addiction de la collection arrive vite, 2020 est le début de votre collection, d’une année riche en diversité génétique ? Vous m’en direz des nouvelles.

Instagram : @Greengrassco

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