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Soft Secrets
16 Jan 2012

Une étude lève le voile sur les consommations de drogues en milieu professionnel


Une étude lève le voile sur les consommations de drogues en milieu professionnel

Rendue publique lundi 16 janvier, cette enquête montre que certains secteurs, en particulier l’agriculture, la construction ou le milieu artistique, sont plus exposés que d’autres à la consommation d’alcool ou de cannabis.

Globalement, l’activité professionnelle reste toutefois un facteur de protection face aux addictions.

Certains secteurs professionnels sont plus exposés que d’autres à la consommation d’alcool, de cannabis ou de cocaïne. Voilà ce que montrent des données du Baromètre santé 2010, rendues publiques lundi 16 janvier par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes).

Établi à partir d’un questionnaire auprès de 27 653 personnes, cette enquête fait d’abord apparaître que la consommation d’alcool est fréquente dans le secteur de la pêche et de l’agriculture : on y recense 16,6 % d’usagers quotidiens contre 7,7 % parmi l’ensemble des actifs de 16 à 64 ans. « Il s’agit là des personnes qui boivent de l’alcool tous les jours, par exemple lors des repas », souligne François Beck, responsable des études statistiques à l’Inpes.

 

L’administration, l’enseignement et la santé moins concernés

Un autre indicateur concerne les consommations ponctuelles importantes, c’est-à-dire le fait d’avoir bu au moins six verres en une occasion au moins une fois par mois.

Sur l’ensemble des actifs, on dénombre 19,2 % de personnes dans ce cas. Mais dans certains secteurs, les chiffres sont nettement plus élevés en particulier dans l’agriculture et la pêche (30,7 %), la construction (32,7 %), l’industrie (26,2 %) ou l’hébergement et la restauration (26,9 %).

La consommation de cannabis s’avère, elle, plus fréquente dans le milieu des arts et du spectacle (avec 16 % de personnes ayant consommé au moins une fois dans l’année), la construction (13 %) et l’hébergement-restauration (12,9 %).

Les milieux de la restauration, de l’information-communication et des arts-spectacles apparaissent enfin « particulièrement consommateurs » de toutes les autres drogues : cocaïne, ecstasy, poppers, champignons hallucinogènes.

Selon l’étude, quatre secteurs ont des consommations significativement plus faibles que le reste des actifs : l’administration publique, l’enseignement, le milieu de la santé humaine et de l’action sociale et les activités des services de ménage.

 

« C’est très important de sortir des tabous »

« Ces chiffres permettent de lever certain non-dits qui existent autour de cette question des drogues dans le milieu du travail. C’est très important de sortir des tabous si on veut mener une politique de prévention efficace et ciblée », souligne Étienne Apaire, président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), qui a rendu public hier un guide pratique sur ce thème à destination des acteurs du monde du travail.

À l’Inpes, on insiste toutefois sur le fait que l’activité professionnelle reste quand même un « facteur de protection » face aux conduites addictives. « Certaines conditions de travail peuvent certes parfois conduire des individus à augmenter leur consommation de drogues, note Étienne Apaire. Mais globalement, le niveau de consommation est plus élevé chez les chômeurs que chez les actifs. En fait, l’entrée dans le monde du travail, au même titre que certains autres événements (installation en couple, naissance du premier enfant), semble être, dans bien des cas, l’occasion d’abandonner certaines consommations de jeunesse. »

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