Eva Seeds: la passion pour la résine

Soft Secrets
10 Dec 2011

C'est l'histoire d'un mec que personne a écouté et qui maintenant raffle les concours de hash. Ouvrez bien les volets


C'est l'histoire d'un mec que personne a écouté et qui maintenant raffle les concours de hash. Ouvrez bien les volets

 

Il y a plusieurs années, quand les coupes ont commencé en Espagne, Toni a déclaré, moitié en riant, moitié sérieusement, sur le fait de présenter des haschich au concours: "Ouf, donnez autant de grammes de mon hasch maison, avec le temps que ça me prend, je préfère le fumer moi-même, pas besoin de jury."

Plus tard, il a fondé la banque Eva Seeds pour faire connaître son travail et a participé à quelques concours en Espagne avec un grand pincement au cœur chaque fois qu'il montrait les morceaux impressionnants qu'il avait élaboré. Et effectivement, il a gagné et a continué de démontrer qu'il ne bluffait pas quand il nous parlait de ses extractions. En tout cas, le sien n'est pas préparé dans le but de participer à un concours ni de faire un échantillon particulier. Il ne fait que montrer ce qu'il a en main et gagne. Les champions montent toujours la garde. Dans cette interview, il nous révèle certains de ses secrets et nous promet un reportage photographique complet sur son système de séchage et de conservation du hasch. Nous l'attendons avec impatience!

 

Utilises-tu ou as-tu utilisé un système d'extraction maison?
Je fais mon hasch de différentes manières. Avec de l'eau, en utilisant des tamis standards du commerce; à sec, avec des pollinisateurs grands ou moyens. Je fais également de l'huile que j'ajoute au haschich sec.

Parmi les systèmes professionnels, lesquels préfères-tu?
Pour moi, les meilleurs sont les tamis filtrant avec de la glace et de l'eau. Je n'aime pas parler des marques mais pour moi, les meilleurs tamis sont ceux qui sont munis d'un sac robuste et résistant. Par-dessus tout, le plus important est qu'il y ait également des tamis filtrant sur le côté du sac, pas seulement au fond, car ça facilite grandement le travail de filtrage et évite qu'on doive attendre longtemps avant que toute l'eau ne soit sortie du sac. Je me suis cassé le dos plus d'une fois à cause de mauvais tamis. Il vaut la peine de payer un peu plus cher pour un bon.

Quelles différences as-tu observées entre l'extraction à sec et l'extraction à l'eau?
À sec, il est très difficile d'obtenir quelque chose de très, très propre, sans résidus végétaux. Il reste toujours quelque chose, même si c'est très peu et que ça ne se voit pas, ça "estropie" la pureté de la matière extraite (évidemment, on obtient toujours une plus grande quantité avec cette méthode, mais ce qui fait grossir la quantité n'est pas de la résine mais des végétaux). Avec de l'eau et différents tamis pour le filtrage, on peut réussir à n'obtenir que des glandes propres, sans aucun résidu végétal. On le voit en le manipulant, la texture est différente, plus tendre. Si on approche un briquet, il fait mieux des bouillons que l'extrait à sec. En théorie, il ne faut pas approcher un bon Ice avec un briquet, les puristes verront ça comme un sacrilège mais moi, je le fais parce que j'aime bien faire des bulles de THC et d'en prendre des photos,…

Raconte nous comment tu élabores les résines que tu présente au concours
La vérité, c'est que c'est toujours le désastre quand je dois préparer des échantillons pour les concours et que je n'ai jamais pu contrôler les dates. Quand on m'informe de la date (toujours au dernier moment), je prends ce qui se présente. Je suis conscient que je devrais être plus prévoyant pour choisir les meilleures têtes et les meilleures résines pour les concours, mais comme je l'ai dit, je suis une calamité. De toute façon, ça ne se passe pas si mal quand j'improvise.  

La méthode d'extraction que j'utilise est simple, même si elle a été épurée au fil des ans. J'utilise une paire de cubes égaux mais l'un d'entre eux n'a pas de fond. Le but de ça est de ne pas estropier les tamis en "ramant". Je retourne le cube sans fond de manière à avoir le fond vide vers le haut. J'y attache les tamis un par un comme si c'était des chaussettes en commençant par celui avec les plus grands trous et en terminant avec les trous les plus petits. Ensuite, je retourne le cube et l'introduit dans l'autre cube avec un fond de manière à ce que les sacs se trouvent entre les deux cubes, ce qui crée une protection. A la fin, je ressors le cube sans fond et je retire les tamis. Si j'ai le temps un jour, je ferai un petit reportage sur le sujet, avec des photos, pour que vous voyiez bien.

Evidemment, pour enlever l'herbe de l'intérieur du cube, je n'utilise aucun type de machine qui pourrait rompre l'herbe et entraîner des résidus non souhaités dans le produit final. Je l'enlève avec une rame en bois basique mais qui fonctionne parfaitement.

As-tu une astuce spéciale?
Il y en a certaines mais je t'ai expliqué la plupart. J'en garde certaines pour moi car si je les révèle à tout le monde, je ne gagnerais plus de prix! Mais à la base, c'est la patience. Un jour, un ami est venu faire un iceolator et m'a dit que je ressemblais à un chercheur d'or. La vérité est qu'il a raison: je le suis, mais l'or que je cherche est éphémère et ne dure que le temps de le fumer.

Combien de tamis utilises-tu pour l'extraction à l'eau?
Quatre: un pour l'herbe et la glace qui peut être de 220 ou de 185, ça dépend du type d'herbe que j'utilise. Un autre de 150, pour nettoyer les reste végétaux indésirés, et deux pour récolter l'herbe, de 70 et de 45 ou 38. En utiliser plus fait grossir et est incommode, et je pense que ça n'apporte rien de plus.

Avec une grosse récolte d'extérieur, préfères-tu utiliser de très grands tamis pour l'extraction à l'eau et faire un grand filtrage ou procéder en plusieurs fois avec des tamis plus petits?
La vérité est que je préfère faire le filtrage avec un grand sac et finir plus vite. Faire du haschich est un travail "pesant", c'est des heures de boulot pour tirer 3 petits grammes. Donc, je préfère tirer 30 ou 300 grammes. On n'a rien à gagner à travailler avec des parties plus petites, ni en quantité, ni en qualité.

Pour un usage personnel, je me souviens que tu as fait des mélanges de haschichs marocains et d'huile d'une autoculture. Comment as-tu fait. As-tu utilisé un type de hasch marocain en particulier? D'après toi, qu'est-ce que l'huile apporte?
Je l'ai fait quelques fois même si je préfère mélanger l'huile avec du pollinator ou de l'herbe pulvérisée, ce que mes amis appellent la "bouse de vache". Le résultat est plus "prévisible"  en terme de saveur. Quand on mélange l'huile d'une herbe avec du haschich marocain, le goût peut être exquis ou alors vraiment répugnant.

En outre, ça fait quelques années que je ne fume plus de haschich marocain, aussi bon soit-il. Je ne supporte plus sa saveur sucrée, je l'ai pris en grippe, même l'odeur sur une autre personne qui en fume me dérange. C'est comme si mon corps le rejetait.  Je ne sais pas si je sature ou si c'est par comparaison…

Revenons à notre sujet… j'en perds la boule. Pour rassembler une chose avec une autre, il faut simplement réchauffer l'huile sur une surface plane qui repose sur une marmite avec de l'eau chaude mais pas en ébullition. Quand c'est chaud et liquide, on y ajoute le haschich en poudre, petit à petit, le laissant être absorbé. Il faut arrêter quand l'huile n'absorbe plus de poudre. Après, si on en ajoute plus ou moins, va changer la texture qui sera crémeuse comme du miel ou plus liquide en fonction de la quantité de poudre.

Quel système utilises-tu pour faire de l'huile?
Je la fais avec du gaz. En vérité, je n'aime pas tellement ce système parce que pendant que je la nettoie, je pense toujours qu'il doit bien rester quelque chose mais ça disparaît quand je la fume…

En outre, le mélange d'huile et de haschich est très fort à fumer et son effet est vraiment très puissant. Même si je suis habitué à fumer de la résine à haute teneur en THC, je reconnais que les jours où je fume ce mélange, ma tête pèse "plus lourd" que d'habitude. Il ne faut pas en abuser.

Quelles plantes considères-tu comme les plus aptes à faire du haschich?

N'importe quelle plante est susceptible de donner un bon haschich. Parfois, des haschichs confectionnés avec des plantes qui n'en valent pas trop la peine donnent des résultats spectaculaires. (ndlr: Kratom ?) Il est clair que si l'herbe est bonne, la résine sera bonne, et si une plante est très résineuse, le résultat sera plus important. J'ai fait du haschich de toutes nos variétés. La plus puissante parmi les Sativas a été la High Level, une qualité à te déplacer le cerveau!

Dans les Indicas, c'est la TNT Kush qui fut vraiment spectaculaire, pas à donner à n'importe qui sans risque de délire. En terme de quantité, la TNT Kush et la Nexus sont les plus productives. De la Nexus, j'ai tiré un extrait sec trois fois, sans congélation, et les têtes avaient l'air intacte, incroyable!

Veux-tu ajouter quelque chose pour terminer l'entrevue?

Oui. Dans la plupart des reportages que j'ai vu sur la confection du haschich avec de la glace, l'importance est mise sur l'extraction mais pas sur le séchage. Pour moi, c'est le plus important. Il y a beaucoup de gens qui font du haschich, du bon haschich. Après, avec un mauvais séchage, on les estropie ou pire, il se couvre de champignons et devient tout "blanc". Si je fais ce reportage, je vous promets de bien vous apprendre comment le sécher. C'est très facile mais il faut le voir. Je m'en vais fumer un Ice à votre santé, un mélange de la mort de plusieurs choses d'Eva Seeds. Voyons si je peux garder quelque chose pour le prochain concours… 

Bien évidemment, Toni, ce sera un honneur pour nous de publier ce reportage que tu proposes et on te prend au mot. En gros, on s'appelle et en passant, on verra si tu nous invites à goûter le résultat final d'un tel reportage. Alors, va nous préparez ça!

Les résines championnes d'Eva

A côté de sa grande passion personnelle pour les extractions, Toni a démontré ses compétences publiquement avec les prix qu'il a remportés pour ses haschich lors de différentes Cannabis Cup, en plus des prix remportés dans d'autres catégories. Pendant l'interview que nous avons réalisées, il nous a fait un résumé de ses résines championnes.

1º Prix Haschisch Revolta Verda 2006
Échantillon: Iceolator Papa’s Candy + TNT Kush.  Eva Seeds
Un iceolator terriblement puissant. J'ai réuni nos deux Indicas les plus puissantes pour faire un haschich irrésistible qui en fait tomber à la renverse plus d'un. J'aime bien mélanger différentes herbes pour faire un seul haschich. C'est comme créer un nouveau plats en cuisine: un peu de ceci, un peu de cela, en pensant toujours à l'effet et au goût que ça aura à la fin. On ne peut pas mélanger n'importe quoi pour faire un bon haschich. Parfois, les effets de certaines herbes ne sont pas très "compatibles" et on se retrouve avec de la "piquette", sans aucun effet clair concret.

2º prix résines Spannabis 2008
Échantillon: Iceolator Papa’s Candy (Eva Seeds)
 Papa’s Candy, d'intérieur dans ce cas, bien fouettée avec de la glace, bien filtrée et bien séchée.

2º prix résines Spannabis 2009
Échantillon: Iceolator Papa’s Candy (Eva Seeds)
La Papa's Candy donne un haschich excellent, qu'elle soit cultivée à l'intérieur ou à l'extérieur. La même démonstration a gagné deux années de suite avec la même plante. En 2008, elle venait de l'intérieur et en 2009, de l'extérieur. C'était un haschich à l'eau confectionné avec la même méthode et la même attention pour le processus final.

1er prix résines Spannabis 2009

Échantillon: Iceolator Monster  (Eva Seeds)
La Monster est une très bonne plante pour faire du haschich. Le résultat est toujours une résine très noire et très crémeuse, assez puissant mais pas "à tomber à le renverse". On peut dire que l'effet est 70% sativa et 30% indica.

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