Louis Amstrong et la marijuana
Louis Amstrong était un trompettiste et chanteur de jazz américain. Il fait partie des jazzmen les plus influents. Louis Amstrong était également un fumeur et défenseur de la marijuana.
Louis Daniel Amstrong est né en 1901 et a grandi à La Nouvelle Orleans. En 1922, il se rend à Chicago pour jouer avec le Creole Jazz Band. Il se fait connaitre en participant à des concours de musiciens appelés Cutting Contests.
A cette époque, la marijuana était principalement consommée par les mexicains et les musiciens de jazz afro-américains. Un soir, Louis Amstrong a été abordé devant le Savoy Club à Chicago par un arrangeur blanc qui lui a proposé un nouveau type de cigarettes. Louis fumait alors des Camel sans filtre. La marque avait été créée en 1913. « Ma mère m'a toujours dit d'essayer quelque chose au moins une fois », a écrit Amstrong dans son journal. Il a donc tiré sur cette cigarette sans hésiter. Cette première expérience a été concluante et Louis Amstrong a fumé du cannabis pendant presque toute sa vie.
Il a rapidement commencé à acheter sa propre weed, entre 10 et 25 cent le joint. Dans les années 20, la marijuana était consommé dans les clubs de jazz. Les fumeurs de joints se faisaient appeler les vipers. Pour parler de weed, on employait entre autres le mot jive. Les joints étaient alors appelés reefers. Les reefer songs étaient les morceaux sur la marijuana, les ancêtres des ganja tunes.
Entre les années 20 et 40, de nombreux morceaux de jazz ou chansons sur la marijuana ont été enregistrés par différents artistes. On peut citer Reefer song de Fats Waller, Reefer Man de Don Redman and His Orchestra, Weed Smoker’s Dream de Harlem Hamfats, Wacky Dust de Chick Webb and Ella Fitzgerald, All the Jive Is Gone de Andy Kirk and His Twelve Clouds of Joy, Minnie the Moocher de Cab Calloway And His Orchestra, Viper Mad de Sidney Bechet et Noble Sissle's Swingsters.
La chanson la plus connue de Louis Amstrong sur la weed s’intitule Muggles. Elle a été enregistrée 1928 à Chicago avec le pianiste Earl « Fatha » Hines. En 1934, il a enregistré Song Of The Vipers avec des musiciens à Paris.
C’est grâce à la weed qu’il fumait avant d’entrer en studio qu’il a enregistré ses morceaux les plus innovants avec différents groupes de musiciens dont les Hot Five. « Ce nouveau Hot Five sonnait plus doux que son prédécesseur, en grande partie parce que Louis insistait pour que tout le monde fume un peu de cette weed avant de commencer l'enregistrement Au moment où les musiciens jouaient, tout le monde était agréablement défoncé, Louis surtout… Le groupe aurait tout aussi bien pu s’appeler Louis Armstrong and His Vipers » a écrit le biographe de Louis amstrong; Laurence Bergreen cité par High Times.
En 1931, Louis Amstrong a été emprisonné à cause de la weed. Il jouait un soir au Cotton Club de Culver City, en Californie, et a partagé un joint avec le batteur Vic Berton sur la parking du club. Le propriétaire d’un club rival l’a dénoncé à la police. Les policiers ont laissé Amstrong terminer son concert avant de l’emmener. Le cannabis n’était pas encore illégal à l’époque mais les lois compliqués de l’Etat permettaient tout de même d’interpeller les fumeurs. Amstrong a passé 9 jours dans une prison de Los Angeles en attendant son procès. Il risquait 6 mois de prison. Il a finalement été libéré grâce à l’intervention d’un ami.
Après son arrestation, Louis Amstrong a déclaré publiquement avoir arrêté de fumer du cannabis mais il a en fait continuer d’en consommer mais plus discrètement. Il était connu pour ses joints gros comme des cigares qu’il partageait avec ses amis musiciens. Il considérait que la weed le rendait meilleur musicalement. Amstrong a réussi à repousser les frontières du jazz. « Une fois que Louis a commencé à utiliser le cannabis régulièrement, il a décidé que cela aidait sa musique, ses performances, tout son état d'esprit. Les enregistrements qu'il a réalisés avant que la marijuana n'entre dans sa vie démontrent qu'il se débrouillait bien sans elle. Après avoir commencé à fumer, il s’est simplement amélioré » a écrit Laurence Bergreen dans la biographie d’Amstrong « Louis Armstrong: An Extravagant Life: An Extraordinary Life »
« Ça te fait du bien, mec, ça te détend et te fait oublier toutes les mauvaises choses qui arrivent à un nègre » aurait déclaré Amstrong au producteur de disques John Hammond. « Cela me laisse vraiment perplexe de voir la marijuana être liée aux stupéfiants, à la drogue et à toutes ces conneries. C'est mille fois mieux que le whisky, c'est un assistant, un ami. » a déclaré Louis Amstrong.
Le célèbre jazzman nous a quittés en 1971. Il est mort d'un arrêt cardiaque pendant son sommeil chez lui à New York.
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