Valls fait jaser
Le nouveau Ministre de l'intérieur, Manuel Valls, reste sceptique face au cannabis
Le nouveau Ministre de l'intérieur, Manuel Valls, reste sceptique face au cannabis
Il s'agit d'un débat qui sera très certainement amené à être discuté au cours de ce nouveau quinquennat, faut-il légaliser ou non le cannabis en France ? Malgré certaines propositions d'assouplissement émanant de son propre camp, Manuel Valls, le nouveau ministre de l'Intérieur devrait maintenir le cap de l'interdit.
"L'idée de légaliser le trafic de cannabis (...) va à l'encontre de mes valeurs"
Interrogé sur le cannabis lors du premier débat des primaires socialistes organisé par France 2 mi-septembre, Manuel Valls s'était dit « fermement opposé, au nom même des valeurs de gauche (...), à toute concession dans ce domaine ». « Les ravages de la drogue sur des jeunes, des gamins, dès le collège (...) ça commence souvent - pas automatiquement - par ce type de consommation, par cette économie souterraine qui mine nos quartiers », avait poursuivi Manuel Valls. En juin 2011, le nouvel homme fort de la Place Beauvau avait également critiqué la proposition d'un groupe de travail socialiste présidé par Daniel Vaillant, préconisant la « légalisation contrôlée du cannabis » et la mise en place d'une véritable « filière nationale ». « L'idée de légaliser le trafic de cannabis, de l'officialiser, d'en organiser la diffusion, va à l'encontre de mes valeurs », avait alors réagi le député-maire d'Evry (Essonne).
Pour François Hollande, il faut "rester sur une logique de soin"
François Hollande, en revanche, avait déclaré avant son arrivée au pouvoir qu'il souhaitait maintenir l'interdit et qu'il ne reprendrait pas la proposition du sénateur-maire de Dijon François Rebsamen visant à transformer en contravention le délit de consommation de cannabis. « Nous pouvons rester sur une logique pénale, y ajouter une logique de soin », avait souligné en avril le futur président.
"Valls est pragmatique"
Stéphane Gatignon, maire EELV de Sevran (Seine-Saint-Denis), qui voit dans la dépénalisation le seul moyen de lutter contre les trafiquants, prédit quant à lui que le débat sur cette « question de santé publique » refera nécessairement surface pendant le quinquennat. « Valls est pragmatique. Il va devoir aborder cette question un jour ou l'autre s'il veut gagner la lutte contre les trafics », a-t-il déclaré à l'AFP.