Systèmes de CO2 pour les cultures de cannabis
Culture du XXIème siècle
Culture du XXIème siècle
La seule manière de savoir si un système de CO2 est efficace et rentable pour la production finale d'une culture de cannabis est de cultiver une fois les mêmes génétiques dans les mêmes conditions mais sans CO2 puis de répéter la même culture avec les mêmes génétiques dans les mêmes conditions mais avec du CO2. Ce que peut nous apporter l'expérience pratique, la théorie ne le pourra jamais. C'est selon ce principe que j'ai rédigé cet article.
CO2
En petite introduction, je dirais que la plante utilise l'énergie venant d'une source de lumière pour réaliser la photosynthèse et convertir la matière inorganique en matière organique. Le CO2 joue un rôle fondamental dans ce processus. Les plantes s'alimentent de ce gaz quand il fait jour et le dévorent rapidement.
Le CO2 est inutile pendant la nuit car la plante n'a alors besoin que d'oxygène. Moi, je l'utilise pendant la journée durant la floraison et généralement, à partir de la troisième semaine qui coïncide à la période de production de résine, et jusqu'à la récolte.
Les deux autres données qui nous intéressent sont les niveaux de ce gaz qui se mesurent en parts par million (ppm) et qui, à cause de son poids, s'accumule dans la partie inférieure du placard de culture. Pour avoir une référence, il est bon de savoir que le niveau mondial se situe autour des 385 ppm, ce qui est considéré comme normal. Bien entendu, là où la pollution est plus importante, le taux de CO2 est plus élevé et là où c'est moins pollué, le taux est plus faible.
Pourquoi un système de CO2 peut-il augmenter ma production?
Le CO2 est déterminant dans la production d'hydrates de carbone (carbone, hydrogène et oxygène) qui alimentent nos plantes. Quand la plante reçoit cet élément, elle peut augmenter sa production de 5 à 20%. Tout dépendra de comment il est appliqué car si c'est mal fait, on peut obtenir des résultats très négatifs. Par conséquent, nous parlons ici d'un système pour des autocultivateurs qui ont un peu d'expérience et souhaitent optimiser leur production. Le CO2 est l'optimisation ultime à apporter à sa culture de marijuana.
Ces détails une fois clarifiés, je vais commenter les raisons pour lesquelles les taux de CO2 à appliquer aux cultures de marijuana optimisées par ce gaz étaient de 1500 ppm. Je dis bien "étaient", car aujourd'hui, on conseille d'autres valeurs. Lors d'une discussion avec mon ami Jorge Cervantes, il m'a parlé d'une étude récente (2014) réalisée aux E.U. qui conclut que la quantité indiquée pour nos cultures d'intérieures se situe plutôt vers les 1000 ppm, et c'est ce que je vais appliquer.
La vérité, pour rester réaliste, est que j'ai bien noté une augmentation de la production. Quand les plantes sont enrichies en CO2, leur croissance s'accélère, mais cela conduit également à ce que la plante se fatigue plus. J'ai essayé que cette accélération raccourcisse la période de floraison de cette variété. J'ai réalisé des tests avec des clones identiques et ai travaillé avec du CO2 et sans. Pour une variété de 8 à 9 semaines, la récolte a été avancée de deux ou trois jours.
Au fil de mes cultures, j'ai utilisé du CO2 de différentes manières, en faisant varier son efficacité par la méthode d'application:
- Solution maison: s'applique en profitant des gaz provenant de la combustion d'un poêle à gaz, d'un chauffage ou quelque chose de semblable. Je ne le conseille pas car on ne sait pas contrôler la quantité (ppm) de CO2 et si nous laissons les plantes exposées à des taux trop importants de CO2 sans contrôle, elles vont stresser et peuvent devenir hermaphrodite. Cette méthode peut causer de nombreux problèmes.
- Solution maison: Une autre solution maison est de mélanger de la levure fraîche avec de l'eau et du sucre ou du bicarbonate et du vinaigre mais cela provoque beaucoup de pagaille pour pas grand-chose car l'effet sur la plante est minimal. Ce type de solutions qu'on trouve sur les forums ne vaut pas la peine. Je ne les recommande pas. J'ai constaté que 2 ou 3 personnes dans un habitacle de 12m2 dégagent une quantité optimale de CO2 rien qu'en parlant et respirant.
- Solution basique, CO2 Boost: Si vous souhaitez augmenter le niveau de vos cultures, il vous faudra un système un peu plus sophistiqué conçu à cette fin. Par exemple, avec le CO2 Boost qui est un système simple et facile à appliquer. Il est composé d'un cube qui contient une formule patentée de CO2 organique. Il est amené à la culture par une pompe connectée au cube et reliée à un tuyau de silicone qui conduit le gaz à la zone de culture.
Avant d'appliquer ce produit, j'ai pris contact avec le fabricant qui m'a conseillé de fixer l'extraction du gaz le plus haut possible au-dessus des plantes pour que ce soit le plus efficace. C'est pourquoi il y a autant de "T", de sorties de distribution, que de plantes dans ma culture. J'ai construit un châssis en bois et réparti les sorties du tuyau de silicone au travers du filet qui sert au SCROG. Sur la photo, on voit la description. C'est une culture de 16 plantes et j'ai placé les sorties en "T" au-dessus de chaque plante pour que le gaz soit réparti aussi équitablement que possible.
Mon conseil est de commencer par un système simple, bon marché et facile à installer comme ce CO2 Bost et après quelques cultures, d'installer un système plus complexe, comme celui que j'ai aujourd'hui et qui est composé de trois éléments. C'est ce système de CO2 qui va finalement augmenter le plus votre production finale.
4° Solution professionnelle, générateur de propane + analyseur + sonde: Générateur de propane: Une bouteille de propane alimente le générateur en gaz qui est converti en CO2 par des brûleurs incorporés.
Il existe deux types de générateurs: avec veilleuse et sans veilleuse.
Générateur de propane avec veilleuse |
Avec veilleuse: Sur la photo, vous pouvez voir que son fonctionnement est fort semblable à celui d'un chauffage au gaz de la vie de quotidienne, muni de trois positions. Le cercle noir est la position éteinte, celui avec l'étoile, c'est pour allumer la veilleuse et celui avec la flamme, c'est quand il fonctionne et qu'il brûle du propane. Le point rouge qu'on voit en dessous du régulateur indique l'état dans lequel se trouve l'appareil et s'il travaille. Quand la lumière s'éteint, il faut l'éteindre et le mettre en position "éteint" pour éteindre la veilleuse également car elle génère de la chaleur et du CO2. Il faut rester conscient du fait que le CO2 n'est bénéfique que durant la période diurne et qu'il est nocif pendant le cycle nocturne et peut alors stresser les plantes. Si les taux de CO2 sont très élevés, la plante peut produire des fleurs mâles et se transformer en hermaphrodite.
Générateur de propane sans veilleuse |
Sans veilleuse: Plus simple et efficace car il suffit de mettre l'interrupteur d'allumage sur "ON" pour qu'il se mette à fonctionner jusqu'à ce que la bouteille de propane soit vide et qu'il faut la changer. Le connecteur noir qu'on voit sur la photo vient de l'analyseur qui donne l'ordre de se connecter. L'appareil se met seulement en marche quand la lumière est allumée.
Pour cela, je vous recommande l'appareil "sans veilleuse" car l'allumage et l'extinction sont automatiques, ce qui le rend totalement autonome et apporte une sécurité supplémentaire.
- Analyseur: cet appareil centralise toutes les informations et contrôle la mise en route et la régulation du générateur de propane. On peut choisir la quantité de ppm de CO2 que l'on veut et la rangée dans laquelle il va se mouvoir. C'est très facile. Si on règle l'appareil pour avoir 1000 ppm de CO2 dans la culture, il donnera l'ordre au générateur de propane jusqu'à atteindre ce taux et l'éteindra une fois atteint. Comme nous lui avons donnée une rangée de 150, quand la quantité de CO2 sera descendue à 850 ppm, il relancera un signal au générateur de propane pour qu'il recommence à travailler. De cette manière, il nous garantit une quantité "optimale" de CO2 en permanence dans la culture.
Il existe deux types d'analyseurs: analogique et digital.
- Analogique: Celui que je préfère est le modèle qu'on voit sur la photo. Il est composé de deux indicateurs circulaires, un pour régler les ppm de CO2 que nous souhaitons obtenir et l'autre qui sert à indiquer la "rangée". Ainsi, c'est facile. Il est également accompagné d'une sonde qui mesure les niveaux de gaz.
- Digital: J'ai essayé cinq analyseurs différents et celui sur la photo est le plus efficace et le plus facile. Il est muni d'un bouton (display) qui donne accès à un menu simple qui permet de régler le niveau maximal de ppm de CO2 et un taux minimal qui activera le générateur. Sur son écran, on peut visualiser les valeurs programmées et les taux de ppm de CO2 qu'il y a dans la culture en ce moment.
- Sonde: Elle est chargée de nous indiquer la quantité de ppm de CO2 qu'il y a dans la culture. Il est indispensable de savoir à tout moment les ppm de CO2 si on veut optimiser sa culture au CO2. Une trop forte dose produit un stress important pour la plante qui peut alors devenir hermaphrodite et produire des fleurs mâles, ou se détériorer physiquement. En général, la sonde est placée au centre de la culture à une hauteur moyenne. De cette manière, elle donne les données les plus globales et objectives.
Analyseur digital + Sonde |
Information intéressante: En plus du générateur de propane pour produire du CO2, il faut savoir qu'on peut également utiliser une bouteille de CO2 avec une électrovalvule mais c'est beaucoup plus cher que l'utilisation d'un générateur de CO2 au propane. La bouteille de 9,5 kilos de CO2 peut coûter jusqu'à 10 fois plus chère que la bouteille de propane.
Durée d'une bouteille de propane: Je ne commence à enrichir mes cultures qu'à partir de la 3ème semaine de floraison et jusqu'à la fin de la culture. C'est-à-dire, environ 6 semaines par culture. Une bouteille de propane me coûte 14€ et j'en ai pour 2 cultures. L'espace de culture est de 12 m2 (plus de 28 m3) et j'en ai pour 7€ de propane par culture, très peu donc. L'unique inconvénient est l'investissement initial de tout l'équipement.