Le CSA a décidé qu’il n’y avait pas lieu de sanctionner France 3, après la diffusion d’un épisode de Plus belle la vie expliquant comment rouler un joint, a-t-on appris jeudi auprès de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a cependant décidé «d’appeler l’attention du président de France Télévisions sur la nécessaire prudence qui doit s’attacher au traitement des sujets relatifs aux drogues illicites dans les fictions», précise-t-il dans un courrier adressé à la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), devenue depuis Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), qui l’avait saisi le 10 mars.

Dans sa réponse du 25 mars, dont l’AFP a obtenu copie, le CSA note avoir observé dans l’épisode incriminé, «que pendant une longue séquence, le public assistait à l’énumération des termes relatifs aux produits issus du cannabis et à la description du matériel et des techniques de préparation permettant de consommer de telles substances». Mais il relève que cet épisode avait été précédé «d’un avertissement sur la dangerosité de l’utilisation de produits stupéfiants», et qu’il «s’inscrivait dans un processus narratif permettant, à l’issue de l’épisode diffusé le 6 mars, de souligner les effets négatifs du cannabis».

La présidente de la Mildeca, Danièle Jourdain-Menninger, avait notamment demandé au CSA si cet épisode était «conforme» s’appuyant sur une délibération du CSA du 17 juin 2008, qui demande, «s’agissant des programmes de fiction et dans le respect de la liberté de création des auteurs, aux services de télévision qui coproduiraient de tels programmes de ne montrer une prise de drogue illicite que lorsque le scénario le justifie et de veiller à ce que ce dernier ne soit pas incitatif, notamment vis-à-vis des jeunes téléspectateurs».

«Au regard de la liberté de création des créateurs, le Conseil a estimé que cette séquence restait dans les limites de ce que la recommandation du 17 juin pouvait permettre d’admettre», précise le CSA. Dans un communiqué, la Mildeca «prend acte» de cet avis, et «se satisfait» du rappel à la prudence demandé par le CSA. Elle souligne que le débat suscité par sa saisine du CSA «contribuera ainsi à la responsabilisation de chacun face aux conduites addictives, et plus particulièrement à celle des media eu égard à leur pouvoir de prescription».

AFP