Pourquoi j'ai changé d'avis au sujet du cannabis: témoignage d'un médecin

Soft Secrets
10 Jun 2014

"Un pouvoir médicinal immense"


"Un pouvoir médicinal immense"



L’année dernière, j’ai travaillé sur un nouveau documentaire appelé « weed ». Le titre peut vous paraître banal, le contenu ne l’est pas. J’ai voyagé à travers le monde pour interviewer des experts médicaux, des cultivateurs et des malades. Je leur ai parlé franchement et leur ai posé des questions. Ce que j’ai découvert fut sensationnel.

Bien avant le début de ce projet, j’avais passé en revue la littérature scientifique américaine sur le cannabis et n’avais guère été impressionné. En lisant ces articles, cinq ans auparavant, il aurait été difficile pour moi de trouver des arguments en faveur du cannabis. J’ai même écrit à ce sujet un article dans TIME magazine en 2009 qui s’intitulait « Pourquoi je voterai non au cannabis »

Eh bien, je suis ici pour m’excuser.

Je m’excuse parce que je n’avais pas cherché assez loin, jusqu’à maintenant. Je n’avais pas lu les rapports provenant de l’étranger, de plus petits laboratoires qui réalisent des recherches remarquables et je restais sourd au concert de patients qui clamaient une amélioration de leurs symptômes en prenant du cannabis.

Au lieu de cela, je les voyais comme n’importe qui ayant envie de se défoncer. Je croyais, à tort, les rapports de la DEA sur la marijuana, la classant en schedule 1 substance (la catégorie des drogues les plus dangereuses sans valeur thérapeutique) qui se basaient sur de solides preuves scientifiques. Ca ne pouvait être faux.

En fait, ils n’avaient aucune preuve scientifique valable et maintenant je sais que rien de ce qui a été affirmé sur le cannabis n’est vrai. Le cannabis n’est pas toxique et son pouvoir médicinal est immense. En fait, parfois il n’y a que le cannabis qui marche. Prenez le cas de Charlotte Figi, que j’ai rencontrée au Colorado, elle a commencé à faire des crises d’épilepsies peu de temps après sa naissance. A 3 ans, elle en faisait 300 par semaine alors qu’elle prenait de nombreux médicaments, avec le cannabis, elle n’en fait plus que 2 à 3 par mois.

J’ai rencontré beaucoup de malades comme Charlotte, passé du temps avec eux et me suis rendu compte qu’il était absolument irresponsable de ne pas fournir les meilleurs soins que nous pouvons en tant que communauté médicale, soins qui doivent inclure le cannabis.

Nous avons été systématiquement trompés, de façon terrible depuis 70 ans, et je présente mes excuses pour mon propre rôle dans cette tromperie. J’espère que cet article remettra les pendules à l’heure.

Le 14 Août 1970, le secrétaire assistant à la santé le docteur R.O.Egeberg écrivit une lettre au gouvernement, recommandant de classer le cannabis en schedule 1, non pas grâce à des preuves scientifiques mais par absence de preuves qui prouveraient sa dangerosité ! Preuves qui devaient arriver dans un avenir proche. Alors que je continuais mes investigations, je découvrais qu’en fait, Egeberg disposait d’importantes études, qui pour certaines dataient de plus de 25 ans. Elles montraient que le cannabis avait un faible pouvoir addictif, surtout si on le compare à l’ensemble des drogues, légales ou non. Elle ne conduit pas aux drogues dures et les syndromes de sevrages sont modérés. La seule nuisance suspectée est d’être nuisible au développement du cerveau chez les enfants. Je ne laisserais pas mes enfants consommer de l’alcool, je ne les laisserais pas non plus consommer de la marijuana et leur expliquerais pourquoi ne pas en consommer avant que le cerveau ne soit complètement formé.

En continuant d’investiguer, je découvrais que l’usage de la marijuana n’était pas nouveau, il y avait en fait des centaines d’articles qui vantaient les qualités du cannabis. Ces articles écrits dans la première moitié du XIXème siècle décrivaient l’usage de la plante pour soigner les névralgies, les convulsions, l’amaigrissement et nombre d’autres affections.

Pour faire des recherches sérieuses aux Etats-Unis vous avez besoin de deux choses importantes. D’abord, vous avez besoin de marijuana, mais c’est illégal. La deuxième chose c’est une approbation. C’est quasiment impossible. Au milieu de tout ça, il y a les patients qui dépendent du cannabis comme leur seule médication.

Avant la prohibition en 1943, le cannabis fonctionnait à merveille pour toute sorte de douleurs, même les plus horribles, maintenant les médicaments prescrits, la plupart à base de pavot (morphine, oxycodine…) ne marchent pas bien et posent un grave problème d’addiction et de sevrage.

Un américain meurt toutes les 19 minutes d’une intoxication médicamenteuse, le plus souvent accidentelle. Personne n’est jamais mort du cannabis.

Je suis donc allé voir plus loin, je m’intéresse de près aux recherches espagnoles et israéliennes sur le cannabis et ses effets anti-cancer ainsi que ses composants. Je suis aussi les travaux du Dr Mechoulam sur les effets de la plante sur les troubles de stress post traumatiques. Je promets de faire de tout ce qu’il faut pour aider, honnêtement, à dire et expliquer la vérité pour la connaissance de chacun. Les citoyens de 20 états et le District of Columbia ont légalisé par vote la marijuana médicale et d’autres états sont sur le point de le faire.

Une pensée pour Egeberg qui écrivit cette lettre en 1970 et qui mourut il y a 16 ans, je me demande ce qu’il aurait pensé de tout cela s’il avait toujours été en vie.

By Dr. Sanjay Gupta, CNN Chief Medical Correspondent, 08.08.13

Source: http://www.cnn.com/2013/08/08/health/gupta-changed-mind-marijuana
Source : http://ufcmed.org

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