Interview Stoner VIP : Booba

Olivier F
28 Jul 2024

Dans cette rubrique, nous interviewons des artistes et des personnalités qui consomment ou qui cultivent du cannabis. Ce mois ci, nous accueillons un invité exceptionnel : le célèbre rappeur Booba. Connu depuis longtemps comme un consommateur, le « Duc de Boulogne » lance aujourd’hui sa marque de cannabis internationale, PRT Lab, en collaboration avec le breeder français Julien L. Voici l’interview exclusive de Booba en mode stoner pour Soft Secrets France.


SSFR : A quel age et dans quelles circonstances as-tu fumé ton premier joint ?
 
Booba : J’ai du fumer mon premier joint à l’age de 14 ans. Je ne me souviens plus bien mais comme un bon loubard, j’ai du fumer mon premier joint à côté d’une gare. Et c’était du hasch.
 
Et ton dernier joint ?
 
Mon denier joint, c’était hier soir, deux taffes avant de dormir. J’ai toujours fumé pas mal mais plutôt en collectif. Je suis pas un grand fumeur solo qui s’envoie trois joints avant de prendre son café. Je suis sportif, donc plutôt modéré.
 
Tu ne fumes jamais avant de faire du sport ?  
 
Si, ça peut m’arriver.
 
Tu préfères, l’herbe, le haschisch ou les extractions ?
 
Je préfère l’herbe. C’est surtout parce que je n’aime pas le tabac. Je ne fume pas de cigarettes.
 
Tu es plutôt indica ou sativa ?
 
Je suis plutôt sativa. Pour ne pas être un mort-vivant ! Quand je fume un truc fort qui m’éteint, ça m’éteint pour de vrai. Je préfère rester vif et fonctionnel. C’est cool de faire une interview de « drogué ». C’’est nouveau pour moi…
 
Tu préfères les joints traditionnels, les pipes les bangs ou les vapos ?
 
Les joints traditionnels avec feuille à rouler et filtre en carton. J’ai déjà essayé le bang mais c’est pas trop mon truc. La vape, j’ai essayé aussi mais j’aime bien le rituel feuille à rouler, le briquet, le feu… C’est comme faire un barbecue..  Nous avons créé d’ailleurs nos feuilles à rouler ainsi que d’autres accessoires.
 
As-tu déjà essayé les edibles ou aliments à base de cannabis ?
 
J’ai déjà essayé les gâteaux, les bonbons, mais j’aime pas vraiment en fait. J’ai l’impression de ne pas maitriser la quantité que je consomme. L’effet te prend par surprise… C’est pas mon kif !
 
As-tu déjà cultivé du cannabis ?
 
Non, pas encore.
 
Consommes-tu également du CBD ou cannabis light ?
 
Non et je n’ai même pas encore testé nos variétés CBD. Mais c’est quelque chose qui m’intéresse. Avant je critiquais beaucoup. Je disais que c’était comme du « Champomy ». Mais avec l’âge et étant donné que je ne suis pas un gros fumeur, je suis curieux de tester notre CBD. Je vais d’ailleurs le gouter pour la première fois au salon à Berlin. Je ne cherche pas forcément à être défoncé et je m’intéresse aussi à l’effet thérapeutique. Je recherche aussi des effets relaxants que le CBD pourrait m’apporter. Je ne cherche pas à être explosé mais plutôt à être détendu et à trouver de l’inspiration au studio ou quand j’écoute de la musique.
 
Y a t-il des chansons sur le thème du cannabis que tu apprécies particulièrement ?

 
J’ai envie de dire que tous les morceaux de rap ou de reggae parlent de ce sujet. Plus ou moins. Dans l’intro de mon dernier album, Ad Vitam Æternam, on entend la voix de Bob Marley qui parle de l’herbe.
 
Tu es l’un des producteurs et créateur d’une série sur le trafic de cannabis, appelée Ourika, du nom d’une vallée marocaine, et dans laquelle tu es également acteur…
 

La première saison est disponible sur Amazon Prime Vidéo. C’est l’histoire d’une famille qui trafique du cannabis à un haut niveau. Je peux révéler que dans la deuxième saison, ils passent du trafic de cannabis au trafic de cocaïne.
 
Y a t-il des livres, des films ou des séries sur le cannabis qui t’ont particulièrement marqués ?
 
Sur la weed, pas particulièrement. Pour la drogue, je pense en particulier au film Requiem For A Dream.
 
Y aurait-il un pot shop, un dispensaire, en Californie ou ailleurs, que tu pourrais recommander ?  
 
Non mais je me souviens être allé à Los Angeles il y a quelques années. On m’avait donné de la Skywalker. Je suis fan de Star Wars. Elle m’a bien éteint celle là. Je suis passé du côté obscur de la force ! Je m’en souviens bien. Tous mes projets de soirée ont été annulés !
 
En Floride, le cannabis medical est déjà légal. Mais ce n’est pas le cas du récréatif, toujours interdit, contrairement à d’autres États américains. Penses-tu que la situation va évoluer ?
 
En effet, il y a des dispensaires, notamment à coté de chez moi. Oui, je pense que ça va évoluer. On trouve facilement du cannabis à Miami. Il suffit d’aller à South Beach et on peut sentir l’odeur de la weed.
 
Pourquoi as-tu choisi de t’installer à Miami plutôt que, par exemple, à Los Angeles ?
 
Je préfère Miami car je ne suis pas fan de l’Amérique de l’Oncle Sam. Et pour moi ici, ce n’est pas vraiment l’Amérique. C’est plutôt un repaire de pirates, de gens qui ont fui le communisme, de réfugiés politiques…. La première langue, c’est l’Espagnol. Culturellement, je trouve ça intéressant. Il y a le côté européen, le coté latino. Tout est mélangé. Et c’est plus convivial. Los Angeles, c’est immense alors qu’ici, tout est un peu regroupé. Stratégiquement, c’est aussi mieux pour le boulot. C’est 6 heures de décalage horaire au lieu de 9. C’est 7 à 8 heures d’avion au lieu de 11 ou 12.  
 
Trouve t-on à Miami les mêmes variétés de weed qu’à Los Angeles ?
 
Oui, il y a par exemple les variétés Cookies. J’aime bien aussi la Yardies. C’est une herbe qui vient de Jamaïque. Une herbe traditionnelle. C’est la naturelle, marron avec des graines. J’aime bien fumer ça aussi.
 
Tu es à la fois artiste et businessman, notamment dans le secteur de l’habillement. Et tu as donc décidé de lancer ta propre marque de cannabis internationale. Quel est l’objectif sur le long terme ?
 
L’objectif c’est d’être dans le Top 10 mondial de la weed. Pour la petite histoire, avec Julien, on se connait depuis environ 10 ans. Je sais qu’il est là dedans depuis très longtemps. Il nous fait tester régulièrement ses produits. Il nous a offert notamment des coffrets avec des pré-roulés dont je mes souviens très bien ! Depuis longtemps, il nous proposait de travailler avec lui. J’ai eu un déclic quand j’ai vu que ça devenait légal en Allemagne. Je me suis dit que c’était peut-être l’occasion de se lancer. J’ai toujours été à la fois businessman et rappeur et j’ai toujours fait des business qui me correspondaient : les vêtements et maintenant la weed, qui font tous les deux partie de la culture hip-hop. Si je me lance, c’est parce que je connais Julien. Je sais qu’il est vraiment au top dans son domaine. Je ne me serais pas pas lancé avec n’importe qui et je n’aurais pas vendu de la beuh pour vendre de la beuh. Acheter n’importe quelles graines et juste mettre mon visage dessus, ça ne m’intéressait pas.
 
Tu avais eu une première expérience dans l’industrie du cannabis avec Silent Seeds…

 
C’était improvisé. C’était une opportunité mais ce n’était pas très intéressant. C’était juste des graines et tout le monde n’achète pas de graines.
 
Quel a été ton rôle dans la conception de ces nouvelles variétés ?
 
Julien sait ce que j’aime. Il m’a fait gouter régulièrement des variétés et j’ai choisi celles qui me plaisaient en tenant compte aussi des gouts des autres. La variété Mona Lisa est bien pour la journée et la Game Over est plus forte. Il y aussi nos variétés CBD pour la France. On aura même une BD. On arrive avec un univers !

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