François Hollande : la girouette

Président de la République entre 2012 et 2017, François Hollande a changé plusieurs fois d’avis sur la légalisation du cannabis. Pendant sa présidence, il n’a rien fait pour changer la loi et le niveau de répression est resté le même. François Hollande ne semble pas avoir de convictions sur le sujet.
« Il va falloir réunir une commission à l'échelle de l'Europe, comme celle qui vient d'avoir lieu aux Etats-Unis. Le Portugal est dans la dépénalisation, mais pas tout à fait dans la légalisation. Ça mérite qu'on regarde ce qui se passe au Portugal. Çà mérite qu'on fasse une proposition pour l'Europe entière » a déclaré François Hollande lors d’un débat de la primaire du parti socialiste en 2011.
En 2012, après le mandat de Nicolas Sarkozy, l’arrivée au pouvoir du socialiste François Hollande a suscité de l’espoir chez les partisans de la légalisation. En France, la gauche a toujours été plus favorable à la légalisation du cannabis.
Interrogé sur le sujet pendant la campagne présidentielle de 2012, François Hollande a changé d’avis, probablement par stratégie électoraliste : « Le cannabis doit rester un interdit » a déclaré François Hollande
Rappelons quand même que le décret qui réintègre le cannabis dans la pharmacopée française a été pris en 2013 par Marisol Touraine, ministre de la santé de François Hollande.
Après avoir fait part plusieurs fois de son opposition à la légalisation pendant son mandat, François Hollande aurait finalement regretté de ne pas avoir légalisé le cannabis. Ses explications étaient très étranges. Selon lui, il n’est pas possible de faire deux reformes sociétales pendant un quinquennat. Et le mariage gay avait été voté sous sa présidence.
Dans son livre, « Affronter », sorti en 2021, il se prononce clairement en faveur de la légalisation dans un chapitre consacré au cannabis intitulé : « Le cannabis : de la prohibition à la régulation. »
« Il n’est donc plus possible d’éviter ou de reporter l’ouverture d’un débat national sur la place des stupéfiants dans notre société, sur l’efficacité des politiques de prévention et de répression susceptibles de porter un coup d’arrêt à ce fléau » a écrit l’ancien président. « J’en suis arrivé à considérer la légalisation comme une solution plus réaliste et efficace qu’une guerre contre le cannabis qui a montré toute ses limites et ses effets pervers en matière de violences et de désordre. »
Le 5 novembre 2021, il était interviewé dans La Nouvelle République. « L’une des propositions de votre livre est la légalisation du cannabis : la France n’était pas prête lors de votre mandat ? » lui a demandé le journaliste Bertrand Slezak.
Voici la réponse de François Hollande : « Non car il faut un consensus qui aille au-delà de la gauche et de la droite. Il y a un million de consommateurs réguliers du cannabis, je le déplore mais c’est ainsi. Il y a des quartiers gangrenés par les mafias, par la violence. Il y a un effort considérable fait par la police mais sans forcément éradiquer les trafics. Il faut donc changer de mode d’intervention. Légaliser, ça veut dire faire ce qu’on a fait pour le tabac avec un système de distribution surveillé, pour se concentrer sur la lutte contre les drogues les plus dangereuses et la criminalité. Moi-même, j’ai évolué sur cette question. »
En décembre 2021 François Hollande était l’invité du site Konbini pour une interview « sandwich ». Il a affirmé ne pas être consommateur mais être favorable à la légalisation. « Dès lors que c’est légalisé, il n’y a plus de raison de pénaliser, sauf ceux qui pourraient conduire en ayant fumé ou ceux qui nuisent à leur santé et à la santé des autres en surconsommant. »
En 2024, François Hollande a encore changé d’avis. Dans une interview sur la chaine BFMTV, il a déclaré être opposé à la légalisation : « La proposition de légaliser le cannabis n'entrainerait en aucune façon une baisse du trafic. » Il pense que les dealers se mettraient à vendre d’autres drogues si le cannabis était légalisé.
François Hollande était récemment interviewé par des enfants sur Pitchounes TV. Un des enfants lui a demandé s'il était pour ou contre la légalisation des drogues. « Je suis contre parce que je crois qu’en ce moment, il y a un tel développement du trafic qu’il faut faire attention. » a répondu François Hollande.