Pratiquement impossible de mourrir d'une surdose de marijuana
Deux spécialistes québecois rejettent cette conclusion
Deux spécialistes québecois rejettent cette conclusion
Alors que l’histoire d’une femme britannique décédée d’une surdose de marijuana fait énormément jaser sur le web, deux spécialistes québécois rejettent cette conclusion.
«Le cas de la dame en particulier je ne le connais pas, mais elle est décédée d’autre chose que d’une surdose de marijuana. Le fait qu’elle ait pris de cette drogue est circonstanciel», affirme le spécialiste en biologie clinique et en pharmacologie, Mohamed Ben Amar.
Selon ce que rapportent plusieurs tabloïds comme le Daily Mail, Gemma Moss, une mère de trois enfants, a été retrouvée morte en Angleterre, après avoir fumé un demi-joint avant de s’endormir.
Quantité énorme
Le médecin légiste a conclu à une mort par surdose de marijuana. Elle serait donc la première personne à mourir de cette façon, puisqu’à ce jour, aucun décès n’a été lié à ce genre de surdose.
Selon M. Ben Amar, qui se base sur une étude publiée en 1997, une personne devrait consommer l’équivalent de 681 kg de marijuana, soit 1500 livres, en 15 minutes pour atteindre la dose mortelle.
«C’est vraiment très peu probable qu’elle soit morte d’une surdose, étant donné l’indice thérapeutique très élevé du cannabis, soit 40 000. C’est le plus élevé de tous les psychotropes et un des plus élevés de tous les médicaments connus», soutient l’ancien professeur en pharmacologie, Louis Léonard.
L’indice thérapeutique indique l’écart entre la dose qui fait de l’effet et la dose mortelle. Donc, si une personne ressent un effet avec 1 g de marijuana, il lui faudrait 40 000 g (40 kg) pour la tuer.
Comparaison avec l’alcool
Par comparaison, l’alcool a un indice thérapeutique de 4 à 10. Ainsi, si une personne boit un litre de bière pour avoir l’effet recherché, il lui faudrait de 4 à 10 litres pour mourir d’une surdose.
«C’est pour cette raison que la mortalité n’a pas jamais été le cheval de bataille des détracteurs de la marijuana, explique M. Léonard. Ce n’est pas comme la cocaïne, qui a un indice thérapeutique beaucoup plus faible. Les gens qui en prennent et qui deviennent accros ont besoin chaque fois d’une plus grande dose pour avoir de l’effet, et elles se rapprochent de plus en plus de la dose mortelle.
M. Ben Amar avance que la dame a pu mourir d’une crise cardiaque, étant donné que la marijuana peut faire augmenter le rythme cardiaque.
Mais dans ce cas, il faudrait vérifier si elle avait des antécédents d’arythmie ou d’insuffisance cardiaque.
Source : http://www.journaldemontreal.com/