La floraison

La floraison est l'étape la plus attendue et la plus redoutée par les cultivateurs d'herbe, vos plantes vont enfin s'exprimer et vous laisser entrevoir leur potentiel. Dans le cadre d'une sélection à partir de graines régulières, c'est aussi le moment où vos plantes vont se « sexer » c'est à dire faire des fleurs femelles ou des fleurs mâles. Plus vous aurez de femelles et plus vous aurez de chances de trouver la plante qui correspondra à vos attentes. Pour rappel, mon objectif est de trouver une plante qui développera des arômes de Kush avec une structure de plante semblable à la Ortega.
La floraison est l'étape la plus attendue et la plus redoutée par les cultivateurs d'herbe, vos plantes vont enfin s'exprimer et vous laisser entrevoir leur potentiel. Dans le cadre d'une sélection à partir de graines régulières, c'est aussi le moment où vos plantes vont se « sexer » c'est à dire faire des fleurs femelles ou des fleurs mâles. Plus vous aurez de femelles et plus vous aurez de chances de trouver la plante qui correspondra à vos attentes. Pour rappel, mon objectif est de trouver une plante qui développera des arômes de Kush avec une structure de plante semblable à la Ortega.
Le cannabis et la floraison
Le cannabis est une plante à photopériode, c’est à dire que l’on distinguera deux cycles principaux en fonction de la durée d’éclairage : la croissance avec 18h d’éclairage par jour et la floraison avec 12h d’éclairage par jour. Ainsi, il suffit simplement de passer à 12h d’éclairage par jour pour forcer la plante à fleurir.
La plante produit continuellement des hormones photosensibles (qui se dégradent à la lumière) de floraison au niveau des apex : ce sont les phytochromes. Lorsque vous êtes en croissance, les 18h d’éclairage permettent de détruire et maintenir une faible concentration de ces phytochromes dans la plante qui reste alors en phase végétative. A l’inverse, lorsque vous réduisez l’éclairage à 12h par jour, la concentration de phytochromes augmente dans la plante et enclenche la phase de floraison. Selon les variétés, la floraison commencera une à deux semaine (voir beaucoup plus pour les variétés Sativa) après le passage en 12h d’éclairage : c’est le stretch. Durant ce strech ou phase d’élongation, la plante va pousser d’une manière considérable, certaines plantes pourront doubler voir tripler de taille. A la fin du strech, la plante a développé sa structure finale et pourra commencer à développer ses têtes. Vous serrez alors capable de distinguer si votre plante est femelle ou mâle. Une plante qui se développe bien lors du strech est souvent signe d’une bonne récolte !
Le stretch est une phase assez particulière dans la culture du cannabis, c’est une phase de croissance sur la photopériode du cycle de floraison (12h par jour). On pourrait dire que c’est un cycle de croissance de préfloraison. Cette croissance explosive est souvent très délicate à gérer lorsqu’on ne connaît pas la variété.
[bsa_pro_ad_space id=14]Plante mâle ou femelle ?
Le cannabis est une plante dioïque, les fleurs mâles et femelles sont sur deux plantes distinctes. Le plant mâle produit des petites fleurs blanches contenant des petits sacs remplis d’une très grande quantité de pollen qui se dissémine dans l’air sous forme de nuages poussiéreux. Les plants femelles produisent des amas de fleurs simples se composant de l’ovule (graine non fécondé) et de deux petits poils (pistils) permettant de « capter » le pollen en suspension dans l’air. S’il y a fécondation, chaque fleur fécondée donnera une graine. A l’état naturel, ce mode de multiplication augmente les chances de survie de l’espèce mais permet également de coloniser rapidement et facilement de nouveaux milieux grâce aux oiseaux par exemple.
Il n’est pas rare de constater que les plants mâles soient plus hâtifs que les femelles très certainement de telle sorte qu’ils puissent polliniser au plus tôt les plants femelles et garantir une production de graines.
A retenir que seuls les plants femelles produiront de la résine. Cette résine est constituée de trichomes qui sont des petites glandes se développant à la surface des fleurs et des feuilles au niveau des têtes. Ce sont les trichomes qui contiennent le THC, substance psycho-active du cannabis. Dans la nature, cette résine permet de protéger la plante contre les insectes, les animaux, les maladies cryptogamiques et même des rayons UV pour les variétés endémiques des régions montagneuses !
Il est aujourd’hui admis que seul la génétique détermine le sexe d’une plante et donc que la graine régulière est soit mâle soit femelle (soit hermaphrodite). Il faut également savoir que le cannabis femelle par exemple pourra naturellement produire des pseudo fleurs mâles en cas d’absence de pollinisation. C’est un réflexe de survit permettant à la plante de produire quelques graines et repartir l’année suivante. Si votre plante femelle produit un nombre important de fleurs mâles, considérez qu’elle est hermaphrodite ou hypersensible aux stress et de ce fait à supprimer sur le champ. Certaines plantes pourront produire des fleurs mâles mais stériles donc sans incidence sur la récolte. Il est très rare que cela arrive mais pour exemple le clone Kachina (Uk cheese x Trainwreck) est une plante qui va produire des pseudo-fleurs mâles mais stériles.
Conditions climatiques favorables à la floraison
La floraison est une nouvelle étape et vos plantes vous demanderont des conditions de culture différentes. Comme nous venons de le voir, vous devrez reprogrammer votre minuteur à 12h d’éclairage par jour. Nous avons également vu que durant 1 à 2 semaines, les plantes seront toujours en croissance. Par conséquence, continuez l’utilisation de lampe à spectre bleu durant cette phase. A l’apparition des premiers « pompons » de fleurs, la plante entame définitivement son cycle de floraison et utilisera principalement le spectre rouge. A ce moment, il faut alors changer d’ampoule et utiliser une ampoule de floraison telle que la HPS ( ampoule à sodium ). On utilise le rapport de 400 watts pour 0,8 - 1m2. J’utilise pour ma part une HPS 250w dans une chambre de culture de 60cm x 60cm, il existe de plus faibles "wattages" mais 250w me semble être le minimum. En dessous de 250w il vous sera plus difficile d’obtenir un rendement satisfaisant et qualitatif. Sachez que l’ampoule HPS 600w est la plus rentable en termes de consommation et de flux lumineux.
Il est important que votre chambre de culture ne laisse pas passer la lumière du jour et bien respecter les périodes d’obscurité. Comme expliqué précédemment, la lumière détruit les hormones de floraison diminuant leur concentration dans la plante. De façon répété, vous risquez de retarder voir d’annuler la floraison. Si vous souhaitez regarder ou intervenir sur vos plantes lorsque la lampe est éteinte, utilisez une lampe verte. Le vert est le seul spectre non assimilé et rejeté par les plantes, c’est pour cela qu’elles sont vertes !
Comme pour la croissance, l’air est un facteur extrêmement important et très souvent négligé car trop bruyant, encombrant, coûteux...mais totalement indispensable. Il faudra donc impérativement permettre une bonne circulation de l’air par l’utilisation d’un extracteur et d’un ventilateur. L’extracteur permettra d’évacuer l’air chaud et l’oxygène de la chambre de culture. L’intraction permettra l’entrée d’air frais et riche en CO2. Sur des petits volumes, l’intraction peut se faire passivement par des entrées grillagées sur le bas, l’extracteur provoquera un phénomène de dépression et aspirera l’air frais par ces ouvertures. Pour les grands volumes l’utilisation d’un intracteurs (extracteur inversé) est conseillé. Pour savoir quel extracteur choisir prenez comme repère 1m3/h/w c’est à dire que si vous avez une ampoule qui consomme 400w vous devrez utilisez un extracteur qui fera aux alentours des 400 m3/h. Pour l’intraction, si cela s’avère nécessaire, utilisez un intracteur de puissance égale ou légèrement inférieure à celle de l’extracteur. Le ventilateur, quant à lui, permet d’homogénéiser l’air autour des plantes.
Essayez de maintenir la température de l’air entre 24-26°c, au delà des 30°c il est préférable d’éteindre vos lampes ou de faire vos cycles d’éclairage la nuit, si cela arrive hors périodes caniculaires, c’est que votre système de ventilation est à revoir et donc non opérationnel pour effectuer le cycle de floraison. En ce qui concerne l’hygrométrie ( humidité de l’air ), il ne faut pas dépasser les 40-50% au risque de voir des pourritures apparaitre au niveau des têtes et affecter votre récolte. Les têtes sont un amas compacte de fleurs et de feuilles qui vont transpirer et si l’air est humide c’est automatiquement la catastrophe. Si vous avez un problème d’hygrométrie trop élevée, augmentez le brassage de l’air au niveau des têtes: la ventilation assèche l’air.
Le cannabis en floraison est une plante qui sent très fort ! Pour ne pas être dérangé par les odeurs, utilisez un filtre à charbon à l’intérieur de votre chambre de culture et relié par des gaines à l’extracteur. C’est la seule solution efficace pour éliminer les odeurs, les ioniseurs et autres blocs parfumés ne seront pas suffisant en pleine floraison.
Gérer le strech
Le stretch est une phase délicate encore plus lorsque votre espace est restreint en hauteur. Il existe bien heureusement des possibilités de contrôler le strech et éviter de se faire envahir. Une première chose est de faire attention à ne pas mettre des plantes trop grosses ou trop développées en floraison et toujours garder en tête que la plante va doubler voir tripler en très peu de temps. Deuxièmement, rempoter les plantes avant la floraison favorise le strech c’est à dire que si vous voulez limiter celui ci, il est conseillé de faire le rempotage après le strech. Si malgré tout vous vous retrouvez débordé, vous pourrez pincer et plier les branches qui posent problème.
A la fin du strech, supprimez toutes les petites têtes, branches et feuilles se trouvant sur le bas de la plante de telle sorte que toute la sève soit acheminée vers le haut bien exposé à la lumière.
Arroser et nourrir ses plantes pendant la floraison
L’arrosage doit se faire en excès c’est à dire que l’on arrose lentement la surface jusqu’à ce que de l’eau s’écoule du pot. Préférez des arrosages à l’allumage des lampes afin d’éviter l’augmentation de l’hygrométrie et donc les risques de champignons. A partir du moment ou l’eau s’échappe par les trous de drainage du pot, on considère que le substrat est saturé en eau et que l’arrosage est fait. On retire l’eau de drainage qui reste dans les coupelles. Si vous avez suffisamment de hauteur je vous conseille d’utiliser une table de culture avec un bac en dessous pour récupérer les eaux de drainage.
Une deuxième chose à savoir est qu’il faut laisser sécher entre deux arrosages. On sous pèse un pot une fois saturé en eau et lorsqu’il est léger et que les premiers centimètres du pot sont secs, on sait qu’il faut de nouveau arroser. C’est un coup de main à prendre mais c’est la meilleure façon d’ajuster au mieux vos cycles d’arrosage. Certains pèsent les pots avec une balance et arrosent une fois que les pots aient perdu 50% de leur poids. Retenez que plus il y a de racines, plus la plante consommera de l’eau et donc que plus votre plante grandira et plus vous devrez arroser et rapprocher vos cycles. De même, après un rempotage, on ajoute un volume de substrat non colonisé par les racines et il faudra alors espacer les cycles d’arrosage. Pour vous donner un ordre d’idée, les plantes sont arrosé une fois par semaine les deux premières semaines, puis deux fois par semaine pour arriver à un arrosage tous les deux jours en fin de cycle.
Au niveau de l’alimentation, les plantes consomment principalement du phosphore et du potassium qui permettront le développement des racines et des fleurs. Je vous conseille d’utiliser un engrais floraison qui contiendra tout ce dont la plante aura besoin pour ce stade de développement.
La floraison est LE moment où la plante consommera le plus d’engrais. C’est à ce stade qu’elle va produire le plus de tissus et donc le stade où elle aura le plus besoin d’eau et de sels minéraux. On pourra remarquer un pic de consommation se situant au niveau du milieu du cycle de floraison. Je vous conseille vivement, à ce moment précis, l’utilisation d’un booster de floraison du type PK 13-14 . Pour ma part, j’utilise le Green Sensation de chez Plagron qui est selon moi un produit à posséder absolument. Après l’utilisation du booster additionné à l’engrais de floraison pendant une dizaine de jours, vous pouvez commencer à diminuer progressivement les concentrations d’engrais jusqu’à ne mettre que de l’eau pendant les 10 derniers jours. Cette période de jeûne s’appelle communément le rinçage. Le rinçage permet l’élimination des sels minéraux restant dans la plante et vous évite de les fumer par la suite. Une herbe mal rincée a un goût âpre et qui pique la gorge. En fin de rinçage, vos plantes devraient commencer à jaunir ou l’être déjà totalement !
Si vous utilisez du terreau comme substrat, regardez bien la composition et s’il est déjà fertilisé, il est possible de ne pas utiliser d’engrais pendant la croissance. Si votre terreau est léger en engrais faites des apports d’engrais une fois sur trois arrosages. Si vous utilisez de la fibre de coco ou un autre substrat inerte, arrosez avec de l’engrais à chaque arrosage. J’ai pour habitude de faire un arrosage sur quatre à l’eau claire histoire de rincer un peu et de décharger le substrat. En substrats inertes il est important d’ajuster votre pH à 5,5-6 pour favoriser l’assimilation des sels minéraux. Les terreaux possèdent naturellement des tampons qui permettent de maintenir un pH acide.