Interview Stoner VIP : Biga Ranx

Soft Secrets
15 Jun 2013

Ce jeune français qui chante comme un jamaïcain est la valeur montante de la scène dancehall. Influencé par le roots et le rub-a-dub, il pose ses lyrics sur toutes sortes de musiques comme le hip-hop, le dubstep ou la jungle. Accompagné de son groupe, c’est l’un des rares artistes issus du reggae à se produire sur les scènes des grands festivals. Très prolifique, Biga Ranx a enregistré de nombreuses ganja tunes comme le récent Zip Bag.


Par Olivier F

SSFR : A quel âge as-tu fumé ton premier joint ?

Biga Ranx : Je devais avoir 14 ans. J’ai tout de suite commencé par la weed. Dans mon milieu, on ne fumait pas de haschich

Et ton dernier joint ?

A l’instant même, une bonne weed de variété inconnue.

Tu préfères le haschich ou la marijuana ?

Je préfère, bien sûr, la marijuana. J’aime bien aussi de temps en temps un bon hasch type ice-o-lator mais la résine en France n’est pas toujours de bonne qualité et ce commerce alimente une économie souterraine que je refuse de cautionner.

Quel est ta variété préférée ? Tu es plutôt indica ou sativa ?

Je suis plutôt sativa. J’apprécie particulièrement les Haze et les Kush.

Tu es plutôt pipe, bang, vapo ou joint traditionnel ?

J’aime bien les vapos mais en général, ce sont des joints traditionnels.

Pour les joints, tu les fumes purs ou avec du tabac ? Feuilles slim ou petites feuilles ? Filtres en carton ou en tabac ?

Je les fume quasi-purs avec très peu de tabac. Je préfère les feuilles slim de type smoking brown (non blanchies) et les filtres marocains. Ces derniers temps, j’essaye de modérer un peu ma consommation car je dois prendre soin de ma voix.

Quel est, selon toi, le pays où l’on trouve la meilleure herbe ?

Je suis allé deux fois en Jamaïque notamment pour tourner le documentaire « Biga Ranx en Jamaïque » diffusé récemment sur la chaine France O. C’est bien là bas que j’ai fumé la meilleure weed. J’ai pu tester la meilleure qualité que l’on appelle high grade, de la Kiki, de la Blue Mountain, de la Lamb’s bread entre autres. Je n’ai pas visité de plantations mais j’ai vu de la weed en quantités impressionnantes.

Tu es déjà allé en Hollande ?

En effet, je suis déjà allé à Amsterdam ou j’ai pu apprécier de fumer en toute liberté dans les coffee-shops. Je me souviens notamment du Barney’s.

Tu es cultivateur ?

Non, je ne cultive pas. Je passe beaucoup de temps en tournée. C’est là que je rencontre beaucoup de gens et que je trouve de la weed de bonne qualité.

A cause de la weed, tu n’as jamais eu de problème avec la police ?

Avec mon groupe, on est souvent sur la route avec le minibus. Forcement, on a eu quelques contrôles de douane ou de police. Mais ça se passe bien car nous n’avons pas de grosses quantités sur nous.

Penses tu que le cannabis sera un jour légal, en France ?

En tous les cas, j’espère qu’il le sera bientôt. Les choses finiront bien par changer un jour. C’est totalement absurde de vouloir interdire cette plante. Avec la crise économique les politiques vont peut être comprendre que la légalisation pourrait faire rentrer de l’argent dans les caisses.

Combien de ganja tunes as-tu enregistré, jusqu’à présent ?

Les ganja tunes, ça fait partie de la tradition pour les artistes de reggae. J’en ai enregistré beaucoup en solo ou en featuring. Je ne peux pas te dire combien car je suis très prolifique.

Ta ganja tune favorite ?

Il y en-a plein mais je dirais Mary de Vybz Kartel, à écouter absolument.

Tu es l’un des rares français à maitriser le patois jamaïcain…

Depuis l’âge de 13 ans, je suis passionné par la musique reggae. J’ai écouté en boucle tous ces artistes. J’ai voulu comprendre le sens de leurs lyrics et tout savoir de leur culture. Parallèlement, j’ai aussi appris l’anglais à l’école et je me suis lancé ensuite comme MC.

Tu te considères donc plus MC que chanteur ?

Je suis avant tout MC mais j’aime bien aussi les parties chantées. Je suis encore en phase d’apprentissage pour le chant. En ce moment, je m’entraine beaucoup : je fais ma « rastafiore » !

Tu n’as jamais chanté en français ?

Mes influences sont vraiment anglophones. Le seul français qui m’a influencé au niveau artistique, c’est Big Red. Cela dit, j’ai beaucoup d’amis qui chantent en français. Je respecte leur travail et comprends leur démarche. Ce sera la surprise mais il y-a quand même un projet sur lequel je devrais chanter en français

Tu es originaire de Tours. Il y-a une vraie scène reggae là-bas ?

En effet il y-a beaucoup d’artistes reggae à Tours, comme Brahim, et de nombreux sound-systems. Quand j’ai commencé, il y-avait une véritable effervescence dans ce domaine notamment grâce à la présence de deux magasins de disques spécialisés qui sont, hélas, aujourd’hui fermés. J’habite d’ailleurs toujours à Tours ou je possède mon home studio.

Les artistes reggae sont souvent accompagnés de sound-systems. Toi, c’est avec un groupe de musiciens…

Sur scène, il y-a deux choristes, un guitariste, un batteur et un bassiste. Cela nous permet de proposer un vrai spectacle adapté aux grandes scènes des festivals. Cela dit, j’aime aussi beaucoup me produire en sound-system.

Qui a composé la musique de ton nouvel album ?

Ce sont des instrus originaux composés par différents producteurs. Il y’en a qui viennent de Londres du Danemark, de Jamaïque… Il y aussi plusieurs beat-makers tourangeaux comme mon bassiste Manu Digital. Le riddim de Boogie Man Skank est une reprise d’un morceau de Phil Prat qui date des années 70.

Tes artistes favoris en ce moment ?

En ce moment, j’écoute beaucoup de roots. Sinon, il y- a aussi Radio Nova qui me permet d’écouter différents styles de musique Quelle est ton actualité artistique ? Nous allons beaucoup tourner cette année, notamment dans les festivals. Je viens de sortir mon deuxième album mais je commence déjà à travailler sur le troisième.

Nouvel album : Good Morning Midnight (X-Ray Production). 

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