Interview Stoner VIP : O.B.F

Olivier F
27 Mar 2023

O.B.F (Original Bass Foundation), qui fait partie des meilleurs sound systems français et internationaux, est reconnu pour la qualité de ses productions de dub futuriste et pour ses prestations live très dynamiques. O.B.F a déjà enregistré de nombreux morceaux sur le thème de la ganja, comme le récent Trees, extrait de l’album Lava, dont la vidéo a été tournée dans une plantation. Nous avons interviewé Rico, producteur, compositeur et leader du groupe O.B.F.


Le groupe est composé du producteur Rico, des chanteurs Sr Wilson, Charlie P, Shanti D, Junior Roy et de chanteurs et chanteuses invités comme Bèlen Natalie sur le dernier album Lava. O.B.F est actuellement en tournée internationale, notamment aux USA, pour le Lava Experience Tour.  
 
SSFR : A quel âge et dans quelles circonstances as-tu fumé ton premier joint ?
 
Rico O.B.F : J’étais encore au Collège. Je devais avoir 13 ou 14 ans. Mon premier joint c’était avec une fille un peu plus âgée. Elle avait redoublé.
 
Et ton dernier joint ?
 
Tous les autres membres d’O.B.F fument du cannabis mais personnellement j’ai arrêté il y a longtemps suite à des problèmes de santé. Je prend de temps en temps de l’huile de CBD pour me détendre. Je tire une ou deux taffes de temps à autre. Il y a déjà quelques années, j’ai fumé un joint de Zkittles avec Charlie P (ndr : un des 4 chanteurs d’O.B.F) à Glasgow. C’était de la weed importée directement de Californie et je voulais découvrir ces nouvelles variétés. C’était magnifique en termes de saveurs, d’arômes et d’effets.
 
O.B.F préfère le haschich ou la marijuana  ?
 
Les deux. Ça dépend à quel moment de la journée. Nous avons la chance d’habiter à coté de la frontière Suisse, non loin de Genève, et nous avons accès à des produits de qualité, que ce soit pour le hasch ou pour la weed.
 
Vous êtes plutôt pipe, bang, vapo ou joint traditionnel ?
 
Joints traditionnels.
 
Avez-vous déjà essayé les space cakes ou d’autres aliments au cannabis ?
 
Bien sûr ! Pour la fête de la musique qu’on avait organisé à Genève en 2005, on avait un petit bar conteneur et un stand de " space crêpes ". Tout le public en avait pris ! C’était une fête de la musique mémorable.
 
Vous avez déjà testé les extractions ?
 
Les extractions, c’est venu beaucoup plus tard. Quand on est allé en tournée au Mexique et aux Etats-Unis, le crew a été interpellé par les extractions.
 
Vous avez participé il y à quelques années à un reportage promotionnel sur le CBD…
 

On l’a fait car ce sont des amis et ce sont des produits de qualité. Il ‘agit de la marque Gr33nz. Ce n’était pas seulement commercial. C’est aussi une envie d’apporter du bien-être au gens
 
Est-ce que certains membres du crew cultivent leur propre weed ?
 
Oui mais de moins en moins. Avec les tournées, ils n’ont pas trop le temps et on préfère laisser ça à des amis proches qui ont la main verte et qui cultivent de la qualité.
 
Tu as connu l’époque ou il était possible d’acheter de la weed dans les magasins en Suisse ?  
 
Il faut savoir qu’à Genève il y a une vingtaine d’années, on était dans une zone grise. Il était possible d’acheter légalement de la weed ou du hasch dans des boutiques et même de s’en faire livrer à domicile. Mais on ne pouvait pas consommer sur place. C’était l’époque des oreillers remplis de weed, la spécialité de Bernard Rappaz. Vu qu’on habitait à la frontière suisse, on a suivi tout ça : les coussins, les breeders fribourgeois, les variétés Alpine Rocket, Fraise… Quand les français venaient, ils hallucinaient. On avait vraiment de la weed de qualité en Suisse. Ça a duré quelques années et ensuite, ils ont légiféré et fixé la limite de THC à 1 %. Puis, le  CBD est arrivé. Les breeders suisses ont réussi à faire des variétés intéressantes avec 0,8 ou 0,9% de THC.
 
Combien de ganja tunes avez-vous enregistré jusqu’à présent ?
 
On a 5 ou 6 qui sont sortis mais en plus, on en a une dizaine qui ne sont pas sortis en disque. Ce sont des dubplates qu’on peut entendre uniquement dans nos soirées sound system. Il y notamment un remix de « Legalize It » avec le fils de Peter Tosh.

Dans votre dernier album, il y a une chanson sur la ganja avec Charlie P appelée Trees…
 
On avait déjà fait des morceaux qui mettaient en avant les bienfaits de la ganja et on voulait faire quelque chose de différent. La chanson parle des voleurs de plantation, ceux qui profitent du travail des cultivateurs. Ils attendent que les plantes soient arrivées à maturité pour les voler. C’est arrivé à des amis en Angleterre.
 
Quels matériel et logiciels utilises-tu en studio ?

 
Les morceaux sont d’abord composés avec un computer. J’aime bien notamment les instruments virtuels Arturia. Mais l’important, c’est de traiter le son digital avec mes machines analogiques, ce qui permet d’obtenir notre signature. J’utilise une table studer, le légendaire Space Echo, plusieurs reverbs à ressort, dont une Benidub, un magnéto à bande... L’important est de faire le mix en live. J’ai aussi un synthé Mini Moog et je vais acheter un autre synthé analogique.

Rico O.B.F au Festival Démon D'Or.

 Interview Stoner VIP : O.B.F

Retrouvez ci-dessous l'album Lava en strreaming.

Interview et live d'O.B.F dans le magazine Tracks sur Arte.

Olivier F / olivier@softsecrets.nl

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