Cannabis médical : l’expérimentation sera prolongée d’un an

Olivier F
20 Dec 2022

L’expérimentation sur le cannabis médical a débuté en mars 2021. Comme le soulignent les associations de patients, l’expérimentation est très restrictive. Elle concerne seulement 5 types de pathologies avec de nombreux critères excluants.


L’expérimentation devait durer 2 ans et inclure 3000 patients au total. A la fin de expérimentation, les prescriptions de cannabis médical devraient se généraliser Le gouvernement vient d’annoncer que l’expérimentation sera prolongée encore d’une année.

Cette phase expérimentale devait se terminer en mars 2023. L’objectif des 3000 patients n’a pas été atteint et ne le sera probablement pas en mars prochain. Le gouvernement considère que les données scientifiques ne sont pas suffisantes pour se diriger vers la généralisation. De nombreux pays ont pourtant légalisé le cannabis médical avec des résultats positifs.

Les associations des patients sont mécontents de cette prolongation alors que les nouveaux acteurs de la filière française du cannabis à usage médical y sont plutôt favorables.

L’expérimentation a commencé alors que la culture de cannabis médical sans la limitation des taux de THC, comme pour le cannabis bien-être, n’était toujours pas autorisée an France. L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) a donc du faire appel à des fournisseurs étrangers. La culture de cannabis est maintenant légale et les entreprises autorisées ont commencé la phase de recherche et développement. Les entreprises de la filière considèrent qu’elles risquent de ne pas être prêtes en mars prochain et qu’une généralisation immédiate pourrait favoriser les entreprises étrangères.

L’ancien ministre de la la santé d’Emmanuel Macron Olivier Véran a inauguré l’expérimentation en mars 2021 et a toujours été favorable au cannabis médical et même au cannabis récréatif. Le nouveau ministre François Braun, un médecin urgentiste, ancien président du SAMU, est lui opposé à la légalisation du cannabis récréatif mais semble plutôt favorable au thérapeutique.

« L’expérimentation traine parce que nous ne sommes pas au bout du nombre de patients. Ça n’a échappé à personne qu’on sort d’une crise sanitaire, ça nous a tous un peu perturbé. Je tiens à ce qu’on respecte notre engagement initial, c’est-à-dire qu’on aille au bout de cette expérimentation. L’année prochaine, je pense qu’on sera au bout et on prendra des décisions, je prendrai des décisions sur l’utilisation du cannabis thérapeutique. »  a déclaré le ministre de la santé  sur la chaine BFM TV.  

« Nous marchons vraiment sur la tête ! Les politiques se sont emparés de la question du cannabis médical et ça pose problème ! » explique Fabienne Lopez, la présidente de l’association de patients Principes Actifs à Soft Secrets France. Certains médecins refusent de prescrire du cannabis qu’il considèrent comme une drogue. « Ce sont les mêmes qui prescrivent de la morphine ou d’autres opiacés ! »  

Selon Olivier Véran, la généralisation devait s’accompagner de l’ouverture à d’autres pathologies. L’association Principes Actifs revendique la généralisation immédiate, la possibilité de cultiver son cannabis médical en autoproduction et la prise en charge d’autres pathologies. « Il y a entre autres la myopathie, la fibromyalgie, l’endométriose, le glaucome, l’anxiété, les migraines… » nous explique Fabienne.

Fabienne Lopez regrette que des autoproducteurs de cannabis médical comparaissent toujours devant les tribunaux : « Certains ont été dispensés de peine mais il y a toujours des amendes et des frais d’avocats. » (OF)  
 

O
Olivier F