Cannabis médical : la généralisation n’aura pas lieu en 2024

L’expérimentation du cannabis médical a commencé en 2021 et a déjà été prolongée d’un an. La généralisation devait succéder à l’expérimentation en 2024 mais ce ne sera pas le cas. Des parlementaires de la majorité et de l'opposition demandent la généralisation du cannabis médical. Mais il doivent subir les pressions du ministre de l’intérieur anti-cannabis Gérald Darmanin qui a finalement eu gain de cause.
 
 « Nous n'avons pas à ce stade d'autorisation de mise sur le marché à l'échelle européenne, celle-ci devant être prête en 2025 » a déclaré le ministre Aurélien Rousseau devant les députés de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale. 20 pays européens ont pourtant déjà autorisé les produits à base de cannabis pour un usage médical.
 
Le ministre de la santé a répondu à une question de la députée Renaissance du Loiret Caroline Janvier, qui est depuis longtemps favorable à la légalisation du cannabis récréatif et thérapeutique, Karen Erodi (LFI). « Nous sommes dans une situation où nous avons des retours cliniques qui font état d'un bénéfice pour le patient », a confirmé Aurélien Rousseau devant les députés de la Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, le 11 octobre dernier.
 
L'expérimentation française devrait continuer, grâce à un amendement au  Projet de loi de financement de financement de la sécurité sociales (PLFSS) pour 2024. « Le gouvernement présentera un amendement pour qu'évidemment tous les bénéficiaires de cette expérimentation puissent continuer à en bénéficier grâce à un statut adapté qui nous permette ensuite de voir dans la durée », a précisé le ministre.
 
Les patients en traitement ne seront donc pas abandonnés. Il seraient actuellement 1700 à participer à l’expérimentation. Mais nous ne savons pas encore s’il sera possible d’intégrer de nouveaux patients durant cette phase expérimentale.
 
« Soit il y a autorisation de mise sur le marché européenne, soit il n'y en a pas, auquel cas on bascule typiquement dans un accès dit compassionnel, soit une procédure dérogatoire pour accéder à certains médicaments encore en développement », a déclaré Aurélien Rousseau.
 
Une quinzaine de parlementaires de différents partis et des professionnels de santé ont récemment signé une tribune pour demander la généralisation. Selon les signataires, « ignorer les résultats positifs de l'expérimentation et ne pas généraliser l'accès au cannabis médical en 2024 serait une trahison pour ceux qui souffrent, notamment de cancer, d'épilepsie, de sclérose en plaques ou d’autres douleurs chroniques. »