Les extraits de cannabis doivent-ils être considérés comme drogues dures ou drogues douces?
 
    Une nouvelle règlementation en fonction du taux de THC?
Une nouvelle règlementation en fonction du taux de THC?
On constate dans le monde entier une augmentation de l’usage d’extraits de cannabis, comme par exemple la cire, consommés selon la technique dite du « dabbing ». Cet usage fait actuellement l’objet d’une discussion aux Pays-Bas. Ainsi, l’Union néerlandaise des détaillants en cannabis (Bond van Cannabis Detaillisten ou BCD) appelle les exploitants des coffee shops à stopper immédiatement la vente de concentrés sous forme de cire afin de protéger leur secteur.
« Cire de cannabis » ou « huile de cannabis extraite au butane (BHO) »  sont certains des noms servant à désigner habituellement les concentrés  utilisés lors du dabbing. Ils contiennent de 75 % jusqu’à même 90 % de  substances actives, contre 30 % environ pour les fleurs séchées de  variétés de cannabis très puissantes. Si la cire est fabriquée  correctement, le dabbing est une alternative pure et efficace à toutes  sortes d’autres méthodes de consommation.
Alors que l’usage de  concentrés de cannabis par dabbing augmente également aussi aux  Pays-Bas, le pays est confronté à la question de savoir si cette méthode  de consommation est conforme à la célèbre politique de tolérance  néerlandaise.
C’est le taux élevé de tétrahydrocannabinol (THC),  l’une des substances actives contenues dans le cannabis, qui a fait  naître cette discussion. Le débat est alimenté par une loi en passe  d’être votée, désignée comme « Norme des 15 % de THC ». Si cette loi  entre en vigueur, la vente de cannabis ayant un taux de THC supérieur à  15 % ne sera plus autorisée. Ce type de cannabis sera considéré comme  une drogue dure.
Actuellement, la loi néerlandaise sur les  opiacés établit une distinction entre les produits contenant du THC et  composés de matières végétales et l’huile de haschisch. L’huile est  considérée comme une drogue dure et figure par conséquent sur la Liste I  de la loi sur les opiacés ; une distinction qui date de 1976,  c’est-à-dire des débuts de la politique de tolérance aux Pays-Bas. Le  cannabis et le haschisch sont des drogues douces et figurent sur la  Liste II de la loi sur les opiacés.
 
Éléments botaniques
En 2010, la Cour suprême  néerlandaise a prononcé un jugement au sujet du haschisch Ice-O-Lator.  Ce haschisch contient des concentrations élevées de THC qui sont  comparables à celles de l’huile de haschisch, mais selon la Cour  suprême, ce n’est pas ce qui est déterminant pour savoir si ce produit  doit aussi figurer sur la Liste I. La Cour suprême estime qu’il faut  uniquement examiner si le produit contient des éléments botaniques  (végétaux). C’est le critère essentiel pour déterminer si un produit à  base de cannabis doit figurer sur la Liste I ou sur la Liste II. Le  haschisch Ice-O-Lator contient des éléments végétaux alors que de la  cire correctement produite ne contient pas de résidus botaniques.
 
Stopper la vente de cire
C’est pourquoi le BCD appelle  dans une lettre tous les exploitants de coffee shops à stopper la vente  de cire et d’extraits du même type. Dans cette lettre, Jan Goos,  président du BCD, déclare : « La vente de cire fournit un argument  supplémentaire aux pouvoirs publics pour mettre en place une  interdiction du cannabis ayant un taux de THC supérieur à 15 %. Cette  mesure est un pas supplémentaire en vue de la désintégration de la  politique néerlandaise concernant les drogues douces et les coffee  shops. Ce serait un comble si la branche contribuait elle-même à cette  politique de désintégration en vendant de la cire. »
 
 Source : sensiseeds.com
 
     
     
    