Ed Rosenthal : «Le cannabis doit être réglementé comme les tomates !»

Pour la communauté des cultivateurs de cannabis, vous n'avez certainement pas besoin de présentation, néanmoins, si vous deviez vous décrire et partager des informations que vous considérez comme fondamentales sur vous-même, que souligneriez-vous ?
Je suis avant tout chercheur. Presque tous mes écrits et autres observations proviennent de recherches d'une sorte ou d'une autre. Au niveau sociétal, j'ai utilisé ce que j'ai appris pour faire progresser la culture et le savoir-faire de la marijuana pendant des décennies, aidant les jardiniers à réaliser la stratégie de surcroissance du gouvernement pour propulser la normalisation de la marijuana.

J'ai été vraiment surpris par votre avertissement au début de votre livre. Que voulez-vous dire par : « Bien que la marijuana ne crée pas dépendance, sa culture le fait » ?
Il y a beaucoup de gens qui ont commencé à cultiver lorsqu'ils consommaient du cannabis. Depuis ce temps, beaucoup d’entre eux ont peut-être cessé d'en utiliser mais ils continuent quand même à le cultiver saison après saison car il est très satisfaisant de faire passer cette plante de la graine aux boutons floraux.

Dans l'introduction de votre livre, vous préconisez qu'un modèle de tomate soit appliqué à la réglementation du cannabis. De quoi s'agit-il?
Étonnamment, plus de tomates sont cultivées en Amérique par les jardiniers amateurs qu'elles ne soient produites commercialement pour les conserves, les sauces, les soupes, les marchés de produits, etc. Dans le même temps, les petits cultivateurs spécialisés vendent bien leurs produits sur les marchés de producteurs. Les jardiniers amateurs avec des tomates supplémentaires partagent la générosité avec les voisins sous forme de cadeaux, dans le commerce ou par le biais de ventes informelles. 

Le cannabis doit être manipulé de la même manière. Les cultivateurs commerciaux peuvent prospérer côte à côte avec les cultivateurs domestiques et spécialisés. Vous n'avez pas besoin d'une licence pour cultiver des tomates et vous ne faites pas face à des conséquences juridiques pour les utiliser.

Qu'a voulu dire Dennis Peron, l'activiste auquel votre livre est dédié, en déclarant : « Toute consommation de marijuana est médicale » ?
Le cannabis est un médicament. Il aide les personnes malades à se sentir mieux et les guérit parfois. De plus, cela aide les gens à rester en bonne santé. Donc, que vous l'utilisiez en cas de maladie ou de santé, c'est un médicament. Dennis Peron a déclaré: "Chaque consommateur de cannabis est un patient médical, qu'il le sache ou non." 

Il avait compris le pouvoir de guérison de la plante, qu'elle aide les patients atteints du SIDA à retrouver leur appétit ou un type ordinaire qui choisit le cannabis comme moyen de se détendre après une journée stressante. À long terme, cela aide les gens à être plus introspectifs en créant une vision plus holistique de la vie.

« Les breeders sont une race à part » Cette phrase contient tout un monde fait de passion et d'engagement. Quel genre de conseils aimeriez-vous donner à un breeder qui souhaite mettre de nouvelles variétés sur le marché ?
Ne croyez pas votre battage médiatique. Vous n'êtes pas le meilleur parce qu'il n'y a pas de « MEILLEUR ». Reconnaissez que votre produit est l'un des nombreux parmi lesquels les gens peuvent choisir. Ma partenaire Jane dit : « Sois le seul, le meilleur ou le moins cher ». Facile à dire, difficile à réaliser. N'oubliez pas non plus la question implicite du client : qu'est-ce que cela m'apporte ? Décrivez les préférences de culture de la plante ainsi que ses effets.

Quels sont les aspects les plus intéressants que la légalisation du cannabis a apportés ?
Être libéré de la peur d'être arrêté et emprisonné est l'aspect le plus positif de la légalisation. Aux États-Unis, une arrestation de marijuana pourrait entraîner la perte d'un emploi, d'un logement, de bourses d'études et de licences professionnelles. Bien que les règlements et les lois soient imparfaits, ils ont éliminé la menace de ramifications juridiques.

Dans le chapitre « Featured gardens & growing styles », vous vous concentrez sur différentes techniques de culture. Voyez-vous de grandes différences entre l'approche européenne et américaine sur la culture du cannabis ?
Tout cela fait partie d'un continuum. Il y a des jardiniers du sol et de l'hydroélectricité des deux côtés de l'étang ainsi que des jardiniers intéressés par les techniques biologiques. Dans cette section, le livre montre une gamme de possibilités de jardin qui incluent des jardins commerciaux et de petits jardins à usage personnel.