Interview Stoner VIP : Taj Weekes
Dans cette rubrique, nous interviewons des artistes ou des personnalités qui consomment ou cultivent du cannabis. Taj Wekees, est un chanteur et musicien originaire de l’île de Sainte-Lucie qui a déjà sorti 7 albums. L’Etat insulaire de Sainte-Lucie, dont Taj Weekes est ambassadeur et bienfaiteur d’honneur, vient d’annoncer une prochaine décriminalisation de l’usage de cannabis avec effacement rétroactif des casiers judiciaires
Par Olivier F
SSFR : A quel âge et dans quelles circonstances as-tu fumé ton premier joint ?
Taj Weekes : J'ai fumé mon premier spliff vers l'âge de 16 ans. Le mouvement rastafari était en plein essor et l'herbe était partout. Je n’ai jamais été vraiment un buveur, alors j’ai choisi la weed.
Et ton dernier joint ?
En ce moment même.
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Tu préfères le haschich ou la marijuana ?
La marijuana.
Quelle est ta variété préférée ? Tu es plutôt indica ou sativa ?
J'aime les deux, ça dépend de l'humeur, mais dans l'ensemble, je préfère la sativa.
Tu préfères les pipes, les bangs, les vaporisateurs ou les spliffs traditionnels ?
Je préfère les spliffs traditionnels
Tu fumes de la ganja pure ou mélangée à du tabac ?
Je fume de la ganja pure, jamais mélangée ! J’utilise des feuilles non-blanchies avec des filtres en carton. Mélanger de l'herbe avec du tabac est une idée horrible et c’est en partie la cause de l'augmentation des cas de MPOC (maladie pulmonaire obstructive chronique) sur les îles.
As-tu déjà essayé le BHO ou l'huile de cannabis ?
J'ai déjà essayé l'huile de cannabis mais je préfère la fleur.
As-tu déjà cultivé ton propre cannabis ?
Oui, j’ai déjà cultivé mon propre cannabis.
As-tu déjà essayé le CBD ?
Oui, j'ai essayé le CBD et je l'utilise régulièrement pour la douleur ou la relaxation pure quand je n'ai pas besoin de planer.
As-tu déjà enregitsré des ganja tunes ?
J’en ai enregistré un seul, qui s'appelle The Laws sur mon album " Love, Herb & Reggae "
Il y a un nouveau projet pour changer les lois sur le cannabis à Sainte-Lucie. La répression contre l'usage du cannabis touche en particulier la communauté rasta. Connais-tu- personnellement des personnes qui ont été victimes de cette répression ?
Je connais plein de gens qui ont été victimes de cette répression dont un de mes frères, mais je n’en ai jamais été victime moi-même.
Que penses-tu de ce nouveau projet de loi ?
Je pense que c'est un pas dans la bonne direction car ce ne sont que les pauvres qui sont touchés par ces lois très dures et qui finissent par aller en prison. Donc, c'est la bonne chose à faire, surtout maintenant qu’on connait la vérité sur l'herbe
Y a-t-il beaucoup de gens qui cultivent du cannabis à Sainte-Lucie ?
Je ne dirais pas beaucoup mais il y a des gens qui cultivent de l'herbe et maintenant que ça a été décriminalisé, plus de gens vont commencer à en cultiver.
Le cannabis consommé sur l'île y est-il importé ou cultivé sur place ?
Un peu des deux mais plus local maintenant.
Y a-t-il un endroit que tu pourrais recommander aux visiteurs de l'île de Sainte-Lucie ?
Cela dépend de ce que vous recherchez lors de votre visite mais Soufriere et les Sulphur Springs sont mes recommandations.
Comment décrirais-tu le son de ton nouvel album "Pause" ?
C'est du reggae, parce que les racines viennent du reggae, mais nous avons créé notre propre son en ajoutant différents éléments. Je le décrirais comme de la musique pour notre époque. Mais la description de la musique dépend des personnes qui l'écoutent et de ce qu'elle leur fait ressentir. Je ne veux pas mettre la musique dans une boîte et dire qu'elle rentre dans telle ou telle catégorie.
Quels sont les artistes qui t’ont donné envie de faire de la musique ?
Les Wailers ont eu une forte influence quand j'ai commencé mais à Sainte-Lucie, parce que les stations de radio ne sont pas formatées, nous avons écouté un large éventail de musique : calypso, reggae, r’n’b, rock… Donc, ceux qui ont été joués à la radio faisaient partie des les gens qui m'ont influencé comme Bob Dylan, Miles ou Mighty Sparrow…
Tu es également connu pour ton engagement humanitaire…
Nous avons un organisme de bienfaisance appelé They Often Cry Outreach (TOCO) et sa mission est de prendre soin des enfants défavorisés et à risque dans les Caraïbes. Nous réalisons de nombreux projets de cliniques dentaires et médicales, de distribution de nourriture, de cliniques de stérilisation, de programmes de lutte contre la violence domestique, de tests de diabète, de bourses d'études pour le football universitaire, et de fêtes de fin d'année... Nous sommes de retour du Ghana après avoir distribué cinq mille paires de chaussures aux jeunes défavorisés d'Accra et des environs.