Jimmy Cliff : « La ganja n’a jamais fait le moindre mal à quiconque »

Olivier F
26 Nov 2025

Le célèbre chanteur de reggae jamaïcain Jimmy Cliff vient de nous quitter à l’âge de 81 ans. Il est connu notamment pour ses tubes internationaux comme « Reggae Night » ou « Many Rivers To Cross »


Avec Bob Marley et Peter Tosh, il fait partie des artistes reggae qui ont connu un grand succès international et ont fait connaître le reggae dans le monde entier. Jimmy Cliff était chanteur, musicien, auteur-compositeur et acteur.

Jimmy Cliff, de son vrai nom James Chambers, est né le 30 juillet 1944 dans le comté de Cornwall en Jamaïque. Il commence la musique en reprenant des classiques du rock’n’roll. Dans les années 60, il enregistre, avec Count Basie, des morceaux de ska, qui est alors le style musical précurseur du reggae. En 1964, il part en tournée aux États-Unis avec le producteur Byron Lee, pour faire connaître le ska aux américains. Il est accompagné des artistes Prince Buster, Delroy Wilson et Millie Small.

Son single, « Wonderful World, Beautiful People », sorti en 1969, connait un grand succés en Angleterre. Il tient le premier rôle du film « The Harder They Come » réalisé par Perry Henzell et sorti en 1972. Il compose également la bande originale du film. En 1983, il sort son grand tube, « Reggae Night ».

Après le ska de ses débuts, il contribue à l’invention du reggae. Mais Jimmy Cliff ne chante pas seulement du reggae. Il ‘s’intéresse à d’autres styles comme la pop, la soul, le funk et même le disco avec son tube de 1983, « We All Are One ».

Jimmy Cliff a reçu deux Grammy Awards. En 2010, il a été intronisé au Rock and Roll Hall of Fame. Son dernier album « Refugees », sur lequel il collabore avec Wiclef Jean, membre des Fugees, et sa fille Lilty Cliff, est sorti en 2022.

L’épouse de Jimmy Cliff, Latifa Chambers, a annoncé son décès sur le réseau social Instagram, le 24 Novembre 2025 : « C'est avec une profonde tristesse que je vous annonce le décès de mon mari, Jimmy Cliff, des suites d'une crise d'épilepsie suivie d'une pneumonie. À tous ses fans à travers le monde, sachez que votre soutien a été sa force durant toute sa carrière. Jimmy, mon chéri, repose en paix. Je respecterai tes dernières volontés. »

Un défenseur de la ganja

Jimmy Cliff, comme de nombreux artistes jamaïcains, était un amateur de ganja, qu’il consommait parfois sur scène. Dans une interview publiée dans le magazine Les Inrockuptibles en 1998, il déplore l’invasion de la cocaïne en Jamaïque.

L’arrivée de la cocaïne aurait contribué aux changements dans la musique jamaïcaine avec l'arrivée du dancehall et de sons plus électroniques. « La ganja donne accès à une certaine conscience, c’est un ingrédient important dans la religion rasta. La cocaïne n’a aucune religion. La cocaïne a tout simplement brisé la carrière de nombreux artistes », avait déclaré Jimmy Cliff.

En 1998, le cannabis médical était déjà autorisé dans certains états américains et l’usage du cannabis récréatif était déjà dépénalisé dans plusieurs États.

« La culture de la ganja était une source de revenus importante pour bon nombre de petits paysans. Les Américains ont décidé d’intervenir, obligeant les autorités jamaïcaines à détruire les plantations d’herbe alors qu’eux-mêmes l’autorisent dans certains États », avait expliqué Jimmy Cliff aux Inrockuptibles.

Selon Jimmy Cliff, « L’État américain exerce un meilleur contrôle de la culture du cannabis telle qu’elle existe en Californie par exemple. Et, surtout, il en tire un important bénéfice. À la place de la ganja, ils ont introduit la cocaïne et d’autres drogues dures qui, elles, détruisent de jeunes vies. La ganja n’a jamais fait le moindre mal à quiconque. »

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