La floraison
Les plantes ont germé et la phase de croissance est terminée : c'est le moment de la floraison, une phase au cours de laquelle nous verrons les bourgeons se former, pousser et se couvrir de résine. Si vous avez manqué les numéros précédents, vous pouvez les consulter sur le site www.softsecrets.nl.
Après que la structure sur laquelle se développeront les bourgeons s’est formée, les plantes entament leur processus de floraison ; le moment de la récolte s’approche toujours plus et il faut maintenant faire très attention à nos plantes si nous voulons obtenir une production généreuse.
Les phases de la floraison
Au début de la floraison, des pointes blanches donnent naissance au bourgeon
La floraison peut être divisée en différentes phases. Le début de la floraison est marqué par l’apparition des pré-fleurs, à la jointure du tronc, de la branche et de la feuille principale : celles-ci nous permettent d’identifier le sexe et d’éliminer les plantes mâles. Une fois cette opération terminée, il faut surveiller constamment les femelles à la recherche d’hermaphrodites, car il existe toujours un risque que quelques branches des plantes femelles deviennent mâles. Dans ce cas, la meilleure chose à faire est d’arracher la plante, à moins qu’il ne s’agisse que de quelques fleurs isolées, car toute la plantation pourrait être polinisée, sans parler du risque de transmettre la tendance hermaphrodite à la descendance, ce qui rendrait inutile le chanvre en question.
Pour reconnaître le sexe de plantes Sativa très tardives ou pour accélérer le processus, il suffit de prélever des boutures à chacune d’elles, de les classer et de les faire s’enraciner avec 12 heures de lumière et 12 heures d’obscurité : il sera ainsi possible de déterminer le sexe lorsqu’elles prennent racine et d’identifier les plantes femelles puisqu’il s’agit des mêmes plantes que celles dont elles proviennent.
Les premières grappes de fleurs commenceront vite à se développer. Dans la phase initiale de la floraison, de petits groupes de stigmates blancs se développent, la plante continue de pousser pendant qu’elle fleurit et la taille de certaines variétés peut doubler. Le niveau de THC contenu dans les fleurs est encore très bas et procéder à la récolte dans cette phase serait une grave erreur.
Dans la deuxième phase, la quantité de fleurs augmente et les groupes de stigmates s’unissent pour former les bourgeons ; la résine commence aussi à recouvrir les grappes de fleurs et la quantité de THC augmente, même si la plante n’a pas encore atteint son potentiel maximum. Dans la troisième phase, ces grappes de fleurs s’épaississent et se recouvrent de résine : leur volume n’augmente pas beaucoup, mais la production de THC explose ! À la fin de cette phase, les bourgeons sont chargés de résine et sont prêts pour la récolte. Les plantes qui ne sont pas attachées pourraient souffrir du vent et il faut toujours s’assurer qu’elles soient capables de soutenir le poids des bourgeons ; dans le cas contraire, nous risquons un jour de les retrouver pliées au sol ou, pire encore, avec le tronc cassé.
Si cela devait arriver, ne baissez pas les bras, soulevez la plante et essayez de la sauver ; si le tronc est cassé, bloquez-le à l’aide de deux tuteurs et d’une bande, la plupart du temps la plante se remettra sur pied. Dans tous les cas, pour éviter de vous trouver dans cette fâcheuse situation, il vaut mieux préparer un grillage avec un poteau ; un autre système est de former un carré avec différents liens attachés à la plante sur tous les côtés. Il est également possible d’utiliser du fil de fer ou des tuteurs prévus à cet effet, appelés “yoyos”.
Une structure en bois pour couvrir les plantes en cas d’orage
Le fait que les jours raccourcissent et que les heures de lumière diminuent pousse les plantes à la floraison, qui n’est donc pas due à l’âge des exemplaires. Il est donc indispensable de protéger les plantes de la pollution lumineuse – la lumière artificielle des lampadaires de la rue ou de la terrasse peuvent retarder et ralentir la floraison et vous obtiendriez des bourgeons flasques et minces lors de la récolte finale. N’oubliez jamais d’éliminer les sources de lumière ! Vous pouvez par exemple plier les plantes pour limiter le plus possible l’effet lumineux, ou bien les couvrir, ou encore, si elles sont en vase, les placer chaque jour dans une pièce sombre de la maison.
Vous pouvez aussi utiliser cette technique pour anticiper la floraison et effectuer la récolte plus tôt. Pour obtenir l’effet le plus naturel possible, lorsqu’on “joue” avec la photopériode, il faut être attentif et précis. Les plantes ont besoin de 12 heures d’obscurité chaque jour pour entamer la floraison. Cette technique peut s’appliquer aux Sativa pures, qui ont une floraison très tardive.
Au cours de la floraison, nous vous déconseillons d’effectuer de grandes tailles, car les plantes auraient besoin de trop de temps pour se remettre et il vaut mieux ne pas les freiner. Si une plante devient trop grande, vous obtiendrez de meilleurs résultats si vous l’attachez avec un fil à une pierre, en laissant la branche inclinée : ainsi, les bourgeons s’orientent spontanément à nouveau vers le soleil. Nous vous conseillons d’utiliser du fil plastifié et de faire un nœud large, qui n’abîmera pas l’écorce du tronc et ne bloquera pas le passage des fluides.
Nous vous déconseillons également d’ôter des feuilles dans le but de donner plus de lumière aux bourgeons, car la lumière du soleil arrive d’en haut et retirer des feuilles signifie priver la plante de ses panneaux photosynthétiques ; de plus, en taillant les feuilles pendant la floraison, vous risquez d’obtenir de terribles résultats – les bourgeons cessent de pousser et finissent par mûrir avec une épaisseur beaucoup moins importante que celle que nous souhaitons obtenir.
Vous pouvez continuer à tailles des branches et à éclaircir les pousses internes, car ces branches ne sont pas de grandes productrices et cela permettra de restituer de l’énergie aux fleurs principales, c’est-à-dire à celles qui contiennent plus de THC. Cette “légère taille” est conseillée surtout dans les zones humides, pour faciliter la circulation de l’air et réduire la possible formation de moisissures.
Les engrais liquides
Les branches inférieures de cette plante ont été taillées et mises en place à l’aide d’un grillage externe
Un bon nutriment est essentiel pour obtenir une récolte abondante. Il ne faut pas oublier que les plantes ont besoin de beaucoup d’eau et poussent beaucoup dans les années chaudes : il est important de leur donner une bonne quantité d’engrais pour favoriser ce développement. En revanche, si l’année est humide, froide et peu lumineuse, les plantes poussent moins et il faut donc réduire leur alimentation afin d’éviter tout excès d’engrais. Il faut aussi tenir compte du fait qu’au cours des années chaudes, quand les plantes doivent être arrosées deux fois par jour, les engrais doivent être plus dilués que d’habitude ; dans le cas contraire, en arrosant fréquemment et abondamment avec de l’engrais, nous risquons de fournir trop d’engrais aux plantes, qui risquent également d’accumuler les sels.
Les engrais de croissance sont riches en azote, tandis que ceux pour la floraison contiennent plus de phosphore et de potassium. Les différents besoins de la plante en fonction de la phase de floraison impliquent que le régime ne soit pas toujours le même. Dans la première phase, alors que la plante pousse encore, celle-ci a encore besoin d’azote, ainsi que de phosphore et de potassium pour alimenter les nouvelles fleurs : ne commettez donc pas l’erreur de ne plus donner d’engrais de croissance ; continuez à en ajouter suffisamment lorsque vous commencez à fournir l’engrais pour la floraison pour stimuler les bourgeons.
Les plantes sont protégées par un auvent en cas de pluie
Dans la phase où les grappes de fleurs s’unissent, la plante a besoin de moins d’azote et d’une plus grande quantité de phosphore et de potassium : vous devez donc réduire la fourniture d’engrais de croissance, mais sans la supprimer complètement ; vous devrez vous arrêter lorsque la floraison aura atteint son pic maximum, car le principal besoin en ce moment concerne le phosphore et le potassium. Vous devez donc vous limiter à fournir de l’engrais de croissance de sorte que la plante absorbe les excès d’engrais qui pourraient s’être formés et se purifie toute seule. En général, pendant les dix derniers jours, en attendant que la plante soit mûre, nous ne lui fournissons pas d’engrais, ce qui permet d’améliorer la saveur de la récolte, purifiée des excès de la plante. Certaines marques proposent des engrais spécifiques pour ces derniers moments qui précèdent la récolte.
Toutes les marques proposent des engrais spécifiques différents pour la croissance et la floraison : les premiers contiennent plus d’azote, tandis que les autres ont une quantité plus importante de phosphore et de potassium.
Jardin en pleine floraison
En plus des engrais biologiques, il n’est pas rare que les cultivateurs utilisent le PK 13-14, un complément qui fournit à la plante une bonne dose de phosphore et de potassium, l’idéal pour ceux qui souhaitent obtenir une production abondante de bourgeons durs et couverts de résine. N’oubliez pas qu’il n’existe pas, et qu’il n’existera jamais, un engrais biologique à 100 % avec du PK 13-14 : tous les engrais de ce type sont minéraux ou biominéraux, quelle que soit la publicité qui en est faite, car il n’existe aucune source naturelle qui permette de produire un engrais biologique PK 13-14. L'utilisation de cet engrais nécessite une grande prudence afin de ne pas brûler les plantes. Le système le plus sûr est de commencer à donner de l’engrais avec PK 13-14, mais en respectant de très petites doses, lorsque les premières fleurs font leur apparition, de sorte que la plante parvienne à s’habituer.
Ensuite, au cours de la floraison, nous pourrons augmenter la quantité de PK 13-14 et si la plante résiste bien, nous pourrons continuer d’augmenter les quantités, jusqu’à atteindre la dose maximale conseillée. Un autre système d’application du PK 13-14 est d’utiliser un engrais biologique normal au cours de la période de floraison et lorsque les bourgeons qui se sont formés commencent à gonfler, nous pouvons donner à la plante le PK 13-14 (en doses moyennes-élevées) à raison de deux fois en dix jours, de sorte que le phosphore et le potassium supplémentaires lui parviennent au meilleur moment.
Il faut ensuite continuer avec de l’engrais biologique normal. L’avantage de ce système est que la production augmente, tandis que la récolte est similaire à une récolte biologique du point de vue de l’odeur et de la saveur ; seul un véritable expert en cannabis sera capable de percevoir que la plante a reçu un complément minéral. Le problème est qu’il faut toujours être très prudent et bien connaître les variétés de plantes pour identifier la dose de PK 13-14 au-delà de laquelle nous risquons de brûler les plantes ; en d’autres termes, ce système de fertilisation s’adresse aux experts plus qu’aux débutants.
Ces bourgeons ont été alimentés à base de guano
Un excellent engrais à utiliser pendant la floraison est l’émulsion de poisson qui, en plus de fournir une bonne dose d’azote, contient plus de phosphore et de potassium que la plupart des engrais de croissance, contribuant ainsi à la formation des fleurs. Dans cette phase, on obtient aussi d’excellents résultats avec un engrais à bas d’algues, qui fournissent différents micro et macroéléments qui résolvent une grande partie des carences possibles.
Il existe aussi de très nombreux stimulateurs de floraison, qui valent certainement la peine d’être achetés, car ils contribuent à la production d’une floraison luxuriante. Mais attention : les stimulateurs ne sont pas des engrais pour la floraison et il ne faut donc pas les utiliser seuls, mais en combinaison avec un engrais riche en phosphore et en potassium ; stimuler l’appétit de la plante sans lui donner à manger revient à provoquer des carences au lieu de l’aider.
Les groupes enzymatiques constituent un autre complément conseillé ; il est normal que la diète abondante d’engrais requise par la marijuana provoque des accumulations de sel dans le substrat – une situation fatale puisque le sel empêche une bonne assimilation des engrais, rend difficile l’absorption de l’eau et la plante pourrait finir par mourir déshydratée même si vous l’arrosez abondamment (de plus, l’accumulation de sel dans les racines donne une saveur chimique et désagréable à la récolte). Les enzymes aident la plante à dissoudre les accumulations de sel et éliminent les racines mortes du substrat : c’est la raison pour laquelle nous vous conseillons de les utiliser au cours de la phase de floraison.
Guano de chauve-souris et humus de lombric
En plus de tous les engrais liquides pour la floraison, qui ont une assimilation rapide, il est aussi possible d’utiliser des engrais solides, qui sont assimilés plus lentement. Le guano de chauve-souris est l’apport organique de phosphore et de potassium le plus utilisé pour remplacer le PK 13-14. Il s’achète sous forme de petits grains à libération lente qui se mélangent au substrat, ou bien sous formes de grains écrasés (“crushed”), à libération moyenne ; le guano de chauve-souris est également disponible en poudre. Une fine couche de cet engrais peut être répandue sur le substrat, dans lequel il s’incorporera lors de l’arrosage. Les plantes en vase et celles cultivées sur les balcons seront stimulées de façon phénoménale si vous répandez une fine couche d’humus de lombric et de guano de chauve-souris en poudre sur la surface du substrat.
Vous pouvez administrer aussi bien l'humus de lombric que le guano de chauve-souris sous forme d’infusions, comme le célèbre “thé de guano”. Il existe différentes méthodes pour préparer ces infusions : la méthode classique est de préparer un véritable thé à base de guano de chauve-souris que l’on insère dans un collant et que l’on suspend au-dessus d’un baril d’eau. Même chose pour le “vermicompost” (humus de lombric) ou d’autres engrais organiques. Un autre système, plus raffiné, est de dissoudre le guano dans deux litres d’eau chaude, puis de dissoudre ce concentré dans 50 litres d’eau d’arrosage. La plupart des cultivateurs de cannabis oublient la première phase et dissolvent directement 10 à 40 grammes de guano dans 10 litres d’eau d’arrosage.
On commence en appliquant 10 g par plante chaque semaine lorsqu’elles sont jeunes ; ensuite, une fois développées, elles sont capables de supporter des quantités toujours plus importantes. Il existe aussi sur le marché un complément de floraison à base de guano liquide, à utiliser avec les engrais de floraison habituels. Les infusions de guano de chauve-souris et de vermicompost sont très intéressantes puisqu’elles alimentent la plante, elles activent de façon phénoménale la vie du sol et elles fournissent des micro-organismes. De plus, le vermicompost fournit des acides humiques et fulviques que la marijuana apprécie énormément.
L'arrosage
Bourgeons attachés par du fil de fer
Pendant la floraison, l’arrosage est fondamental, car la déshydratation provoque de gros dommages aux plantes et réduit la future récolte. Suivez les conseils sur l’arrosage et la qualité de l’eau que nous avons vus dans le numéro précédent de Soft Secrets. Le meilleur arrosage pour les plantes est celui qui est effectué au coucher du soleil, ce qui leur permet d’assimiler l’eau calmement, sans la perdre à travers la transpiration. En revanche, le plus mauvais moment de la journée pour arroser est à midi.
Il est évident qu’en cas de très fortes chaleurs, il ne faut pas hésiter à arroser les plantes deux fois par jour si elles en ont besoin. Ratissez délicatement la surface du terrain avant d’arroser pour rompre la capillarité et permettre une meilleure pénétration de l’eau, tout en oxygénant le substrat.
Si vous prévoyez de partir en vacances, sachez que laisser les plantes à la merci de la pluie est un suicide, car il est très probable qu’elle ne survivront pas : à votre retour, dans le meilleur des cas, vous les trouverez faibles, malades et infestées de parasites après avoir lutté pour résister, à la merci des éléments, en votre absence.
Dans ce cas, la meilleure chose à faire est d’installer un système d’arrosage automatique ; montez-le avant de partir et vérifiez qu’il fonctionne au moins une semaine, on ne sait jamais… Vérifiez que les piles soient neuves (si le timer fonctionne avec des piles). Il est également important de faire attention à la propreté des tuyaux et que le calcaire ne bouche pas les petites pompes.
Un système d’arrosage simple qui ne nécessite ni d’un timer ni d’électricité et qui donne d’excellents résultats est fait de cônes d’argile. L’argile est poreuse et lorsque le substrat est sec, l’eau traverse les cônes et humidifie le terrain. Il suffit d’installer un réducteur de pression au robinet et de le brancher au tuyau principal, de sorte qu’il s’alimente aux cônes d’argile.
Un système plus rudimentaire se base sur la mise en place d’un baril d’arrosage sous les plantes, de sorte que la loi de la gravité s’occupe du reste. Une autre opération consiste à approcher de chaque plante un bidon percé d’un petit trou à la base, de façon à ce que le liquide sorte petit à petit ; faites des essais pour calculer la vitesse de vidage et vous saurez combien de temps vous pouvez rester sans arroser.
Combattre la chaleur
Les bourgeons grossissent au cours de la phase finale de floraison
Le soleil est un grand ami des plantes, qui utilisent son énergie à travers la photosynthèse, mais il peut aussi se révéler un féroce ennemi. Durant les journées les plus chaudes de l’été, le risque n’est pas seulement que brûlent les plantes, mais aussi que les racines soient gravement endommagées, surtout sur les terrasses où le soleil bat fortement toute la journée.
La première règle à respecter – heureusement qu’il s’agit aussi de la règle la plus connue – est d’éviter les vases noirs, car cette couleur absorbe la lumière solaire (et donc la chaleur), tandis que le blanc la réfléchit. Il est aussi possible de recouvrir les vases de polystyrène expansé (porexpan) blanc ou tout autre matériau qui protège les racines de la chaleur. Une autre astuce est de placer tous les vases dans des vases plus grands en laissant une couche d’air entre le deux.
Une autre barrière contre le soleil est celle des grillages brise-vue, qui peuvent être utilisés pour couvrir les plantes de sorte qu’elles soient à l’ombre, mais aussi camouflées : dans ce cas, il faut éviter les grillages trop épais, car les plantes ont besoin de lumière. Il est également possible de ne couvrir que les vases en tendant le grillage à leur hauteur et en pratiquant une incision en forme de croix pour permettre aux troncs de sortir. Dans ce cas, un grillage plus épais peut faire l’affaire.
Un bourgeon très résineux, mais pas encore mûr
Si vous laissez les plantes sur le sol pendant les périodes les plus chaudes, elles risquent de finir par brûler ; il vaut mieux les placer, par exemple, sur des briques, ou bien (très utiles) sur des cales en bois. En général, tout type de structure qui laisse passer l’air en dessous du vase peut convenir.
Une astuce est d’arroser le terrain en le laissant pratiquement inondé, de façon à ce que l’eau rafraîchisse les plantes (qui apprécieront) en s’évaporant. Pour que l’eau s’évapore plus lentement, vous pouvez disposer les plantes sur de vieux tapis ou morceaux de tissu, que vous arroserez abondamment.
Si vos plantes sont en pleine terre, couvrez le substrat à l’aide de paille, terreau, pierres, papier... les matériaux de rembourrage sont multiples et variés. Ainsi, les racines de vos plantes maintiendront l’humidité.
Protéger les plantes de la pluie
Piège contre les chenilles
Une pluie persistante et une forte humidité sont les conditions idéales pour qu’apparaisse une infection fongique. Il semble qu’au cours de la récolte 2012 le mauvais temps pourrait s’abattre sur le nord du pays, car l’été menace d’être pluvieux.
Une tente pliante près de la culture est une ressource très utile quand il pleut. Dans tous les cas, nous vous conseillons de toujours surveiller le ciel et les prévisions atmosphériques. Vous pouvez aussi prévoir une structure de sorte que vous puissiez facilement couvrir les plantes avec une bâche en plastique quand il commence à pleuvoir. Il est fondamental de couvrir les plantes avant qu’il pleuve, car si le sol est mouillé au retour du soleil, l’eau s’évapore, se condense sur la bâche et forme des gouttes qui retombent sur la plante : de cette façon, le remède devient le pire des maux.
Le champignon qui provoque généralement les plus gros dommages est le Botrytis ou pourriture grise : si les petites feuilles des fleurs commencent à se flétrir, c’est un clair indice de sa présence. En ouvrant le bourgeon, vous trouverez l’infection à l’intérieur. Éliminez les parties infectées en coupant toute la fleur. Il existe plusieurs modes de prévention, comme la prêle (queue-de-rat), le propolis ou le savon de potassium qui a un effet fongique délicat, même si la seule solution possible en cas de véritable invasion est d’anticiper la récolte si l’on pense que le mauvais temps ne cessera pas.
Un autre champignon s’est fait remarquer l’an dernier dans les récoltes espagnoles : l'Oïdium (pourriture poussiéreuse), facilement reconnaissable, car il forme une couche de poussière blanche sur la surface de la feuille. La plante peut être traitée à l’aide de Bacillus Subtilis ou d’un mélange de bicarbonate et d’eau.
L’araignée rouge
Pendant la période de floraison, les parasites représentent un grave problème, mais il n’est pas conseillé de nébuliser les bourgeons puisque ce faisant nous éliminerions une grande partie des mesures antiparasitaires que nous avons prises. La prévention, à base de traitements hebdomadaires par nébulisation, est donc fondamentale pendant toute la période de croissance et au début de la floraison.
La meilleure prévention est une série d’attaques : les envahisseurs qui survivront à la première attaque devront affronter la prochaine et ainsi de suite. Un bon exemple : nébuliser une semaine sur deux, en alternance, du savon de potassium et de l’extrait de neem pur (il s’agit de préventions naturelles et inoffensives pour l’homme). Dans tous les cas, la meilleure prévention est de contrôler attentivement qu’aucun parasite ne soit présent sur la plante.
La moisissure est un féroce ennemi du cultivateur de cannabis
L’un des parasites les plus redoutés est l’araignée rouge. Elle se présente dans les lieux très chauds et attaque de suite les plantes mal arrosées, qui ont une certaine humidité à l’intérieur des petites feuilles par rapport aux autres ; un arrosage abondant garantit une meilleure transpiration à la plante et réduit donc les probabilités qu’elle soit attaquée. Il ne faut pas oublier que l’araignée rouge vit à la surface de la feuille, ce qui signifie que moins l’intérieur de la feuille est humide, plus il sera facile que le parasite dépose ses œufs.
Les araignées rouges se reconnaissent grâce aux marques qu’elles laissent sur les feuilles lorsqu’elles en sucent la sève : on aperçoit des petits points pratiqués avec une aiguille et si vous regardez la partie inférieure des feuilles avec une loupe, vous les verrez courir dans tous les sens.
Par des températures élevées, elles peuvent facilement centupler en une semaine. La première chose à faire est d’intensifier les arrosages pour augmenter l’humidité de l’environnement. Si vous parvenez à détecter une invasion parasitaire pendant la phase de croissance ou de pré-floraison de la plante, vous devez procéder à une nébulisation pour tenter de la neutraliser avant la floraison avancée.
Continuez le traitement par nébulisation tous les 3-4 jours, même si l’invasion semble terminée, puisque la survie de quelques œufs seulement pourrait suffire pour faire ressurgir le problème dans la phase finale de la floraison. En plus de l’extrait de neem ou du savon de potassium, en cas d’invasion agressive il est possible de la combattre avec des pyréthrines naturelles ou bien en alternant des combinaisons différentes.
Ajoutez une substance humidifiante pour augmenter l’efficacité de la nébulisation. Les araignées rouges n’apprécient pas du tout ces traitements, qui les font glisser des feuilles (bien entendu, les œufs tombent eux aussi). La nébulisation est déconseillée si la floraison est déjà à un stade avancé. Une solution possible est d’utiliser l’un des prédateurs naturels de l’araignée rouge, comme l’Amblyseius Californicus, le plus utile, qui peut être associé au Phytosiulus Persimilis pour une plus grande efficacité. S’il manque plus d’un mois avant la floraison, il se peut que cette opération doive être répétée.
La chenille
Invasion vorace de la chenille
La chenille est un des parasites les plus redoutés des cultivateurs de cannabis à la fin d’une récolte. Il s’agit normalement de larves du papillon Spodoptera Exigua, mais il peut aussi s’agir d’autres lépidoptères. Ces chenilles creusent des tunnels dans les bourgeons et mordent les troncs pour en sucer la sève. En plus des dommages qu’elles provoquent, elles aplanissent le chemin aux attaques de moisissures, car leurs excréments et les déchirures qu’elles provoquent aux feuilles constituent les conditions idéales pour une infection fongique.
Il faut surveiller les petites feuilles enroulées ou pliées sur elles-mêmes : c’est normalement l’endroit où elles construisent les nids. Si vous remarquez des excréments sur les feuilles, cherchez la chenille dans le bourgeon situé juste au-dessus – vous devez ouvrir les bourgeons avec précaution et contrôler l’intérieur. Dans tous les cas, l’élimination manuelle s’avère souvent compliquée, car les chenilles sont souvent nombreuses et plus agiles que vous ne le pensez pour s’enfuir ou bien se camoufler.
De plus, si vous tâtez les bourgeons, vous risquez d’endommager la qualité de la résine. La solution la plus commune est de nébuliser avec le Bacillus Thurigiensis. Cette bactérie attaque l’intestin des chenilles de sorte qu’elles cessent de s’alimenter et finissent par mourir de faim et à cause des dommages internes qu’elles subissent. Si vous secouez la plante, elles sont beaucoup plus étourdies et tombent par terre.
Cette méthode est beaucoup plus efficace avec les jeunes chenilles plutôt qu’avec les adultes, vous devrez donc l’utiliser dès les premiers signaux d’alarme. L’idéal est de combiner le BT avec des pièges à phéromones dans lesquels on place un phéromone avec l’odeur de la femelle : les mâles sont attirés dans l’espoir de s’accoupler et restent piégés.
Pour comprendre le fonctionnement de ces pièges, un facteur important doit être pris en compte : les chenilles mâles ne fécondent pas les femelles, mais les œufs qu’elles ont précédemment déposés, ce qui signifie que si d’autres femelles arrivent avec leurs œufs, ceux-ci ne seront fertiles que s’ils sont fécondés par un mâle. L’autre avantage des pièges à phéromones est qu’ils permettent de prévenir l’arrivée des papillons – c’est-à-dire le moment où il faut nébuliser le BT, car il y a toujours un mâle qui ne se fait pas piéger et qui parvient à féconder les œufs. En revanche, avec le traitement, les larves sont intoxiquées dès qu’elles commencent à s’alimenter. De cette façon, vous éviterez de gros dommages.