Malgré ses efforts, le Maroc reste le principal fournisseur
47.400 hectares de culture de cannabis
47.400 hectares de culture de cannabis
Le Maroc a fait beaucoup d’efforts en matière de lutte contre le trafic de drogue. La conclusion est celle de l’Organe international de contrôle de stupéfiants, qui vient de rendre public son rapport annuel. Le pays reste, néanmoins, l’un des plus importants producteurs et fournisseurs de haschich dans le monde.
« Le Maroc a fait d'énormes progrès dans la lutte contre la drogue et en particulier dans la réduction significative des surfaces de culture du cannabis », a affirmé Bob Mathiasen, représentant de l'Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (ONUCD) en Colombie lors de la présentation du rapport annuel de l’Organe international de contrôle de stupéfiants (OICS), mardi à Bogota. Le royaume « coopère très bien avec la communauté international dans cet effort », a ajouté le responsable onusien, cité par la MAP.
Bilan positif
Dans son rapport 2012, l’OICS, dont le rôle est de s’assurer de la bonne application des conventions des Nations Unies en matière de contrôle des drogues, a, en effet, consacré un long chapitre au Maroc, « l’un des plus importants producteurs de résine de cannabis dans le monde ». Un chapitre globalement positif pour le royaume, en dépit de l’absence de chiffres récents en la matière. « L’OICS note avec satisfaction, que le gouvernement marocain a donné suite aux recommandations qu’il avait formulées après sa mission de 2009 dans ce pays. Il constate en particulier que le contrôle du mouvement licite des stupéfiants, des substances psychotropes et des précurseurs chimiques a encore été amélioré grâce à l’introduction, en janvier 2011, de procédures administratives harmonisées ainsi qu’à l’utilisation de formulaires standards », souligne le document.
Selon l’OICS, le gouvernement marocain applique actuellement « une stratégie multidimensionnelle qui allie mesures de détection et de répression, éradication des cultures illicites, programmes de développement alternatif, réduction de la demande et offre de traitement pour rompre avec la tradition de la culture du cannabis dans le nord du Maroc ». L’organisation onusienne n’a pas manqué également d’« encourager » le Maroc à « poursuivre ses efforts visant à combattre la culture illicite et le trafic de cannabis » et « à continuer de recueillir et d’analyser des statistiques pertinentes sur l’ampleur de cette culture dans le pays, et à partager son expérience avec la communauté internationale ».
Pour l’OICS, le Maroc a également mis en place de nouvelles mesures visant à éviter le transit de drogues par son territoire. Le rapport cite, entre autres, « le renforcement des capacités opérationnelles de divers services de sécurité, la mise en place d’une politique de contrôle aux frontières et le long des côtes, l’organisation de programmes de formation continue à l’intention des agents des services de détection et de répression, l’utilisation de nouvelles technologies de détection dans les ports et les aéroports, la mise au point de stratégies visant à prévenir et réprimer l’utilisation d’aéronefs légers pour le trafic de drogues, et l’amélioration des activités de coopération internationale avec d’autres pays, en particulier dans le cadre d’INTERPOL ».
Le Maroc reste le principal fournisseur de haschisch
Malgré la mise en place de ses mesures, le Maroc reste l’un des principaux producteurs de résine de cannabis dans le monde, avec l’Afghanistan. Il est aussi son principal fournisseur dans le monde, l’Europe étant le « le premier marché illicite mondial de cette substance ». « Selon l’Organisation mondiale des douanes, quelque 72 % de la quantité totale saisie par les autorités douanières dans le monde en 2011, provenaient du Maroc », rappelle l’OISC. Et de souligner que « néanmoins, des données récentes de l’ONUDC montrent que l’offre de résine de cannabis provenant d’autres pays, notamment d’Afghanistan, pourrait être en augmentation ».
En 2010, la superficie des cultures illicites de cannabis au Maroc s’était établie à 47 400 hectares, selon des chiffres livrés par les autorités marocaines. Aujourd’hui, en l’absence de chiffres plus récents, on ne sait pas si cette superficie a depuis été réduite ou pas.
Source : http://www.yabiladi.com/