Le vote des stoners aux elections presidentielles

La France n’a jamais été aussi proche de la légalisation du cannabis. Pour la première fois, un candidat en mesure de l’emporter propose dans son programme, la légalisation. Il s’agit bien sûr de Jean-Luc Mélenchon. Il y a quelques semaines, en suivant les sondages, nous pensions que la légalisation ne serait pas pour cette fois ci. Benoît Hamon, l’autre candidat pro-légalisation était alors en tête des intentions de vote et JLM avait refusé de se désister à son profit. Les courbes se sont ensuite croisées et nous avons pu assister à la remontée spectaculaire de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages. Ce n’est bien sûr pas la première fois que des candidats à l’élection présidentielle proposent de légaliser le cannabis. Des partis comme les Verts, les Radicaux de gauche ou le NPA l’avaient déjà proposé pour les élections précédentes mais ils n’avaient jamais été en mesure de l’emporter. La plupart de stoners ne votent pas en fonction du cannabis et c’est même pour eux un sujet secondaire. La personnalité du leader de la France insoumise n’est pas consensuelle. Son programme ne convient pas à tout le monde et provoque la polémique sur de nombreux sujets. Les français sont devenus beaucoup plus exigeants et, contrairement aux élections précédentes, le président élu devra tenir ses engagements. Cela signifie, qu’en cas de victoire, JLM légalisera bien le cannabis. Mais cela est valable dans les deux sens, et si c’est un autre candidat qui est élu, il risque de n y avoir aucune évolution favorable des lois sur le cannabis pendant cinq ans. Contrairement à ce que l’on aurait pu prévoir, le thème du cannabis a été très peu abordé dans la campagne. Les débats ont surtout été dominés par les affaires et l’économie et la question du cannabis, qui intéressait beaucoup les médias généralistes il y a quelques mois, a été relégué au second plan. La grande erreur de Jean-Luc Mélenchon a été de prononcer la phrase suivante « Je suis totalement contre la cannabis et c’est pour ça qu’il faut le légaliser ». Le candidat de la France insoumise montre ainsi qu’il ne voit le cannabis que sous son aspect négatif. Pour lui, la légalisation du cannabis permettra surtout de prélever des taxes pour financer de grandes campagnes de prévention, en particulier à destination des jeunes. En ne voyant que les aspects négatifs, JLM fait preuve d’un certain mépris ou d’un manque d’intérêt à l’égard des stoners et des nombreux botanistes, passionnés de cannabis ou professionnels du secteur qui consacrent la majeure partie de leur vie à la culture ou à la recherche sur cette plante.  En résumant ainsi son point de vue, il ne prend pas en compte, non plus,  l’utilisation thérapeutique du cannabis. En se prononçant « totalement contre le cannabis », Jean-Luc Mélenchon fait preuve d’un certain égoïsme car, il est probablement consommateur d’alcool, au moins occasionnel,  comme la quasi totalité des français. Quelles auraient été les réactions s’il était allé visiter un vignoble et avait prononcé la phrase suivante : « Je déteste le vin et c’est pour ça que je pense qu’il ne faut pas revenir à la prohibition » ? L’alcool fait pourtant beaucoup de dégâts dans le population et provoque de nombreux accidents et nuisances à autrui. Pourquoi alors, ne pas être « totalement contre » ? Dans son programme, Jean-Luc Mélenchon donne peu de détails sur la mise en place de cette légalisation. On sait seulement que le cannabis sera taxé et vendu dans des magasins agréés par l’état comme le sont déjà le tabac et l’alcool. S’il est élu, les débats pour un projet de loi pour la légalisation ne devraient pas commencer avant au moins quelques mois car ce n’est pas pour lui, une priorité. Les cannabinophiles devront alors faire entendre leur voix pour défendre les intérêts des consommateurs et des auto producteurs. Comme on le voit au Canada, la préparation des débats sur la légalisation et l’organisation de la production et de la vente de cannabis peuvent prendre un certain temps. Pendant cette période, le cannabis restera interdit, sauf si le nouveau gouvernement décide de faire voter immédiatement la dépénalisation. Les élections législatives pourraient aussi réserver des surprises et il faudra que Jean-Luc Mélenchon puisse compter sur la majorité de l’assemblée nationale pour faire voter ses nouvelles lois. Il ne reste plus que quelques jours avant le premier tour des élections présidentielles. Selon les sondages, les quatre principaux candidats ont une chance de passer le premier tour, en tenant compte des marges d’erreur. Ces quatre candidats ne sont séparés que de quelques points et tout reste donc possible. On peut alors envisager six combinaisons différentes pour le deuxième tour. De plus, on prévoit un taux d’abstention record et une grande partie des français ne sait toujours pas pour qui elle va voter. Il ne vous reste plus qu’à faire votre choix et à aller mettre votre bulletin dans l’urne, pour ceux d’entre vous qui sont inscrits. OF