Légaliser le cannabis au Canada, le combat d'une vie

Soft Secrets
16 Aug 2014

L'histoire de Marc Emery


L'histoire de Marc Emery

Près de cinq ans d'emprisonnement aux Etats-Unis n'ont pas entamé la détermination du Canadien Marc Emery, un activiste de longue date de la légalisation de l'usage du cannabis, revenu avec l'idée d'obtenir sa revanche dans les urnes.

"J'ai l'intention de continuer à faire pression pour la libéralisation de l'usage du cannabis et je continuerai à en fumer et à militer pour", clame à l'AFP Marc Emery qui, à 56 ans, arbore un peu plus de cheveux gris et un léger embonpoint.

Extradé par le gouvernement conservateur canadien, les Etats-Unis l'ont condamné pour avoir vendu et expédié par la poste plus de trois millions de graines de marijuana à des clients américains.

Celui qui s'était autoproclamé "prince de l'herbe" est depuis son retour mardi au Canada en campagne contre le Premier ministre Stephen Harper et son gouvernement conservateur, qu'il juge responsables de lui avoir gâché des années de sa vie.

"Je vais m'appuyer sur plus de trois millions de sympathisants contre le gouvernement Harper" tout en veillant à ce que le parti libéral et son chef Justin Trudeau mettent en oeuvre la légalisation dès leur victoire aux législatives d'octobre 2015.

Ce thème sera l'un des enjeux du prochain scrutin électoral et Justin Trudeau, qui a reconnu l'an dernier avoir consommé du cannabis alors qu'il était déjà élu au Parlement canadien, s'est prononcé en faveur de cette légalisation.

Marc Emery, qui a fondé en 2000 le Parti de la marijuana, va donc faire campagne pour les libéraux. Son épouse, Jodie Emery, qui ne le quitte plus depuis qu'il est revenu au Canada, vise l'investiture de ce parti dans une circonscription de Vancouver (ouest).

- Souvent trahis -

"Je suis confiante dans le fait que nos efforts pour libéraliser l'usage du cannabis vont être fructueux bientôt", avance Jodie Emery, le téléphone collé à l'oreille pour fixer le prochain rendez-vous média ou organiser l'accueil des sympathisants du côté de Vancouver ce week-end. "Nous allons parler d'une seule voix aux prochaines élections et apporter aux gens ce qu'ils attendent" en fédérant tous les sympathisants de l'Atlantique au Pacifique.

Marc Emery sait bien que les promesses électorales sont souvent laissées en chemin. "Nous avons été trahis à plusieurs reprises dans le passé, et cette fois nous allons nous assurer que cela n'arrivera plus", martèle-t-il en rappelant les volte-face des libéraux et des conservateurs dans le passé.

L'assouplissement de la législation canadienne, quand la loi reste répressive chez le voisin américain, fait dire aux tenants d'une ligne dure que cela augmenterait les trafics et aboutirait à la main mise de cartels mafieux, ou encore encouragerait le tourisme ou l'immigration de fumeurs au Canada.

"Dans pas mal d'Etats américains des parlementaires et des activistes travaillent à cette légalisation et notre espoir est que les groupes de pression réussissent aussi aux Etats-Unis" à faire tomber les barrières sociales et légales, dit Marc Emery.

Si le prix est fixé à un dollar le gramme des deux côtés de la frontière, ceci empêchera tous les trafics, explique-t-il en soulignant que la libéralisation permettrait aussi de donner un coup de pouce à l'industrie touristique et donc à l'économie canadienne dans son ensemble.

Depuis mi-2010 dans sa prison aux Etats-Unis, il a été "inondé de lettres et de courriels du monde entier" et a dépensé 18.000 dollars pour y répondre et faire entendre sa voix au-delà des barreaux.

"J'ai été arrêté 28 fois pour du cannabis et j'ai fait 23 fois de la prison", et rien ni personne ne freinera son enthousiasme, rappelle celui qui était aussi à la tête d'une affaire florissante de culture de graines de cannabis et du magazine Cannabis Culture avant son extradition aux Etats-Unis, des responsabilités reprises par son épouse Jodie.
Source : http://www.lepoint.fr/

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