Pourquoi doit-on distinguer le cannabis récréatif du cannabis médicinal?
L'usage récréatif, un frein pour la recherche?
L'usage récréatif, un frein pour la recherche?
Le cannabis légal est un sujet important, surtout aujourd’hui. Alors que l’époque de la condamnation pure et simple du cannabis, symbolisée par le film Reefer Madness, s’estompe lentement mais sûrement, de plus en plus de personnes découvrent les subtilités du cannabis et de sa consommation ; usage récréatif ou médical, fumé ou vaporisé, etc.
Le paysage de l’activisme comporte deux groupes qui peuvent parfois s’opposer : les utilisateurs à titre récréatif et les utilisateurs à titre thérapeutique. Bien qu’il n’existe aucun conflit actif entre les deux groupes, dans une perspective de légalisation du cannabis, il est important de faire une distinction entre eux et leurs programmes respectifs.
Maintenir une réputation conjointe, ou le fléau de la recherche sur les cannabinoïdes
Cela fait plus d’un siècle que les patients luttent pour obtenir la légalisation du cannabis et des médicaments à base de cannabis. À l’heure actuelle, un assez grand nombre de pays, et plus de 20 états américains, autorisent le cannabis médicinal pour une liste spécifique de maladies, précisant les affections éligibles en fonction des lois locales en vigueur. Ainsi, en vertu de ces lois, les personnes atteintes de glaucome, de dépression, de sclérose en plaques et de quelques autres maladies peuvent se voir prescrire légalement du cannabis médicinal.
En revanche, de très nombreuses études ont démontré à plusieurs reprises que le cannabis pouvait soulager les symptômes d’autres maladies pour lesquelles les groupes pharmaceutiques ne disposent d’aucun remède : troubles neurodégénératifs (démence, SLA, etc.), affections entraînant des convulsions (épilepsie, syndrome de Gilles de la Tourette, etc.), tumeurs, et bien d’autres. Pourquoi ces maladies ne sont-elles pas encore traitées avec le cannabis ?
Ce n’est un secret pour personne, la recherche sur les cannabinoïdes rencontre encore d’innombrables obstacles, malgré la quantité astronomique de preuves anecdotiques disponibles qui démontrent les effets positifs du cannabis sur bon nombre de symptômes. Tout le monde sait également qu’un grand nombre de ces efforts de recherche ont été arrêtés avant même de commencer, la plupart du temps sous le couvert de motifs administratifs.
Le professeur Sanjay Gupta, correspondant médical de CNN et l’une des rares voix influentes du cannabis à usage médical dans les médias, a abordé la question à travers l’exemple de l’un de ses collègues chercheurs, le docteur Suzanne Sisley, que l’Université de l’Arizona (USA) a licencié en raison de son choix de thématiques. Le Dr Sisley est loin d’être l’unique exemple de recherche sur les cannabinoïdes déviée par des représentants de l’ordre établi, bien que la plupart de ces projets n’aillent pas suffisamment loin dans le processus d’approbation pour être médiatisés.
La recherche sur les cannabinoïdes est-elle freinée par le cannabis à usage récréatif ?
La réponse est « non, mais oui.» Malheureusement, beaucoup de gens sont encore vivement opposés à la légalisation du cannabis pour quelque fin que ce soit, et notamment pour son usage récréatif. Les sociétés modernes ne reconnaissent pas le droit à l’enivrement comme un besoin vital, du moins pas au niveau conventionnel, ce qui complique l’acceptation générale de la démocratisation de l’usage occasionnel du cannabis. Et même si les propriétés médicales du cannabis sont clairement démontrées dans les innombrables études mentionnées plus haut et n’impliquent pas toujours un enivrement réel en fonction des cannabinoïdes mis en lumière, il semble qu’il existe toujours un barrage là où devrait se trouver une séparation scientifique entre cannabis à usage médical et cannabis à usage récréatif.
À cet égard, il est assez juste, quoique tragique, d’admettre que le mouvement Reefer Madness a remarquablement réussi à apprendre aux populations à ignorer la vie des patients au profit des opinions puritaines et bigotes par simple convenance. Il n’est donc pas surprenant d’observer un nombre croissant d’associations ou de groupes liés au cannabis thérapeutique se démarquer explicitement de l’aspect récréatif, simplement parce qu’une tolérance excessive de la plante de cannabis dans son ensemble peut apporter une connotation négative à leur cause.
Le cannabis à usage récréatif marche sur les plates-bandes du cannabis médicinal
Il serait irresponsable de considérer le cannabis comme absolument inoffensif. Les consommateurs réguliers de cannabis à titre récréatif s’accordent eux-mêmes à dire que même s’il est tout à fait impossible de faire une overdose avec du cannabis et que celui-ci ne peut pas directement nuire à la santé, une réglementation est nécessaire, à la fois pour