La récolte : quand et comment?
Voilà arrivé l’heure de la récolte ! Cependant, ils sont nombreux ceux qui s’interrogent pour savoir quel est le meilleur moment pour effectuer la cueillette. Ensuite, nombreux sont ceux qui pensent qu’il faut tout ramasser à une date fixe, et parmi ceux-ci, beaucoup sont ceux qui sont partisans de récolter les plants entiers en fonction des phases de la lune, avec une préférence pour la pleine lune.
Voilà arrivé l’heure de la récolte ! Cependant, ils sont nombreux ceux qui s’interrogent pour savoir quel est le meilleur moment pour effectuer la cueillette. Ensuite, nombreux sont ceux qui pensent qu’il faut tout ramasser à une date fixe, et parmi ceux-ci, beaucoup sont ceux qui sont partisans de récolter les plants entiers en fonction des phases de la lune, avec une préférence pour la pleine lune.
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En fait, ces deux questions sont erronées. Dans la pratique, il n’est pas vraiment possible de procéder de la sorte, surtout pour un cannabiculteur aguerri qui dispose d’une véritable plantation. Il y a pour cela une raison incontournable : parce que, tout simplement, plus les plants se développent grands et touffus et plus leur floraison débutera de manière décalée. D’abord, entre le haut et le bas de la plante, ensuite, entre le côté qui est le mieux placé face au soleil — au sud à l’ouest —, et les parties les moins bien exposées — au nord et à l’est. Dans certains cas, ce décalage de maturité, que l’on peut observer dès le début de la floraison, peut être de quelques jours, mais peut dépasser un mois et plus, suivant la taille des plants. Généralement, procéder de la sorte et vouloir récolter une même et grosse plante en une seule fois n’est donc pas optimum. Ainsi, pour les plus beaux spécimens, il faut s’y prendre plus d’une dizaine de fois, à quelques jours d’intervalles entre chaque coupe, pour arriver à bout d’un très beau pied.
Seuls des petits plants, peu étoffés, ou bien encore des plants moyens qui ont été beaucoup effeuillés — et ce bien avant le début de la floraison —, peuvent voir cette dernière se diffuser régulièrement sur l’ensemble de la plante. Dans ce cas-là, bien sûr, on peut les ramasser en une seule fois. Pour tous les autres, il va falloir procéder étape par étape.
Dès lors, il n’est donc pas conseiller de se baser sur une date choisie de manière arbitraire pour décider de ce qu’il faut ramasser. La principale question qui se pose : c’est de savoir le degré de maturité que les têtes ont atteint avant de les couper ? A cette fin, il faut évaluer l’état de maturité que l’on va devoir observer chaque jour, plant après plant, et quand c’est nécessaire, branche après branche, pour ne ramasser que ce que l’on considérera être au top. Que c’est enfin le bon moment !
Alors, comment savoir quel est ce stade pour faire ce choix ? Ou plutôt quelle maturité va-t-on décidé et pour quelle préférence ? Pour cela, il faut d’abord vouloir ou savoir trancher ! Parce que ce moment idéal, c’est d’abord un choix personnel : il dépend surtout de ce que l’on désire obtenir. Soit on préfère un effet qui se veut plus léger et plus hallucinogène, qui privilégie le cannabidiol (CBD) à un taux encore assez élevé, avec la nécessité de faire une récolte précoce. A ce stade, les pistils ont commencé à peine s’étioler, et se reconnaît au moindre toucher, car la résine qui est encore très fraîche, colle immédiatement aux mains.
De la même manière, lorsque la récolte est plus tardive, cela nous donne un effet beaucoup plus puissant et qui est en revanche moins planant. Dans ce cas-là, on privilégie un maximum de delta-1-THC — que l’on réduit à tord en “THC” —, avec un taux très inférieur en CBD. Enfin, si on laisse la floraison se développer trop tardivement, les têtes finissent par se dégrader, plus spécialement dans toutes les régions aux arrières saisons humides, ce qui ne fait qu’accélérer ce processus. Lors de cette dégradation, une part plus ou moins important de delta-1-THC se transforme en cannabinol (CBN), puis ensuite en delta-6-THC, qui n’ont plus autant d’effets psychoactifs. Un stade qu’il vaut mieux éviter d’atteindre, car cela produit un effet plutôt désagréable à l’usage.
Cependant, pour ceux qui veulent produire leur propre haschisch, il est alors préférable de prévoir une récolte plutôt tardive. D’un côté, c’est à ce moment-là que la production de résine arrive à son point culminant, surtout, elle est aussi a un stade bien plus idéal pour sécher en fines boulettes. Celles-ci devront ensuite passer à travers un tamis pour arriver à une fine poudre de pur haschisch.
Voilà pour la théorie, et c’est donc d’abord en fonction de ces critères qu’il faut se décider. Il s’agit de faire son choix, entre une récolte précoce, tout juste arrivé à maturité ou bien celle d’une cueillette tardive et, dans des cas favorables de climat, à très tardives. Ces derniers stades se reconnaissent à quelques changements notables sur les fleurs de cannabis. Cela commence avec la fin de vie des pistils qui, après s’être mis à brunir, commencent enfin à s’étioler. Lorsque les premiers commencent à sécher, c’est ce moment-là qui marque le début de la coupe la plus précoce. En général, on choisi le moment où la moitié des pistils ont viré. Puis, pour le stade intermédiaire, c’est lorsque tous les pistils se sont enfin étiolés et que les têtes de ne grossissent plus. Tandis que pour les stades les plus tardifs, cela se voit aux formes repliées des feuilles petites et rondes au centre des têtes. Elles prennent des aspects curieux, avec un virement de la couleur des bractées qui abouti à des couleurs du rouge écarlate au pourpre-violacée.
Dés lors, on ne coupera que les parties que l’on jugera avoir atteint le stade optimum désiré. Pour cette opération, je conseille de se munir d’une grosse pince coupante, comme celle dont on se sert en électricité, qui possède le tranchant idéal pour couper la fibre de chanvre. Cette dernière sait se montrer coriace et peut résister devant des outils inadaptés. Autrement, j’utilise aussi, pour couper les troncs, une scie pour arbres fruitiers, avec une lame à la forme légèrement recourbée qui épouse beaucoup mieux la courbure des branches. D’ailleurs, ajoutons une précision : il n’est du tout utile d’arracher les plants avec leurs racines, comme le suggère certain. Ça ne sert à rien, d’autant plus que cela va ramener de la terre qui risque notamment de se disperser et aller se coller au milieu des têtes pleines de résine.
Un dernier conseil, sur la manière dont il faut s’y prendre. Pour simplifier le travail, il faut mieux découper la plante en morceaux de 40 à 60 centimètres maximum, ce qui facilitera le travail d’effeuillage qui va suivre. Un dernier effeuillage — que d’aucun appelle un peu partout “manucure” alors que c’est un terme qui n’est pas du tout approprié — qu’il est bon d’entreprendre dans la foulée, lorsque la plante est encore fraîche et souple, ce qui permet de ne pas abîmer les têtes. Cela évite ainsi à la résine de ne pas trop se disperser. En conséquence, il est préférable de ne couper que ce que ce qu’il est possible de traiter chaque jour, surtout si l’on dispose d’une production assez importante, il faut ramasser que ce qu’il est possible d’effeuiller immédiatement, que l’on soit seul ou à plusieurs. Ainsi, à moins de pouvoir se faire aider par une bonne équipe de camarades effeuilleurs, il faut pallier à cette difficulté en cultivant de préférence des plants qui ont une maturation qui s’étalent dans le temps.
Avant de couper, il est préférable d’avoir complètement terminé avec l’avant dernière phase de l’effeuillage : celle où l’on aura retiré l’intégralité de toutes les moyennes et grosses feuilles. Quand c’est possible, on ne laisse que ce qui est enserré dans les têtes et qui seront enlevées après la récolte, dans des conditions bien plus pratiques pour les retirer délicatement. L’idéal, après cela, c’est de prendre un grand plat creux, que l’on tient sur les genoux, dans laquelle on laisse tomber les feuilles et tous les petits débris qui se détachent involontairement et que l’on pourra récupérer par la suite.
Certains utilisent des outils pour ce travail, comme des petits ciseaux. Personnellement, moi qui ai une certaine pratique de nombreux outils de toutes sortes, je trouve cette méthode très fastidieuse, inadaptée pour cette tâche, sans compter que cela prend du temps, qui devient dès lors infini. Pour moi, les mains sont incontestablement les meilleurs outils pour ce travail. Avec un peu de dextérité, on peut être à la fois très rapide et très précautionneux, ce qui évite d’abîmer les têtes. Surtout, c’est que je refuse de me comporter en puriste, où il ne faut pas perdre la moindre miette ! Que l’on le veuille ou non, il y a toujours une petite déperdition, qui est imperceptible, même lorsque l’on manie la beuh avec précaution, et qui va se produire à toutes les étapes, entre la coupe jusqu’à la mise en bocal.
Enfin, il existe un débat qui anime certains cannabiculteurs, sur le stade final en matière d’effeuillage des têtes. Entre les j’m’en-foutiste, qui n’enlèvent pas les petites feuilles et les puristes qui prétendent qu’il faut enlever jusqu’à la moindre feuille, même la plus microscopique. Si la première attitude n’est pas la meilleure, elle peut se défendre, du moment où c’est pour sa consommation personnelle. Tandis que l’autre l’est beaucoup moins, car les puristes prétendent enlever des feuilles microscopiques qui sont entièrement couvertes de résine. Ceci est aussi inutile que contre-productif, du moment où il n’y a aucune différence sur la qualité de ce que l’on fume, et qu’elle est complètement nulle au niveau des effets, alors que cela élimine une proportion importante des meilleures parties.
En fait, le standard qui s’est imposé, pour obtenir des têtes harmonieuses à la vue, c’est d’enlever toutes les petites feuilles qui dépassent trop ou qui sont situées en contrebas des bractées. Ainsi, lorsque la tête est séchée à l’envers, il faut enlever toutes celles qui tombent droit après avoir plié au niveau du pétiole. En revanche, plus les feuilles sont gorgées de résine et plus elles se courbent et épousent la forme de la tête, ce qui après séchage donne un résultat homogène avec une forme harmonieuse. C’est pourquoi, je n’aime pas du tout la méthode, imaginée par ceux qui n’aiment pas trop se fatiguer, qui consiste à couper ces dernières feuilles par le travers, et pour certains, mêmes les plus grosses, avec une paire de ciseaux, en tournant et coupant tout autour des têtes. Cette pratique ne pose pas de véritable problème en lui-même, si on ne le fait qu’avec les plus les petites feuilles. Une méthode qui convient sans aucun doute à un usage personnel, mais cela donne un résultat qui n’est pas du tout esthétique.
Après cela, pour achever le travail, il faut passer à la phase finale du séchage de toute sa récolte. Mais nous verrons celui-ci une prochaine fois.