Le vaporisateur à cannabis est-il légal?

Soft Secrets
15 Dec 2014

Un risque à prendre...


Un risque à prendre...







Vapoter du cannabis à sa guise sera bientôt possible, affirment les créateurs du KanaVape, qui sera présenté en France ce mardi.

Trois Français et une Tchèque lancent mardi le KanaVape, qu’ils présentent comme «le premier vaporisateur aux cannabinoïdes 100% légal». Il est, selon eux, «sans effet psychotrope», car sans THC (tétrahydrocannabinol), l’un des principes actifs interdits par la loi. Le KanaVape vise le marché du cannabis thérapeutique en proposant un produit qui offre juste «les bienfaits de la relaxation, contre le stress et l’anxiété», étant simplement riche en CBD (cannabidiol), autre principe actif de la plante.

Antoine Cohen, un des créateurs de cette vaporette, s’occupe depuis six ans de promouvoir le cannabis thérapeutique, via une association, l’Union francophone pour les cannabinoïdes en médecine (UFCM), qui organise depuis trois ans une conférence annuelle à Strasbourg sur le sujet. «On a étudié le marché, explique-t-il, il y a un besoin. On a fait de la R&D (recherche et développement) pendant plusieurs années, on cultive du chanvre sans THC depuis deux ans.»

L’entreprise franco-tchèque affirme produire «de façon légale» et «sans engrais chimique» en Provence et en République tchèque. Après récolte, elle extrait son huile de cannabis selon une méthode au CO2 utilisée dans les cosmétiques et l’industrie pharmaceutique. Le produit final comporte 5% de CBD. «Il n’y a pas d’effet euphorisant, pas d’effet secondaire néfaste», assure Cohen.

«Petite controverse»

Le KanaVape est-il légal ? Oui, affirme Cohen : «On a travaillé avec un cabinet d’avocats en France. Ce n’est pas illégal. Il n’y a pas de réglementation spécifique» ni de cadre juridique précis sur ce produit, que KanaVape n’a pas enregistré. «On risque de créer une petite controverse, c’est aussi notre objectif, admet-il. Beaucoup de patients ont besoin de ce produit. Alors, on prend le risque. On se positionne un peu comme Uber qui fait concurrence aux taxis.»

Cohen s’est associé avec notamment un ingénieur agronome. «Début 2014, j’ai démissionné d’une start-up à Londres pour créer la sociétéOn est autofinancé. On a investi plus de 50 000 euros.» Ils ont créé deux sociétés, une à Marseille, l’autre à Prague. KanaVape a aussi une équipe à Paris. «On a cinq personnes à temps plein, plus dix free-lances.»

Présenté mardi matin à Paris, le KanaVape sera disponible en ligne et, espèrent ses promoteurs, en boutiques, même s’il n’y a pas encore de contrats de distribution signés. «On a rencontré beaucoup de personnes prêtes à le commercialiser» dans des boutiques de cigarettes électroniques.

Non rechargeable, il sera vendu 45 euros pièce (batterie plus cartouche) pour 0,5 ml d’huile, ce qui représenterait «200 puffs [bouffées]». La société a un projet de cartouche rechargeable pour 2015. Le produit, selon Cohen, n’existe pas en Europe ; aux Etats-Unis, «une société a lancé un concept similaire, mais avec une approche différente, sans transparence», précise-t-il.

Michel HENRY

Source: http://www.liberation.fr/

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