Le jour du cut est enfin arrivé !

Par Olivier F

Les cultivateurs déterminent le moment optimal pour récolter leur herbe en fonction de la durée de la floraison de la variété qui est indiquée par les banques de graines. Hors, j’ai remarqué que cette durée est souvent trop courte. J’ai récemment récolté une herbe au bout de 85 jours alors que le breeder indiquait une durée de floraison de 50 jours ! Lorsque l’on cultive, à partir de graines, on peut tomber sur des phénotypes très différents au sein d’une même variété, avec des périodes de floraison à durée variable. Il faut parfois rajouter plusieurs semaines à la durée indiquée par le breeder.

Les banques de graines indiquent le nombre de semaines ou de jours à partir de la mise en place de l’éclairage 12 / 12, en général autour de deux mois. Pour les autoflorissantes, la durée indiquée est celle du cycle de culture complet, de la graine à la récolte, en général de 2 à 3 mois. Cultiver à partir de boutures permet de déterminer précisément la durée de la floraison. Il suffit de la demander au cultivateur qui vous a procuré cette bouture et vous pourrez connaître la date précise de la récolte pour ce phénotype à quelques jours près.

Récolte prématurée

Les growers récoltent leur weed trop tôt pour différentes raisons Lorsque l’on cultive avec des graines, il est très difficile de définir à l’avance la date optimale pour la récolte. Une date butoir, un déplacement ou un départ en vacances peuvent obliger un cultivateur à récolter alors que sa weed n’est pas prête. Le botrytis (moisissure) qui arrive souvent quelques jours avant la date du cut peut également obliger le grower à récolter un peu plus tôt. Certains cofffee shops ou CSC vendent de la weed récoltée trop tôt et la qualité s’en fait ressentir. Cela est seulement du au fait que ces établissements fonctionnent en flux tendu et doivent satisfaire la demande des clients en temps et en heure. Les gérants choisissent donc de récolter plus tôt pour éviter une situation de pénurie ou de devoir se fournir chez un autre cultivateur qui leur vendrait la weed plus cher.

Les trichomes

En plus de la durée indiquée, la plupart des cultivateurs déterminent le moment de la récolte en fonction de l’apparence des trichomes. C’est un indicateur important mais ce n’est pas le seul à prendre en compte. Les trichomes ne sont pas visibles à l’œil nu et il faut utiliser un microscope minimum x 30 pour les observer. On peut acheter un microscope dans les growshops, disponible à partir de 20 euros. L’évolution des trichomes comporte trois phases successives : trichomes transparents, laiteux et ambrés. L’apparence ambrée signifie que les trichomes commencent leur oxydation et donc, leur dégradation. Il s’agit en fait d’un signal qui signifie que vous devrez récolter prochainement. La plupart des growers choisissent donc de récolter lorsque qu’un certain pourcentage de trichomes ambrés ou semi ambrés est visible au microscope. D’autres préfèrent récolter plus tôt lorsque les trichomes sont encore laiteux, en pensant obtenir un effet moins narcotique. En récoltant plus tôt, l’effet sera de toute façon moins puissant et vous risquez aussi de récolter moins en quantité.

Les pistils

Contrairement aux trichomes, les pistils sont visibles à l’œil nu et leur apparence contribue à déterminer le jour du cut. Les calices, qui composent les fleurs, se forment autour des pistils, à savoir deux pistils par calice. Le pistil est l’organe femelle du cannabis destiné à accueillir le pollen des fleurs mâles. Chaque calice est sensé accueillir une graine mais dans la plupart des cas, les plantes destinées à la consommation ne sont pas fécondées. Les pistils frais sont de couleur blanche. Ce sont les pistils qui génèrent les trichomes qui se forment sur les calices et les petites feuilles et contiennent les cannabinoïdes et les terpènes. A la fin du cycle de culture, les pistils ont presque entièrement disparu à l’intérieur des calices et seule, la partie supérieure du pistil devenu marron, dépasse du calice. Ce sont en fait, des bouts de pistils morts.

Il est donc important qu’il n y ait plus, ou très peu, de pistils frais avant la récolte. S’il reste encore des pistils blancs avant la récolte, vous perdrez aussi bien en qualité qu’en quantité. Les pistils frais continuent de générer les trichomes qui contiennent les principes actifs, principalement le THC. En récoltant trop rapidement, votre weed sera donc forcement moins puissante. Autour des pistils, les calices continuent de gonfler et de s’allonger, ce qui permet d’augmenter le poids final des grappes des fleurs.

La sénescence

Ce terme désigne la fin du cycle de vie pour les plantes. Pendant la sénescence, les feuilles deviennent jaunes puis marrons et finissent par se désagréger comme des feuilles mortes. Cette étape est favorisée par le rinçage. Deux semaines avant la récolte, vous devez cesser tout apport d’engrais ou d’additif et arroser vos plantes uniquement à l’eau claire pour avoir une weed plus saine et avec un meilleur goût. Pendant cette période, les buds vont continuer de gonfler et aller chercher les derniers nutriments dans les feuilles.

Vos buds deviendront ainsi de plus en plus grosses et vos feuilles de plus en plus jaunes. La plupart des feuilles primaires devront donc être de couleur jaune ou marron, tombées d’elles mêmes ou coupées par vos soins pour les feuilles du bas. Lorsque les feuilles secondaires, autour des buds commencent leur sénescence elles aussi, je considère qu’il est temps d’aiguiser ses ciseaux et de commencer enfin à cuter ses buds. J’ai néanmoins remarqué que certains phenos à dominante indica n’entament jamais vraiment leur sénescence. Dans ce cas là, les plantes n’ont plus aucun pistils frais, les calices sont bien gonflés mais pas ou peu de feuilles mortes.

Au bout d’un moment, la pointe des calices commence à s’oxyder (couleur marron) ce qui signifie que la plante a fini son cycle de vie et entame sa dégradation. Il est donc temps de récolter. Inversement, pour certaines plantes à dominante sativa, la sénescence peut se terminer alors qu’il reste encore des pistils frais sur les buds. Ce sont donc ses différents signaux (trichomes, pistils, sénescence, oxydation…) qui vous aideront à déterminer le meilleur moment pour récolter vos précieuses grappes de fleurs !

Le rinçage

Le rinçage à l’eau claire est indispensable, quel que soit le type d’engrais utilisé, et doit commencer deux semaines avant la récolte. Mais il n’est pas toujours facile de prévoir la date exacte du cut 15 jours avant. S’il ne vous reste que quelques jours et que vous avez commencé votre rinçage trop tard, voici une astuce à utiliser en dépannage. Mettez votre plante dans la baignoire et donnez lui autant d’eau que la taille de son contenant. Exemple : 11 litres d’eau pour un pot de 11 litres. Versez toute l’eau rapidement, elle ressortira par les trous du bas du pot et votre plante sera rincée.

Le séchage et la bonification

Pour un séchage plus rapide, découpez les branches, manucurez les et pendez les sur des cintres la tête en bas plutôt que de faire sécher la plante en entier. Au bout d’une semaine, vous pourrez enfin fumer votre premier joint. Mais pour obtenir la qualité maximum en termes de goût et d’effet, vous devrez bonifier votre herbe pendant au moins un mois. Utilisez un bocal en verre hermétique et conservez le dans le noir. Les pots en verre violet font partie des meilleurs contenants pour bonifier et conserver la weed. Et bien sûr, pendant cette période, ouvrez votre bocal pendant 15 minutes chaque jour pour une parfaite bonification.

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