Le messager de la bulle
C'est la première fois que nous avions une conversation, et ce sans m'arrêter de prendre soin des clients qui entraient dans le magasin. Ca c'est très bien passé. "D'accord„, répondait-il à mes excuses lorsque j'interrompais la conversation. "Je suis ici pour donner la bubble de Jamaïque.„
C'est la première fois que nous avions une conversation, et ce sans m'arrêter de prendre soin des clients qui entraient dans le magasin. Ca c'est très bien passé. "D'accord„, répondait-il à mes excuses lorsque j'interrompais la conversation. "Je suis ici pour donner la bubble de Jamaïque.„
C'est la première fois que nous avions une conversation, et ce sans m'arrêter de prendre soin des clients qui entraient dans le magasin. Ca c'est très bien passé. "D'accord„, répondait-il à mes excuses lorsque j'interrompais la conversation. "Je suis ici pour donner la bubble de Jamaïque.„
Bubble Man s'élevant sur un splendide jardin d'intérieur. |
Plus tard, c'est sur le petit écran qu'est apparu le message par lequel Bubble Man m'invitait à réceptionner des images venant de sa webcam. Après avoir accepté son invitation, j'ai vu apparaître la mer des caraïbes dans un petit espace de l'écran. En direct, mais avec un petit décalage, en fin de compte. En réalité, c'est ce que j'attendais le moins: Bubble Man en Jamaïque. Je m'imaginais que c'était moi qui profitais des chaleurs de début février; mais là-bas, c'était le pionnier canadien du haschich ultra, assis à une terrasse au bord des falaises et vêtu d'un t-shirt blanc et d'un short. L'image qui ornait le t-shirt était une photographie macro d'un trichome glandulaire mûr.
L'homme des bulles me paraissait grand et mince, avec les cheveux attachés en une longue queue et étonnamment, il me faisait penser à moi-même. Plus tard, une autre coïncidence générationnelle: 16 années de voyage; une demi vie depuis la première réception du message, comme il aime à le dire. Pendant ce temps, Bubble Man a parcouru son propre chemin dans le milieu, faisant le concentré de cannabis le plus puissant: dès le début, à base de pétard chaque fois plus grands, et plus tard, avec les différents types d'huiles narcotiques et les charas népalais d'altitude élevée. Jusqu'à découvrir le haschich à l'eau à Amsterdam pendant la Cannabis Cup Hightimes de 1998.
A travers cette méthode de séparation dans l'eau froide, Bubble Man a trouvé son chemin qu'il appelle "l'expression maximale du haschich„, faisant allusion à la suprématie que peut atteindre la qualité et la pureté du produit ainsi obtenu. Evidemment, il s'agit d'un chemin marqué par l'ivresse des cannabinoïdes non adultérés; un haschich d'une telle qualité que, quand on le chauffe, il peut passer à l'état liquide jusqu'à passer à travers la grille de la pipe. Avançant sur ce chemin lors duquel il a rencontré des qualités extraordinaires, il est retombé sur son fabriquant pour essayer de nouvelles mailles de dimensions différentes et qui ont rapidement rejoint le fameux jeu de sacs Bubblebags. C'était l'époque à laquelle on purgeait le haschich avec la fusion complète comme il l'appelait lui et Sam Skunkman. Depuis lors, une fois bien définie la méthode de séparation à l'eau froide, Bubble Man est dans l'espace de la Coupole Resplendissante de la Fusion Complète. Quelque chose qui, sous la lumière, semble définitif parce que les années vont passer sans aucune amélioration substantielle.
L'image la plus représentative de Bubble Man, et sans aucune doute, celle d'une coupole de haschich en fusion complète. |
En voyant le t-shirt que portait Bubble Man, un des clients qui le regardait sur l'écran a dit qu'il voulait le même. Je lui ai donc répondu que pour ça, il faudra qu'il parle avec Joop; qu'il peut lui acheter cette photo très cher et ensuite, en faire ce qu'il veut.
Il est certain que dans la boutique, personne n'a aucune idée de qui est Joop. Qui aurais pu dire que j'allais lui parler avant le début du mois? Il est là, le photographe macro de cannabis hollandais, dans son stand diaphane monté pour la Spannabis 2005, nous invitant à utiliser des lentilles spéciales pour admirer ses dernières photos en 3D. J'ai pu observer des taches qui ressemblaient à du métal fondu mais il a dit :“Ca, c'est du THC pur; après vingt secondes, il disparaît pour toujours et on ne peut pas le récupérer.„
Je pense que ce que Joop avait photographié avec un tel acharnement était le contenu des têtes de trichomes glandulaires. Une fois rompue la couche externe qui contient la résine, le profil des cannabinoïdes apparaît librement, ainsi que les composants aromatiques, pendant seulement un instant qu'il faut saisir car l'oxydation survient immédiatement au contact de l'air. Néanmoins, cette couche de cire qui recouvre la tête glandulaire est suffisamment résistante pour se détacher du reste de la structure végétale sans se rompre. Grâce à elle, on peut accéder à différentes qualités en fonction du diamètre de ses glandes. Et grâce à elle, aux techniques de raffinage pour la séparation.
Au fur et à mesure qu'avance la conversation avec Bubble Man, j'ai remarqué que les formules de remerciement étaient très présentes dans son langage et étaient assez particulières. Pas juste merci, mais avec l'accent mis sur ces remerciements en reprenant des expressions caractéristiques de la religion des Rastafaris. Quand je lui ai posé la question sur ce que cela signifiait, il m'a dit: “Rendre grâce au Créateur, grâce pour le don de la vie„. Il affirme également que "rendre grâce„ est un signe d'humilité; c'est ainsi que brille toujours le soleil, et qu'il n'y a jamais de nuage.
Plus tard, il a pris une magnifique pipe à bulles en borosilicate, de type calice jamaïcain, et en a bourré le fourneau avec du haschich à l'eau élaboré avec des plantes locales. Il l'a allumée et a gardé la fumée à l'intérieur pendant un long moment, la retenant quasi jusqu'à ce qu'il explose, avec les joues gonflées. Hilarant.
"Je crois que c'est la première fois que j'ai une vidéoconférence„, lui dis-je.
"Espagne - Jamaïque: c'est beau„, m'a-t-il répondu.