La marche de la CN.CSC

Soft Secrets
06 Nov 2014

Durant le deux dernières années, on a beaucoup entendu parler des Cannabis Social Clubs Français et de leur fédération. Suite à  leurs problèmes judiciaires, les organisateurs se sont fait plus discrets dans les médias mais les clubs continuent de fonctionner. Et voila qu'au cœur de l'été 2014, l'on apprend la création d'une nouvelle association totalement indépendante : la  Coordination Nationale des Cannabis Social Clubs. Née d'une connexion entre le sud et l'est de la France, l'organisation regroupe déjà plusieurs groupes de cultivateurs. La CN.CSC commence fort avec l'organisation d'une marche anti-prohibitionniste européenne de plus de 3000 kilomètres. Partie de Paris le 1er août dernier et après des étapes à l'Expogrow d'Irun et à Marseille, la marche remontera au nord jusqu'au parlement européen de Bruxelles et se terminera à Paris où une lettre sera remis à François Hollande. Rencontre avec le président de l'association, Samuel et le vice président, Alexandre. 


Durant le deux dernières années, on a beaucoup entendu parler des Cannabis Social Clubs Français et de leur fédération. Suite à  leurs problèmes judiciaires, les organisateurs se sont fait plus discrets dans les médias mais les clubs continuent de fonctionner. Et voila qu'au cœur de l'été 2014, l'on apprend la création d'une nouvelle association totalement indépendante : la  Coordination Nationale des Cannabis Social Clubs. Née d'une connexion entre le sud et l'est de la France, l'organisation regroupe déjà plusieurs groupes de cultivateurs. La CN.CSC commence fort avec l'organisation d'une marche anti-prohibitionniste européenne de plus de 3000 kilomètres. Partie de Paris le 1er août dernier et après des étapes à l'Expogrow d'Irun et à Marseille, la marche remontera au nord jusqu'au parlement européen de Bruxelles et se terminera à Paris où une lettre sera remis à François Hollande. Rencontre avec le président de l'association, Samuel et le vice président, Alexandre. 

Durant le deux dernières années, on a beaucoup entendu parler des Cannabis Social Clubs Français et de leur fédération. Suite à  leurs problèmes judiciaires, les organisateurs se sont fait plus discrets dans les médias mais les clubs continuent de fonctionner. Et voila qu'au cœur de l'été 2014, l'on apprend la création d'une nouvelle association totalement indépendante : la  Coordination Nationale des Cannabis Social Clubs. Née d'une connexion entre le sud et l'est de la France, l'organisation regroupe déjà plusieurs groupes de cultivateurs. La CN.CSC commence fort avec l'organisation d'une marche anti-prohibitionniste européenne de plus de 3000 kilomètres. Partie de Paris le 1er août dernier et après des étapes à l'Expogrow d'Irun et à Marseille, la marche remontera au nord jusqu'au parlement européen de Bruxelles et se terminera à Paris où une lettre sera remis à François Hollande. Rencontre avec le président de l'association, Samuel et le vice président, Alexandre. 

SSFR : Pouvez-vous vous présenter et résumer vos parcours professionnels et militants ?
Samuel Garand : Je m'appelle Samuel et j'ai 39 ans. J'ai trois enfants et une petite femme. J'ai eu un parcours professionnel assez atypique : j'ai d'abord fait une école militaire et j'ai été salarié de l'ONU. J'ai effectué des missions à l'étranger. J'ai ensuite été éducateur sportif puis un grave accident m'a obligé à me remettre en question au niveau professionnel. Par ailleurs, j'ai toujours été un activiste. Je milite depuis mon plus jeune age contre la mondialisation, le capitalisme ou le nucléaire. Depuis 3 ans je m'intéresse au cannabis et depuis deux ans, je me consacre aux cannabis clubs. 

Alexandre Zwojsczyki : Alex, 32 ans. J'ai commencé à travailler très jeune mais j'ai ensuite eu un grave accident avec une ITT de quatre ans et j'ai perdu mon rein droit. J'ai rapidement compris u'il; vaut mieux se soigner avec des plantes qu'avec des médicaments et je suis donc un usager de cannabis thérapeutique. Suite à cet accident, j'ai décidé de reprendre mes études dans le domaine de l'horticulture et j'ai ensuite travaillé pour l'INRA (Institut National de Recherche Agronomique). J'ai maintenant monté ma propre marque de grow shop, Hydropro.

Comment vous êtes vous rencontrés ?
AZ : Nous nous sommes rencontrés par l'intermédiaire de mon cousin. Nous sommes tous les deux passionnés de botanique mais c'est avant tout notre engagement et notre envie de faire bouger les choses qui nous ont réunis.

Pourquoi avoir créé cette nouvelle association ?
SG : Au départ, j'ai créé le CSC de Royan qui est le seul, parmi les six qui se sont déclarés en préfecture, à ne pas avoir été dissous par la justice. Il y a eu trois mois d'enquête sur ce CSC et cela m'a permis de comprendre comment améliorer le concept des CSC en France pour qu'ils deviennent à terme, légaux. Cette réflexion nous a notamment conduit à relocaliser notre  CSC qui se trouve maintenant dans l'est de la France. Suite à notre rupture avec la fédération des CSCF et son président, Dominique Broc, nous avons décidé, à la fin de l'année 2013, de monter notre propre structure sur laquelle viennent se greffer plusieurs projets. Nous demandons en priorité, la légalisation du cannabis thérapeutique et le récréatif devrait suivre derrière. 

Quels sont vos rapports avec les autres associations anti-prohibitionnistes ?
SG ; J'ai des contacts avec toutes ces associations et nous leur avons exposé notre projet. Nous avons reçu beaucoup de soutien de la part des militants et des sympathisants mais hélas, très peu de la part des dirigeants de ces associations.

AZ : Il faut le dire, ces gens là ont créé un véritable monopole de l'anti-prohibitionnisme et nous traitent avec beaucoup de mépris. Ils imposent leur point de vue et refusent tout débat démocratique. Ils dénigrent systématiquement les nouvelles initiatives. Nos actions ne leur causent pourtant aucun tort. Notre approche est totalement différente. Je répète souvent cette phrase : " Eux, ils imposent; nous, on propose."

SG : C'est une véritable guerre d'égos qui a eu lieu au sein des CSCF.

Certains pensent qu'un ancien du CIRC "grillé dans le milieu" pilote votre association en sous main...
AZ : Cette rumeur est totalement infondée. Nous seuls, sommes à l'origine de cette association et nous ne travaillons pas avec cette personne.

Combien y a t-il de membres dans votre association ?
SG ; Pour des raisons légales, je ne peux pas vous donner le nombre exact de membres pour le moment. Le bureau est composé de quatre personnes. En plus d'Alexandre et moi; il y a la secrétaire, Maya et le trésorier, Thc-yourgel Nico. Notre association déclarée en Charente Maritime est en fait notre Cannabis Club anciennement situé à Royan. Dans le cadre de notre nouvelle stratégie, nous avons changé l'adresse de gestion et la composition du bureau. Le club s'appelle désormais CSC Grand Est mais est toujours déclaré à la préfecture de Royan. La Coordination Nationale des Cannabis Social Clubs est actuellement une association de fait qui aura peut être le statut de société plutôt que celui d'association. Nous y réfléchissons actuellement.

Pourquoi avoir quitté la fédération des CSCF ?
SG : Nous étions en désaccord avec leur stratégie et nous étions minoritaires dans l'association. J'avais remarqué plusieurs incohérences. Début 2013, Dominique Broc avait annoncé aux médias la déclaration simultanée de 400 Cannabis Social Clubs dans les différentes préfectures françaises. Hors six clubs seulement se sont déclarés ce jour là. Ces associations ont toutes été dissoutes par les tribunaux sauf une, notre cannabis club, celui de Royan. J'ai peut être une explication à cela : les Déclarations étaient toutes identiques sauf la notre. Nous avons rajouté deux lignes supplémentaires concernant les objectifs de l'association : Information sur le cannabis thérapeutique et suivi de la consommation pour éviter les éventuels problèmes de désocialisation. Ce sont peut être ces deux lignes qui ont fait la différence, les autorités ont voulu en savoir plus et le préfet a donc ordonné une enquête qui a duré 3 mois. Je trouvais que la fédération ne mettait pas assez en avant le cannabis thérapeutique. 

Pourquoi avez vous décidé d'organiser cette marche anti-prohibitionniste ?
SG : Les objectifs de la marche : Clarifier la situation de mon cannabis club. Il est déclaré en préfecture depuis maintenant 17 mois et peut donc être considéré comme légal. On m'a confirmé oralement à la préfecture qu'il y a avait peu de chances qu'il soit maintenant dissous J'attends donc une réponse des autorités pour pouvoir passer à la vitesse supérieure et investir de l'argent dans cette structure. Je propose la création d'un projet pilote pour une durée de deux ans. Deuxièmement, la marche a pour objectifs d'informer le public sur l'usage thérapeutique du cannabis, de rencontrer les différents cannabis clubs et de recueillir les signatures pour une pétition que nous remettrons nous mêmes au parlement européen accompagnés par les CSC Belges. Troisièmement, nous souhaitons demander aux plus hautes autorités de l'état, c'est à dire le président Hollande, l'organisation d'une table ronde à laquelle pourront participer toutes les associations cannabiques et qui aboutira à la création d'un cahier des charges sanitaire et sécuritaire pour les futurs cannabis social clubs.

Comment l'événement est-il financé ?
AZ : Principalement avec notre propre argent ce qui explique que le budget est très limité. Nous avons également certains professionnel du secteur qui nous aident à financer notre communication, flyers et t-shirts. Il y a notamment le salon Expogrow et le journal Soft Secrets que nous remercions. 

Comment avez vous défini le tracé ?
AZ : Le tracé a été défini en fonction de événements et de la localisation de nos partenaires. Les marcheurs parcourent environ 30 km par jour. Nous avons à peu prés respecté le tracé mène si il y a eu quelques ajustements. Nous privilégions les petites routes plutôt que les grand axes. La marche est partie de Paris en direction de l'Expogrow d'Irun au Pays Basque espagnol en passant par Orléans, Poitiers, Arcachon... Elle continuera ensuite jusqu'à Bruxelles en passant par Lyon, Genève, Luxembourg. Elle retournera ensuite à Paris avec un petit détour par Troyes. 

Concrètement, comment se passe la marche ?
SG : Je suis parti tout seul de la place de La Bastille à Paris le 1er août dernier. Quelques personnes sont venus me soutenir. J'avais déclaré l'événement à la mairie d'arrondissement et trois policiers des Renseignements Généraux sont venus me rencontrer de façon très courtoise. Je suis donc parti tout seul avec un sac à dos de 20 kg en direction du sud-ouest mais j'ai rapidement reçu de nombreux soutiens de personnes qui me proposent des hébergements et m'accompagnent pour une ou plusieurs étapes. Merci à tous ces gens. Nous avons aussi eu pendant quelques jours un véhicule d'assistance. Chaque jour, le secrétariat prévient le maire de la ville étape de notre présence en ville mais nous avons la plupart du temps des réactions négatives Quelques maires nous ont néanmoins soutenu et hébergé gratuitement dans leurs campings municipaux. 

Quels sont les événements liés à cette marche anti-prohibitionniste ?
SG : Après l'Expogrow où nous avions notre propre stand et la rencontre avec les cannabis clubs espagnols, nous allons organiser un événement à Marseille auquel participera notamment le grow shop Hydropro. A Charleroi en Belgique, nous allons rencontrer les CSC de Liège et de Namur avec qui nous irons remettre notre pétition au parlement européen. La marche se terminera courant novembre à Paris où nous essayerons de rencontrer François Hollande. S'il y a des lecteurs qui souhaitent nous rencontrer ou organiser des événements durant nos différentes étapes, ils peuvent contacter notre secrétariat (voir numéro ci-dessous) ou nous laisser un message sur la page Facebook du  CSC Grand Est. 

Comment voyez-vous l'avenir de la CN.CSC ?
AZ : L'avenir dépendra en grande partie du succès de notre marche anti-prohibitionniste. Parmi d'autres projets, nous nous intéressons à la production légale d'huile de CBD à usage médical.   

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