Réforme de la politique des drogues à l'ONU en 2013
    Explication des Open Society Foubdations
Explication des Open Society Foubdations
Au cours des dernières décennies, la guerre internationale contre la  drogue a conduit à des crises de santé publique, l'incarcération de  masse, la corruption et la violence alimentée par le marché noir.
 
 Les gouvernements ont commencé à appeler à une nouvelle approche, et les  réformes dans certains pays ont favorisé un élan sans précédent pour le  changement. Pressée par les dirigeants d'Amérique latine fatigués par  la guerre à la drogue, l'Assemblée générale de l'ONU prévoit de tenir un  examen du système de contrôle des drogues en 2016.
Qu’est-ce que l’UNGASS ?
La  session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies, ou  l'UNGASS, est une réunion des États membres de l'ONU pour évaluer et  débattre de problèmes mondiaux tels que la santé, le genre, ou dans ce  cas, les priorités du contrôle des drogues mondiales. La dernière fois  qu'une session spéciale sur la drogue s'est tenue, en 2009, son objectif  était l'élimination totale des drogues dans le monde. Aujourd'hui, les  leaders politiques et les citoyens poussent à repenser cette approche  inefficace et dangereuse.
Pourquoi ce sommet compte ?
Les débats internationaux sur les drogues ne sont rarement plus que la réaffirmation de l'ordre établi. Mais 2016 est différent.
Jamais  auparavant autant de gouvernements n’ont exprimé leur mécontentement  avec le régime international de contrôle des drogues. Jamais, à ce  degré, les citoyens n'ont mis la réforme des lois sur la drogue à  l'ordre du jour et adopté des propositions de réglementation par le  biais de référendums ou de campagnes populaires. Jamais auparavant les  bénéfices pour la santé des approches de réduction des risques - qui  préviennent des overdoses et la transmission de maladies comme le VIH -  n’ont été plus clairs. Pour la première fois, il y a une défiance  importante aux niveaux local, national et international.
 
L’UNGASS 2016 est une occasion unique de mettre fin aux horreurs  de la guerre à la drogue et de prioriser à la place la santé, les  droits de l'Homme et la sécurité.
Mais en quoi une réunion de l'ONU comme celle-là a à voir avec la vie des gens ordinaires?
Le  simple fait est que si votre gouvernement veut introduire une réforme  de la politique des drogues, il peut avoir à se débattre avec les  gardiens du système de contrôle des drogues de l'ONU.
Par  exemple, au début des années 1990, la Suisse fait face à un grave  problème de drogue. Le pays avait des scènes de drogues à ciel ouvert et  l'un des taux les plus élevés de VIH en Europe de l'Ouest. Plutôt que  les infructueuses approches traditionnelles de la justice pénale, le  gouvernement a innové des services de santé tels que la prescription  d'héroïne, les salles de consommation supervisées, et le traitement de  santé communautaire. Le peuple suisse a approuvé cette politique à  travers une série de référendums.
Les résultats ont été révélateurs.
Le  nombre de nouveaux consommateurs d'héroïne a diminué, passant de 850 en  1990 à 150 en 2002; les décès liés aux drogues ont diminué de plus de  50 pour cent entre 1991 et 2004; les niveaux de nouvelles infections au  VIH ont chuté de 87 pour cent en 10 ans, et il y a eu une réduction de  90 pour cent de la criminalité sur les biens commis par des personnes  usagères de drogues.
Cependant, plutôt que de louer ces succès,  le groupe de l'ONU en charge des drogues (l'Organe international de  contrôle des stupéfiants) a accusé le gouvernement suisse « d'aide et/ou  d'encouragement à la perpétuation de crimes impliquant la possession et  l'usage de drogues illicites, ainsi que d'autres infractions pénales, y  compris le trafic de drogue. »
Lorsque l'Uruguay a expérimenté  de nouvelles politiques sur le cannabis, le président de l'Organe  international de contrôle des stupéfiants est allé encore plus loin,  accusant l'Uruguay de manifester une « attitude de pirates. » Ce genre  d'insulte envers un pays est extrêmement rare pour un organisme de ce  genre.
En plus de la critique, certains de ces fonctionnaires ont  par le passé applaudi quelques-uns des pires excès du contrôle des  drogues. Par exemple, après que la Bulgarie ait adopté une loi rendant  la possession de petites quantités de drogues passible d'incarcération  obligatoire jusqu'à 15 ans d'emprisonnement, le Conseil international de  contrôle des stupéfiants a salué la Bulgarie pour « son engagement  politique et sa volonté de faire face à l'abus de drogues. »
Alors  que la condamnation de ces organes peut ne pas dissuader les pays  puissants, il peut décourager les plus petites nations à expérimenter  des approches alternatives.
Si cet événement est prévu pour 2016, pourquoi en parlons-nous maintenant?
Comme  pour tous les sommets de l'ONU, le travail préparatoire commence  longtemps à l'avance. Le contenu, les priorités et les stratégies sont  déterminés des mois et des années en avance. C'est pourquoi il est temps  pour les gens de s'exprimer et de raconter à leurs gouvernements que le  statu quo n'est pas acceptable. Le changement est possible, et le  processus commence maintenant.
Comment sont impliqués les Foundations de l’Open Society?
Pendant  des décennies, nous avons promu la recherche documentant les coûts  élevés de la guerre contre la drogue, ainsi que les réussites des pays  qui ont mis en œuvre des politiques intelligentes.
En prévision  de l'UNGASS, nos partenaires travaillent avec des groupes de la société  civile et les gouvernements pour promouvoir un véritable débat sur la  réforme de la législation sur les stupéfiants. Ce travail comprend la  coordination des réunions entre les gouvernements et les organisations  de terrain, la publication de rapports sur les priorités du débat  international, l'organisation de journées d'action pour attirer  l'attention sur les dommages de la guerre de la drogue, et la tenue de  manifestations qui feront participer les décideurs politiques.
Il  y aura des campagnes sur les médias sociaux, des journées d'action, des  invitations aux décideurs politiques à se lever pour le changement, et  bien plus encore. Les Fondations de l'Open Society feront des annonces  régulièrement.
Source: http://www.talkingdrugs.org/