Amélioration d'un local

Soft Secrets
07 Oct 2011

La région de la Baie de San Francisco dispose d'une communauté de marijuana médicale bourgeonnante. Certains patients cultivent eux-mêmes mais bon nombre d'entre eux sont en relation avec les coopératives de patients.


La région de la Baie de San Francisco dispose d'une communauté de marijuana médicale bourgeonnante. Certains patients cultivent eux-mêmes mais bon nombre d'entre eux sont en relation avec les coopératives de patients.

La région de la Baie de San Francisco dispose d'une communauté de marijuana médicale bourgeonnante. Certains patients cultivent eux-mêmes mais bon nombre d'entre eux sont en relation avec les coopératives de patients. Ces centres sont leurs fournisseurs en herbe ou en clones avec lesquels ils cultivent un jardin de plantes médicinales de qualité. Ces coopératives sont principalement fournies par des cultivateurs à grande échelle qui utilisent 20 lampes, voire plus.

Voici l'histoire d'un de ces fournisseurs de co-op, Jimmy H. et de son jardin:

"Une connaissance m'a dit avoir un grand espace qui pourrait être utilisé pour la culture. Il avait un arrangement avec le propriétaire et nous sommes tombés d'accord pour investir ensemble cet espace de 930 mètres carrés. J'avais plusieurs années d'expérience dans la culture et je pensais que cet espace serait parfait. Il avait une bonne ventilation laissée par le locataire précédent. L'espace avait été utilisé par un atelier de couture. L'électricité et les ventilateurs étaient installés. L'espace n'exigeait que de petites modifications pour en faire deux locaux de floraisons géants.

"Nous avons utilisé des cadres en bois et du plastique de polyéthylène blanc/noir pour créer les espaces. Chaque pièce contient des modules de 3x6 mètres avec un chemin de 75cm entre eux. Les modules de 6 x 12 cm sont placés sur le sol et entourés de caoutchouc comme celui utilisé dans les bassins à poissons. Ils sont totalement étanches.

"J'ai essayé de nombreuses méthodes de culture. Après avoir essayé le goutte à goutte, le flux permanent et le système à inondation, je suis revenu à la culture en terreau dans des pots parce que je pense que c'est la méthode la plus commode. Les conteneurs sont placés sur des lattes pour permettre le drainage. Chaque module contient 392 x 9,5 litres. Cela représente beaucoup de travail au moment de la plantation mais c'est facile à entretenir et peu rancunier. J'ai également essayé de nombreux terreaux, du moins cher fait maison au plus cher tel que le JR et je trouve que le meilleur terreau et le moins cher est le SunGro Black Gold®.

"Je donne seulement de l'eau quand les plantes sont au stade de croissance, quand elles passent de l'état de clones à celui de jeunes filles. A trois semaines, je taille les plantes et prends des boutures. Les plantes mesurent alors environ 38-45cm. Je coupe les pousses et laisse les quatre branches en meilleure santé et leur mets un tuteur. J'utilise les branches que j'ai enlevées pour faire des boutures et cultivent des clones en utilisant de l'Oasis 1015. C'est une matière synthétique qui absorbe l'eau et est stérile. Une pépinière de 25 sur 50 cm peut contenir 50 cubes.

"Après quelques jours d'ajustement à leur état taillé et à la perte de leur première pousse, la lumière constante est changée à 12/12 et elles sont incitées à fleurir. Je commence alors à les fertiliser. Je leur donne du Age Old Organic Growth Formula une fois par semaine comme indiqué. Je les arrose quotidiennement en alternant avec du varech ou du guano de chauve-souris à un taux de 3-10-1. De tant à autre, je saute un jour d'arrosage et occasionnellement, je saute un jour de fertilisant.

Chaque pièce contient trois modules de 3 x 6 mètres. Les cartons jaunes qui pendent devant la lampe frontale sont des pièges collants qui indiquent la présence de pucerons et de moucherons.
Les ballasts montés le long du mur noir génèrent une chaleur inutile. Les réflecteurs, conçus pour être refroidis à l'air, ne sont pas munis d'un système de refroidissement et dégagent aussi de la chaleur. Les lampes sont placées à environ 1 mètre au dessus de la canopée des plantes pour que la lumière soit diffusée uniformément.

"Chaque pièce disposent de réservoirs de 151 litres, un à chaque extrémité du chemin. L'eau est pompée dans les réservoirs. Nous utilisons de petites pompes géantes pour garder l'eau en mouvement. Cela maintient le mélange de fertilisants et ajoute de l'oxygène dans l'eau. Nous pompons de l'eau par un tuyau de 7,5 mètres pour arroser les plantes à la main. Un réservoir contient assez d'eau pour remplir un module et il faut donc trois réservoirs pour chaque pièce tous les jours.

"Pour maintenir une faible humidité, nous utilisons deux déshumidificateurs pour condenser l'humidité. J'utilise de l'ai forcé (des ventilateurs soufflant l'air dans la pièce) pour garder une bonne pression de l'air. Comme la pression de l'air est plus élevée dans la pièce qu'à l'extérieur, l'air est en permanence poussé hors du local à travers de petits trous ainsi que des fentes et des crevasses. C'est ainsi plus difficile pour les insectes et les animaux de rentrer dans l'espace.

"Deux réservoirs de CO2 sont installés dans les locaux. Un moniteur en ligne permet de contrôler le taux des injections. J'essaye de maintenir le CO2 à environ 1200 parts par million. Des ventilateurs rotatifs sont montés sur les murs et soufflent l'air en douceur sur les plantes. De plus grands ventilateurs soufflent l'air vers le plafond.

"Il faut moins d'eau quand les plantes entrent en floraison parce que les lampes ne sont plus allumées que la moitié du temps. Après la deuxième semaine de floraison, je change le fertilisant pour du Age Old Organic Bloom. A ce moment-là, les branches qui sont à la traîne et les pousses adventices sont coupées. On n'a alors plus qu'à baby-sitter les plantes pour encore quatre semaines avant que les têtes soient mûres.

"On surveille en permanence pour les insectes nuisibles aux plantes. On supprime les grandes feuilles pour permettre à la lumière d'atteindre directement les têtes. J'utilise des nématodes et des pièges à insectes jaunes (pucerons et moucherons) et bleus (thrips). Cependant, mon problème le plus important, c'est les araignées rouges. Je n'ai jamais réussi à les éliminer mais à les contenir avec du savon Safer's et de l'huile de neem. La moisissure est également un problème. La moisissure croît quand il y a trop d'humidité et de chaleur. Les déshumidificateurs et la pression de l'air positive a éliminé ce problème. Je pulvérise avec du bicarbonate de soude à 5cc par litre pour contrôler le mildiou.

"Chaque module utilise sept lampes de 600 watts et trois de 1000. Les 1000 sont dans le centre des modules et sont munies d'un réflecteur en parapluie pour que la lumière soit diffusée sur tout le jardin. Les sept 600 watts éliminent de nombreuses ombres pour que toutes les parties soient éclairées. Les ballasts sont pendus aux murs. Malheureusement, ils contribuent également au problème de chaleur dans le local. Si je devais recommencer, je les mettrais de l'autre côté du mur.

"La chaleur est un problème. Tous les réflecteurs excepté le parapluie pourraient être connectés pour ventiler l'air vers l'extérieur. Chaque fois qu'on fait un jardin, on apprend quelque chose pour l'améliorer. A un moment, je pensais que ce serait le jardin ultime mais je vois maintenant ses défauts. Il a vraiment besoin de l'air conditionné.

"J'utilise deux tubes désodorisants qui utilisent du gel. J'augmente son action avec un ventilateur qui souffle dessus. J'aime bien les gels parce qu'ils ne masquent pas l'odeur mais l'éliminent. J'utilise également un générateur d'ozone près de la porte d'entrée.

"Mon partenaire connaît un ami qui possède une variété unique appelée Coral Reef. Ce cultivateur était réticent à partager sa variété mais nous avons promis de ne pas vendre de clones, en particulier à des coopératives médicales. Nous avons acheté 1000 plantes à 15€ pièce. J'avais alors 28 variétés en même temps. J'ai acheté des clones aux co-op puis les ai multipliés. Nous aimions la Max 49, la J27 et la Champagne; elles sont très populaires dans les co-op médicales. J'ai jeté de nombreuses plantes que j'aurais probablement dû garder mais après un moment, je m'en suis lassé. J'ai par exemple abandonné la G-13 et la Cali-O. Il y en a toujours dans le coin, je suppose donc que je pourrais en retrouver.

Des clones étaient encore plantés dans l'espace de floraison. Ces plantes mesurent environ 25 cm de haut. Elles n'auront aucune chance de croître végétativement avant de fleurir et seront cultivées comme plantes à une seule tige.

"Pour garder l'espace au frais, les lampes sont allumées pendant la nuit de 19h à 7h du matin. Dans l'East Bay, la température descend jusqu'à 5 degrés pendant la nuit. Nous avons recâblé les lampes pour du 240 volts. Cela réduit la consommation électrique et la facture d'un tiers. La lumière devient beaucoup plus efficace.

"Le périmètre est sécurisé avec des rouleaux de fil de fer à rasoir cachés discrètement tout autour dans les interstices ainsi que dans l'entrée. Les employés travaillent la nuit quand les lampes sont allumées, ce qui décourage également les voleurs. L'espace est fermé pendant la journée.

"Nous coupons toutes les plantes d'un module après sept semaines quand la Coral Reef est bien mûre. Nous avons un local de séchage avec un déshumidificateur. Nous faisons sécher les plantes sur des étagères composées de tamis. Nous séchons les feuilles pour faire du hasch et de l'huile de hasch. Puis, nous coupons les feuilles des têtes. On ne les traite pas mais d'autres personnes de la région sont spécialisées dans leur traitement. Toutes les têtes vont aux coopératives pour un usage médical."

Après m'avoir raconté cette histoire, il m'a demandé si je voulais voir le jardin. Nous nous sommes donnés rendez-vous quelques jours plus tard.

J'ai garé ma voiture dans une rue commerçante et sonné à la porte en regardant le volet métallique devant la porte. Mon hôte m'a ouvert par une porte latérale et je me suis pressé d'entrer dans l'espace. Nous avons traversé un espace d'accueil pour arriver à l'espace de travail/stockage. Les portes des aires de floraison se trouvaient là. Les plantes mères et les clones se trouvent généralement à l'étage mais l'espace est train d'être modifié. Un local a été installé dans la floraison environ une semaine avant et de jeunes plantes étaient encore entassées dans l'espace pour le rempotage. L'autre pièce a été forcée environ quatre semaines avant.

L'aire d'accueil et de travail est rafraîchie à 21°C, un peu plus chaud que les soirées fraîches de l'East Bay. Dès que la porte du premier local de floraison s'est ouverte, j'ai été frappé par une vague de chaleur. Le local de floraison était entre 26° et 37°C selon l'endroit. La chaleur des lampes chauffait trop le local et il n'y avait pas assez de ventilation pour l'évacuer. Les plantes sont stressées dans les zones les plus chaudes mais les pantes des zones plus fraîches poussent bien. Une solution de rechange serait de réduire les modules à 11 mètres carrés. Il cultiverait moins de plantes mais aurait la même récolte. Cela donnerait l'énergie aux plantes pour produire des têtes épaisses couvertes de résine.

Chaque module de 18 mètres carrés était éclairé par 7200 watts, une moyenne de 36 watts par 0,09 mètre carré. Les pantes auraient produit plus de têtes avec 60 watts. Chaque module aurait besoin de 3000 watts de plus.

Une plante en bonne santé à une semaine de floraison. Cette plante se trouvait près d'un ventilateur et recevait constamment une brise fraîche.

J'ai regardé aux alentours. Avec quelques heures d'effort et pas trop d'investissement, cet espace pourrait inverser la tendance. Les vingt lampes de 600 watts dans chaque pièce sont conçues pour utiliser des réflecteurs refroidis à l'air. Il pourrait installer cette option en fixant des conduits flexibles aux lampes avec des ventilateurs branchés pour faire entrer dans le jardin de l'air frais de l'extérieur au travers des réflecteurs qui collectent la chaleur. L'air chaud est expulsé vers 'extérieur de l'immeuble.

Remplacer les réflecteurs verticaux qui contiennent les ampoules de 1000 watts. Ils sont très inefficaces parce qu'ils diffusent la plupart de la lumière sur les murs. A leur place, il peut utiliser des réflecteurs de qualité refroidis à l'air. Ces réflecteurs refroidis à l'air et le système de conduits évitera que la plupart de la chaleur n'entre dans l'espace. Ils élimineront 1 à 2/3 de la chaleur avant qu'elle n'atteigne le local.

Qu'il se débarrasse des déshumidificateurs et les remplace par l'air conditionné. S'il utilisait des lampes refroidies à l'air, la chaleur de chaque local sera rafraîchie par le climatiseur. Les climatiseurs servent également de déshumidificateurs et suppriment l'eau contenue dans l'air.

Il existe également d'autres manières pour supprimer la chaleur du local (du plus facile au plus complexe):

1) Ouvrir les portes vers le vestibule pour laisser sortir une partie de l'air chaud de l'espace et faire entrer de l'air frais de l'espace de travail.

2) Il y a un plafond flottant en plaques de liège qui cache un plafond à 4,25 mètres. Supprimer une partie des plaques du plafond permettrait à l'air chaud de monter.

3) Inverser la direction des ventilateurs du plafond. Actuellement, ils soufflent l'air chaud du plafond. Ils devraient plutôt aider l'air chaud à monter puis à sortir du jardin.

4) Tourner les ventilateurs du toit pour pousser l'air chaud du sommet de l'espace vers le toit.

5) Changer les ballasts magnétiques par des ballasts digitaux ce qui réduirait d'environ 1/12 la consommation électrique et créerait moins de chaleur. Enlever les ballasts du local de culture pour les mettre dans un espace où leur chaleur peut être évacuée. Cela éliminerait des milliers de BTU de chaleur qui entrent dans l'espace.

6) Installer un système de ventilation qui aspirerait de l'air à l'arrière du bâtiment vers chaque local de culture. L'air frais de la nuit devra être filtré avant d'entrer. Le supplément d'air sera aspiré par les ventilateurs du toit.

Ce jardin produisait bien avant, pendant l'hiver et le printemps. Cependant, Jimmy n'était pas préparé aux changements saisonniers. Quand le temps chaud est arrivé, les plantes ont commencé à souffrir de stress dû à la chaleur.

Quand il a manqué d'agir pour résoudre les problèmes, les plantes ont souffert et une grande partie de la récolte a été anéantie. Les principaux coupables sont la mauvaise planification, le manque de savoir et peut être la cupidité. Il a réduit les lampes au lieu d'apprendre comment développer un système efficace qui peut produire une médicine de qualité en permanence. Son but était de s'agrandir. S'il avait conçu son jardin sur les besoins des plantes, il aurait pu avoir une superbe récolte.

 

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