Le cannabis fait-il partie de la culture française ?

Olivier F
17 Dec 2023

La grande majorité des scientifiques et des experts considère que l’alcool est beaucoup plus dangereux que le cannabis et provoque plus de nuisances à autrui. En interdisant le cannabis et an autorisant l’alcool, le gouvernement français s’oppose à la science. Pour justifier l’interdiction, les prohibitionnistes à court d’arguments nous expliquent que le cannabis, contrairement à l’alcool, ne fait pas partie de la culture et des traditions françaises. Mais qu’en est-il réellement ?


Du cannabis chez les Gaulois
 
Les Gaulois sont considérés par l’extrême droite nationaliste et prohibitionniste comme les vrais français. Mais ils étaient sûrement consommateurs de cannabis ou utilisateurs de chanvre. En 2015, des fouilles archéologiques ont été réalisées aux environs de Clermont-Ferrand. Ces fouilles ont permis la découverte des traces de cannabis dans la tombe d’un gaulois ou d’une gauloise d'une trentaine d'années, datant du IIe siècle avant J.-C.  
 
L’huile d’onction de Jésus Christ contenait probablement du cannabis
 
La religion catholique est la plus pratiquée en France. Les influences judéo-chrétienne et gréco-romaine ont été à l’origine de la civilisation européenne. Jésus-Christ lui-même et ses disciples étaient probablement des consommateurs de cannabis. Plusieurs historiens pensent que l’huile d’onction utilisée par Jésus et ses disciples contenait du cannabis mélangé à de l’huile d’olive. La recette de l’huile d'onction était gardée secrète mais tout porte à croire qu’elle contenait du cannabis La plante peut être absorbé par la peau et Jésus et ses disciples enduisaient leur corps de cette huile d’onction qui aurait été utilisée pour des guérisons miraculeuses.
 
La culture traditionnelle du chanvre
 
Le chanvre est cultivé partout en France depuis plusieurs millénaires. Il a longtemps été utilisé pour le papier, les vêtements, les toiles à peindre ou les cordages et cultivé sans limite de THC. Dans son livre « Mémoires du chanvre français », Alexis Chanebau répertorie les communes, quartiers ou lieux-dits dont le nom a un rapport avec le Chanvre. L’exemple le plus connu est celui de la rue Canebière à Marseille.
 
Le Club des Hashischins
 
Entre 1844 et 1849, le Club des Hashischins se réunissait dans un hôtel particulier de l’île Saint-Louis à Paris. Les membres du premier cannabis club expérimentaient les effets du cannabis. Les plus grands écrivains français de l’époque, ceux qu’on apprend dans les écoles, faisaient partie de ce club. Charles Baudelaire,Théophile Gautier, Alexandre Dumas, Honoré de Balzac, Gustave Flaubert et le peintre Eugène Delacroix étaient membres du Club des Hashischins.
 
La Régie des kif et des tabacs
 
Des prohibitionnistes comme Eric Zemmour accusent le Maroc d’empoisonner la France avec son haschisch mais n’oublions pas qu’entre 1912 et 1954, la situation était exactement inverse. Avec la Régie des kifs et des tabacs, la France avait alors le monopole de la culture et de la vente du cannabis. Le Maroc était à cette époque sous protectorat français. Le cannabis était consommé uniquement par les marocains et n’était jamais importé en France.
 
Les personnalités françaises qui consomment du cannabis
 
Les personnalités préférées des français sont ou ont été des consommateurs de cannabis. On pense entre autres à Johnny Hallyday, Yannick Noah ou Florent Pagny.
 
Le cannabis dans la musique
 
Le cannabis et la musique ont toujours été très liés. De nombreux chanteurs et musiciens français consomment ou même cultivent du cannabis. La liste est interminable. « La Fille Du Coupeur De Joint » de Hubert-Félix Thiefaine » a été l’une des premières chansons françaises sur le cannabis. Dans les années 90, un policier avait porté plainte contre Billy The Kick et le groupe de rock Matmatah pour présentation du cannabis sous un jour favorable. Aujourd’hui, la consommation de cannabis est principalement mise en avant par les artistes français de reggae et de hip-hop qui y font constamment référence dans leurs morceaux. Plusieurs artistes français comme le rappeur Booba ont une variété de weed à leur nom.
 
Le cannabis dans le cinéma français

 
Vous l’avez sûrement remarqué : depuis plusieurs décennies, chaque comédie française qui sort sur les écrans contient obligatoirement la fameuse « scène de joint ». On se demande s’il ne s’agit pas d’une obligation contractuelle. Tout a commencé dans les années 80 avec des films comme Les Frères Pétard, Marche A L’Ombre ou La Boum 2. Chaque semaine, de nouveaux films avec scène de joint sortent sur les écrans. Le cannabis y est systématiquement présenté sous un jour favorable. La pause cannabis est toujours un moment agréable pour les personnages. De nombreux acteurs ou actrices français consomment du cannabis même s’ils n’osent pas toujours l’avouer.
 
L’inventeur de la carte à puce
 
Roland Moreno est un inventeur français. En 1974, il a inventé la carte à puce utilisée dans le monde entier notamment sur les cartes de crédit, les cartes SIM, les cartes vitales… Roland Moreno a inventé la carte à puce après avoir fumé un joint.  

Les breeders et les hash makers français

La "french touch" continue de s'exporter. De nombreux cultivateurs, breeders et hash makers français se sont installés à l'étranger pour vivre de leur passion en toute légalité. Les français ont gagné des cannabis cups partout dans le monde en mettant en avant les qualités organoleptiques de la plante, comme c'était déjà le cas avec le vin. Découvrez les interviews de ces passionnés de cannabis expatriés dans le journal Soft Secrets France.
 
5 millions de consommateurs
 
5 millions de français consomment régulièrement du cannabis et la moitié des français en ont consommé déjà au moins une fois dans leur vie. Le cannabis est la deuxième drogue la plus consommée en France après l’alcool. Malgré leur nombre, les consommateurs de cannabis sont méprisés par la classe politique et la société en général. Leur avis n’est jamais pris en compte et ils ne sont jamais invités à participer aux débats sur le cannabis dans les médias même s’ils sont directement concernés.

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